Le 5 septembre dernier, l’Europe a franchi une étape décisive en inaugurant à Jülich, en Allemagne, Jupiter, son premier supercalculateur dit « exascale ». Conçu par Eviden, filiale d’Atos, il est capable d’exécuter un milliard de milliards d’opérations par seconde. Avec un budget de 500 millions d’euros, financé à parts égales par l’Union européenne et l’Allemagne, ce projet illustre la volonté du Vieux Continent de réduire son retard face aux États-Unis et à la Chine, qui dominent largement ce secteur stratégique.
Une réalisation industrielle française et européenne
Jupiter occupe 3 600 m², soit près de la moitié d’un terrain de football, et aligne environ 24 000 puces Nvidia. Il repose sur la technologie BullSequana XH3000 à refroidissement liquide direct, développée par Eviden. Classé quatrième mondial en puissance théorique, il est en revanche premier au monde en efficacité énergétique, avec environ 60 gigaflops par watt, selon le classement Green500. Comme l’expliquait TF1 le 5 septembre, sa puissance équivaut à plus de 5 millions d’ordinateurs personnels interconnectés.
La contribution française a été déterminante : les racks ont été construits à Angers puis livrés sous forme de modules-containers. Selon le magazine L’Usine Nouvelle, la PME SiPearl a conçu les processeurs Rhea1 destinés à la partie « Cluster », tandis qu’Eiffage a équipé 21 modules électriques et hydrauliques, que Framatec a réalisé la charpente métallique, et qu’ESA Energies a fourni 21 postes de transformation électrique. Auprès de CNews, Emmanuel Le Roux, directeur monde de l’activité « advanced computing & AI » chez Eviden, rappelle qu’« il y a nous, une entreprise américaine et une autre chinoise, c’est tout » pour déployer de telles machines.
Recherche, climat, santé : une arme de souveraineté
Jupiter doit servir en priorité à l’intelligence artificielle, avec une puissance pouvant atteindre 90 exaflops pour l’IA. En météorologie, il permettra de passer d’un maillage actuel de 9 km à 1 km, et d’étendre les prévisions climatiques de 10 à 30 ans, voire 100 ans selon les modèles. Dans le domaine de la santé, il pourra accélérer le développement de médicaments contre Alzheimer et d’autres pathologies grâce à des simulations plus réalistes. Selon le média web L’Usine Digitale, il sera également mobilisé pour la transition énergétique, en simulant par exemple les flux d’air autour des éoliennes.
Sur le plan géopolitique, Jupiter intègre l’Europe au club des puissances capables d’atteindre l’exaflop. Mais le rapport de force reste déséquilibré : au classement Top500 de juin 2025, les États-Unis comptaient 175 supercalculateurs (48,4 % de la capacité mondiale), contre 47 pour la Chine et 41 pour l’Allemagne. Avec Jupiter et quatre autres machines dans le top 10 (HPC6, Leonardo, Alps, Lumi), l’Europe envoie néanmoins un signal fort : elle entend affirmer sa souveraineté numérique et scientifique, grâce à une réalisation où le savoir-faire français a joué un rôle central.
Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
[cc] Article relu et corrigé par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
3 réponses à “Face aux États-Unis et à la Chine, l’Europe arme sa puissance numérique avec Jupiter [Vidéo]”
Bigre !
La mode, un peu partout, est de parler de l’IA !
Pourtant, à l’heure actuelle, dans des secteurs pointus de l’industrie, par exemple, elle se révèle comme totalement inefficace et est capable d’erreurs dignes d’un Béotien !
Entre le QI des humains qui baisse et l’IA qui ne cesse de progresser il va bien se passer quelque chose de pas cool dans peu de temps .Il ne sera pas bon de s’appeler Sarah Connors.
Et pour nourrir l’IA au départ, on cherche des employés pour alimenter la base de données dans tous les paramètres possibles. Cela s’effectue un peu partout dans le monde comme les standards téléphoniques au coût salarial aussi bas que possible comme à Madagascar avec 400 à 600 euros mensuel. Car l’IA fonctionne avant tout avec le maximum de données et de paramètres de base mis dans le support afin que les sociétés puissent mette en place cette IA si décriée qui décidera des fonctions de décision et de résultats en fonction des dits paramètres qu’elle aura eu dans sa base de données.
On voit déjà des petits malins modifiant des bases de données en secret dans des bureaux pour que l’IA fasse de erreurs de transferts financiers par exemple, comme les arnaques téléphoniques du moment, les faux papier, l’usurpation d’identité, de la parole, du visage, les faux contrats etc…