Vuelta 2025, étape 17 : Giulio Pellizzari s’offre sa première victoire, la Vuelta reste engluée dans le chaos

Il y a des jours où la montagne accouche d’un soupir. Sur la Vuelta 2025, ça commence à devenir quotidien. L’Alto de El Morredero, noirci par les incendies de l’été, ressemblait à un volcan éteint ; le peloton, lui, à une procession de pénitents. Au bout de la pente, un éclair italien a tout de même strié le ciel bas : Giulio Pellizzari (Red Bull–Bora Hansgrohe), 21 ans et l’inconscience joyeuse de ses jambes, a décroché sa première victoire en World tour. Devant, l’enfant prodige lève les bras ; derrière, Jonas Vingegaard (maillot rouge) et João Almeida jouent au chat immobile — marquage, regards, parcimonie des gestes. On appelle cela « course d’attente ». On peut aussi l’appeler néant organisé.

Une victoire fraîche dans un décor calciné

L’étape 17 (O Barco de Valdeorras – Alto de El Morredero, 143 km à peine) devait être un arbitrage de hautes cimes ; elle fut le théâtre d’un éclat solitaire. Pellizzari a profité de l’inertie des grands, de ce pacte tacite qui neutralise la fièvre sous prétexte de calcul. L’Italien file, le Morredero blanchit sous la craie des spectateurs, et le classement général garde ses secrets comme un coffre-fort espagnol.

Vingegaard, prudent comme un banquier danois, contrôle ; Almeida, visage fermé, suit — quasi statu quo à l’arrivée, quelques secondes grappillées ici ou là selon les bonifications, rien qui renverse la table. On retiendra la photo : un jeune maillot blanc s’ouvre enfin l’avenir pendant que les favoris, austères comptables, rangent leurs ambitions pour « un autre jour ». Ce jour n’est pas venu, ou pas encore.

Une Vuelta « à oublier » : faux rythme, vrais désordres

Il faut dire la vérité : cette Vuelta 2025 est d’une nullité affligeante sur le plan sportif. Non pas que les coureurs manquent de courage, mais parce que la course a été tripatouillée au gré des circonstances :

  • étapes raccourcies « pour raisons de sécurité »,
  • parcours modifiés au dernier moment,
  • neutralisations à répétition,
  • et, par-dessus tout, manifestations pro-palestiniennes visant la présence du team Israel–Premier Tech, avec menaces, invectives et blocages.

Le peloton a parlé d’une seule voix : sécurité d’abord, ou arrêt de la course. On le comprend. Mais que dire de l’incapacité des autorités à assurer un cadre clair ? L’Espagne est-il un pays du tiers monde incapable de sécuriser un évènement sportif international ? Les organisateurs ont juré de mener l’épreuve à Madrid, coûte que coûte — quitte à raboter les étapes au ciseau municipal. À ce jeu, la dramaturgie s’évapore, l’injustice sportive s’installe, et la Vuelta perd son âme : un Grand Tour n’est pas une randonnée sécurisée, mais une épreuve de dissuation et de durée.

Au passage, que l’on cesse de faire des coureurs d’Israel–Premier Tech, qui sont des sportifs et pour la plupart, même pas israëliens, des boucs émissaires d’un conflit qui les dépasse. Ils « n’ont rien demandé », sinon courir. Le reste relève de l’ordre public — encore faut-il l’exercer.

La 18e étape, chrono corseté : de 27,2 km à… 12,2 km

Aujourd’hui, Valladolid devait trancher. Ce sera plutôt une incision. Le contre-la-montre individuel, prévu sur 27,2 km, est réduit à 12,2 km et recentré dans la ville, toujours au nom d’une meilleure protection de l’étape. On change les règles du duel à la veille du duel : moins de route, moins de temps, moins d’écarts.

Sur un tel format, Vingegaard n’a rien à gagner… sinon de ne rien perdre. Il roule vite, propre, en économiste : 12 kilomètres, c’est un filet pare-chocs pour le leader, un couloir trop court pour un renversement. Almeida sait rouler, certes, mais il lui fallait un billard plus long pour limer la marge danoise. Ici, la course au maillot rouge ressemble au jeu des chaises musicales : on a retiré des chaises, donc on tombe moins souvent — et le premier assis reste assis.

Que reste-t-il à ceux qui veulent encore allumer la mèche ? La montagne, bien sûr, mais une montagne administrée, parcimonieuse, sans garantie d’intégralité. Les étapes tronquées ont une conséquence claire : elles rétrécissent le champ des possibles et favorisent le leader en place, surtout s’il s’appelle Vingegaard et qu’il sait neutraliser.

Dans une Vuelta « normale », la durée travaille pour l’audace ; dans cette Vuelta-ci, le raccourci travaille pour l’ordre établi.

On a souvent dit que le cyclisme est une littérature à vélo. Cette année, la Vuelta est une note de service. Les manifestants écrivent les parenthèses, les autorités ajoutent des astérisques, les organisateurs joignent des annexes, et le peloton signe au bas de la page — par défaut.
Il reste des héros — Pellizzari en est un, déjà — mais leur geste se heurte à la prose administrative. Ce n’est plus la course qui fait l’Histoire ; c’est la réunion de sécurité qui fait l’étape.

YV

Photo : © Unipublic / Sprint Cycling Agency
[cc] Article relu et corrigé (orthogaphe, syntaxe) par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine.. 

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Une réponse à “Vuelta 2025, étape 17 : Giulio Pellizzari s’offre sa première victoire, la Vuelta reste engluée dans le chaos”

  1. Michel BERAUDO-MARCH dit :

    On peut se demander si le gouvernement socialiste et pro palestinien espagnol déploie vraiment toute l’énergie nécessaire pour neutraliser les manifestations qui entravent la course ?

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