Supporter fidèle du RC Vannes depuis de longues années, je me rends au stade avec passion, comme des milliers d’autres (sans compter les malchanceux ou les lointains qui eux, ne peuvent pas s’y rendre). Mais cette passion, qui nous lie au club, s’accompagne aussi d’une certaine frustration, voire d’un étonnement : pourquoi notre club, désormais en Pro D2 après un passage en Top 14, peine-t-il toujours à proposer un merchandising digne de ce nom ?
Prenons l’exemple le plus récent, ce 21 août 2025 à Guingamp. Une affiche exceptionnelle : le RC Vannes contre le Stade Toulousain. Près de 17 000 spectateurs présents au Roudourou. Une occasion rêvée, unique, de transformer cet engouement en soutien financier concret pour le club. Et pourtant… quelle déception à la boutique ambulante : quelques vieux vêtements du RC Vannes, des produits déjà vus, et surtout, aucune nouveauté marquante. Le nouveau maillot ? Il sort le lendemain. Comment mieux se saborder commercialement ?
On pourrait pardonner une telle erreur si c’était un accident, une première. Mais ce n’est pas le cas. Déjà l’an passé, pour la première saison en Top 14, le club avait manqué le coche : maillots disponibles tardivement, collection pauvre, manque d’originalité. Et en Pro D2, le constat n’était pas différent auparavant, si ce n’est la refonte du logo, superbe. Autrement dit, ce n’est pas une maladresse ponctuelle, mais un problème structurel dans la manière de penser et d’organiser le merchandising du RC Vannes.
C’est d’autant plus regrettable que cette saison, le club peut compter sur un nouveau sponsor principal : Castore. La marque a la réputation de bien faire les choses, notamment outre-Manche, avec des polos élégants, des vêtements sobres, sans trop de logos publicitaires criards. Bref, des produits que l’on porte avec fierté et plaisir, aussi bien au stade qu’en ville. Le potentiel est donc énorme. Alors pourquoi ne pas le saisir ? Regardez donc ce que font les Lions Britanniques autour de leur équipe (pas Castore pour le coup). Ou les clubs Irlandais, Anglais, Ecossais…il y aurait tant à apprendre.
Le RC Vannes a besoin d’argent chaque saison. Tout le monde le sait. Et il est évident que le merchandising est un levier majeur. Les produits dérivés, lorsqu’ils sont bien pensés, se vendent comme des petits pains. Encore faut-il offrir à ceux qui aiment ce club une gamme variée, moderne, de qualité, qui reflète l’identité du RCV. Les supporters ne demandent pas des tee-shirts criards ou mal coupés, ni des vestes couvertes de sponsors ou des maillots hommes sandwichs, mais des articles qu’ils seront fiers de porter au quotidien (ce qui n’empêche nullement de vendre des maillots pour les matchs d’ailleurs, ou pour la collection).
Un maillot qui sort le lendemain d’un match phare, c’est une erreur stratégique qui coûte cher. Combien de ventes perdues ? Combien de supporters repartis déçus, sans rien à ramener pour prolonger l’expérience vécue au stade ? À l’heure où chaque euro compte, le club doit impérativement professionnaliser sa politique commerciale et s’entourer de véritables créateurs capables de donner une identité forte à sa boutique.
Cette tribune n’est pas un coup de gueule gratuit. Elle est le cri d’amour d’un supporter qui veut voir son club grandir à la hauteur de son potentiel. Le RC Vannes a réussi l’exploit sportif de s’inviter dans le Top 14 (avant de redescendre certes, mais il ne s’agit que d’une question de temps avant de remonter). Qu’il réussisse maintenant l’exploit, non moins important, de bâtir une image cohérente, élégante, et rentable autour de ses couleurs.
Le rugby est un sport de passion, mais aussi un spectacle qui doit savoir s’accompagner d’une économie solide. Le public est là, la ferveur est réelle, la marque Castore est un atout. Il ne manque plus qu’une stratégie claire pour que le merchandising devienne enfin une force, et non une faiblesse, du RC Vannes.
Parce que nous aimons ce club, nous exigeons pour lui le meilleur. Mais peut être que les bonnes surprises arrivent enfin prochainement niveau merchandising…
YV
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Une réponse à “Rugby. Mais pourquoi le RC Vannes n’est-il pas capable d’avoir un merchandising correct et ponctuel ?”
Ne vous inquiétez pas tant, vous l’aurez votre merchandizing à prix stratosphériques, votre marketing ciblé, votre détroussing de masses débilitées. L’univers de l’ovaling, quoi. Le rugby est mort en 1996. Dès l’aube des années 90, des gens comme Tillinac ou votre serviteur vous avaient prévenus et dit pourquoi ça se terminerait comme le foot : fric, femmes, caïds, effacement du collectif, médiatisation de l’individualisme, vente et achat de clubs, de joueurs, de villes, 90% des spectateurs (les plus dangereux étant les supporteurs) n’ayant jamais de leur vie joué en club, etc. Le rugby c’était une culture, des terroirs, des hommes, enracinés. Quand il y avait un problème sans solution en face-à-face entre 2 vis-à-vis, une bonne générale sur le terrain. De préférence avec une mousse en 3ème mi-temps. Combien de Bretons à Vannes, de Limousins à Brive, de minots de la rade à Toulon, aujourd’hui ? Ne vous inquiétez pas tant, terres du Nord, vous l’aurez votre merchandizing, et toute la sous-culture mercantile, déracinée et racaille qui va avec.