Viandes bio : la filière retrouve des couleurs malgré une production encore en repli

Alors que la consommation de produits bio semblait condamnée à une érosion continue depuis 2021, l’Observatoire des Viandes Bio 2024 publié par Interbev apporte un constat plus contrasté – parfois même encourageant. Si la production recule encore, certains circuits repartent nettement à la hausse, preuve qu’une partie des consommateurs reste en quête d’une viande française, tracée et issue d’élevages exigeants.

Dans un contexte où les Français s’orientent vers un modèle « moins mais mieux », la filière bio semble avoir trouvé de nouveaux appuis… ailleurs que dans la grande distribution.

Une filière stable, malgré les années difficiles

L’étude recense 13 301 fermes bio en France, un chiffre globalement stable après deux années de secousses.
Dans le détail :

  • Les élevages bovins bio reculent légèrement (-1,98 %), avec 506 978 vaches.
  • La filière ovine progresse : +4 % pour les brebis laitières+3,4 % pour les brebis viande, soit 462 215 animaux.

Cette stabilité traduit la volonté de nombreux éleveurs de maintenir leur modèle, même dans un contexte économique tendu. Certains, notamment en ovin, convertissent ou créent de petites unités orientées vers la vente directe, limitant toutefois leur contribution à l’approvisionnement global.

Production en baisse : -9 % en 2024

Le volume total des viandes bio atteint 28 236 tonnes équivalent carcasse, soit une baisse de 9 % sur un an.
Les ovins enregistrent le recul le plus sévère (-22 %), en raison d’une réaffectation vers le marché conventionnel faute de débouchés bio suffisants.

Les bovins allaitants reculent aussi (-11 %), tandis que les bovins laitiers résistent mieux (-3 %).

À noter : l’inflation et la hausse du prix du broutard compliquent la filière veau bio, concurrencée par d’autres marchés plus rémunérateurs pour les éleveurs.

Des circuits en plein rebond : magasins spécialisés et cantines

C’est le point le plus révélateur de l’étude : les consommateurs ne désertent pas la viande bio, mais ils changent de lieux d’achat.

  • Magasins spécialisés : +8,88 % en volume
  • Restauration collective : +14 %, en lien avec les lois Egalim et Climat & Résilience
  • Depuis 2021, les viandes bio en restauration collective progressent de 53 %

Dans de nombreuses cantines, le bio s’impose désormais sur certaines gammes – notamment veau et gros bovins – où il représente près de 19 % des volumes.

À l’inverse, les grandes surfaces continuent de décrocher : elles représentaient 66 % des ventes en 2019, contre 43 % aujourd’hui, un effondrement difficile à enrayer.

La vente directe, en fort développement lors du Covid, recule de 5,5 %. Quant à la boucherie traditionnelle, elle demeure le circuit le plus stagnant.

La filière sait qu’elle joue serré : entre départs à la retraite, difficultés de reprise d’exploitations bio et exigences élevées en termes de temps de travail, l’avenir des élevages bio repose aussi sur la capacité à redonner de la valeur à la production française.

Les orientations stratégiques en cours visent notamment :

  • à sécuriser l’approvisionnement,
  • à soutenir l’installation de nouveaux éleveurs,
  • à renforcer le dialogue avec les enseignes,
  • à développer l’accès à la restauration commerciale,
  • et à investir dans des opérations de communication ciblées.

En 2024, 118 animations en magasins, des affichages digitaux dans 271 hypermarchés, et des vidéos en ligne ont cherché à réhabituer les consommateurs à identifier l’offre bio, parfois noyée au milieu des labels.

Un enjeu de société : redonner du sens à la viande française

Derrière ces chiffres se joue une question plus large : la place de la viande dans une alimentation française en pleine mutation.
La filière bio, avec son ancrage territorial fort, attire encore un public sensible :

  • au bien-être animal,
  • à l’origine géographique,
  • aux pratiques agricoles durables,
  • et à la qualité gustative.

Dans un paysage où les discours culpabilisants sur la viande se multiplient, le choix d’un produit bio français devient une manière de soutenir des éleveurs engagés et un modèle agricole qui refuse la déconnexion totale entre consommateurs et terroirs.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Article relu et corrigé par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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