Une majorité préfère mourir à domicile, mais l’ignorance autour des soins palliatifs et de l’euthanasie reste massive. Une étude FLASHS–LNA Santé met en lumière les contradictions d’une société en quête d’humanité face à la mort.
Selon une récente enquête menée par l’institut FLASHS pour LNA Santé (mars 2025), les Français sont de plus en plus nombreux à souhaiter une fin de vie paisible, entourés de leurs proches, et si possible, chez eux. Près d’un Français sur deux (49 %) souhaite finir ses jours à domicile, avec un suivi médical renforcé, loin des hôpitaux impersonnels ou des établissements médicalisés. Ce chiffre confirme une tendance sociétale lourde : celle d’un besoin de réhumaniser les derniers instants de la vie.
Souffrance, solitude, dépendance : les peurs dominantes
Les craintes exprimées en fin de vie sont éloquentes. La peur de souffrir sans pouvoir être soulagé arrive en tête (50 %), suivie par la peur d’être un poids pour ses proches (36 %), puis par celle de perdre ses capacités cognitives (27 %) ou son autonomie (23 %). Les angoisses de mourir seul (18 %) ou dans un environnement médicalisé et déshumanisé (14 %) confirment le rejet d’une mort « standardisée ».
Mais ce désir d’une mort douce et encadrée se heurte à un obstacle majeur : l’ignorance.
65 % des sondés déclarent ne pas être suffisamment informés des options légales disponibles en matière de fin de vie en France. Près de la moitié des Français ne savent pas faire la différence entre euthanasie, suicide assisté et aide à mourir. Une confusion inquiétante, à l’heure où le débat parlementaire sur une nouvelle loi d’« aide à mourir » revient régulièrement dans l’actualité.
Les soins palliatifs, eux aussi, restent mal compris. Seulement 18 % des personnes interrogées affirment savoir précisément en quoi ils consistent, alors qu’ils représentent un maillon essentiel du système de santé pour accompagner la fin de vie avec dignité.
Un débat de société encore mal engagé
Alors que le vieillissement de la population et la multiplication des situations de dépendance rendent ces questions incontournables, une partie non négligeable des Français préfère encore « ne pas y penser » (18 %). Cela illustre un malaise culturel plus profond autour de la mort, longtemps tenue à distance dans nos sociétés occidentales.
Pourtant, les enjeux sont immenses : organisation des soins à domicile, formation des aidants, accès aux soins palliatifs, débat sur l’euthanasie. Autant de défis auxquels la société française devra faire face rapidement.
L’étude de FLASHS et LNA Santé pose donc une double exigence : celle d’un meilleur accompagnement médical et humain des personnes en fin de vie, et celle d’une pédagogie accrue sur les droits, les options et les limites du système actuel. À défaut, c’est une population désorientée qui se retrouvera confrontée à la mort sans préparation ni soutien, et souvent dans la souffrance.
Dans un pays où l’on débat souvent de la fin de vie dans des termes abstraits ou politisés, cette étude vient rappeler une réalité brute : la dignité de mourir est une aspiration universelle, mais encore largement inaccessible.
Crédit photo : pixabay (cc)
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Une réponse à “Fin de vie : les Français veulent rester chez eux, mais restent mal informés sur leurs droits”
M. Touraine exulte : le projet de loi en cours d’examen est « le pied dans la porte ». Nous finirons donc par faire mieux qu’Hitler, qui avait institué l’euthanasie pour les débiles mentaux seulement, et d’ailleurs fini par l’abandonner