Il y a des soirées qui dépassent le simple cadre sportif. Celle vécue dimanche soir à Rennes appartient déjà à la mémoire collective du rugby breton. Presque 30 000 personnes – un record absolu pour un match au Roazhon Park – ont porté le RC Vannes vers une victoire majuscule (28-18) contre Grenoble, dans un remake très attendu de la finale 2024 de Pro D2. Une victoire qui compte double : pour le classement, bien sûr, mais surtout pour ce qu’elle raconte de l’ambition décomplexée d’un club qui a définitivement franchi un cap.
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Un Roazhon Park qui gronde, un peuple debout
Dès l’arrivée du bus vannetais, on a compris que la soirée serait autre chose qu’un match délocalisé. Les fumigènes, les drapeaux, le grondement – ce vrombissement qui vous prend au sternum – disaient tout : la Bretagne rugbystique avait décidé d’écrire un chapitre.
À l’échauffement déjà, les joueurs levaient les yeux. L’enceinte rennaise, pleine à craquer, devenait un chaudron. Au coup d’envoi, impossible de s’entendre à deux mètres. Un stade de football s’était transformé en cathédrale bleue et blanche.
Et Vannes n’a pas mis longtemps à lancer la messe.
La première salve tombe à la 5ᵉ minute. Touche, alignement réglé au cordeau, maul structuré comme une machine d’ingénieur naval, et Simon Augry qui s’écroule derrière la ligne.
Vingt minutes plus tard, un autre ballon porté fait exploser la défense grenobloise : Joe Edwards, capitaine immense avant sa blessure, aplatit dans l’en-but et double la mise (36ᵉ).
Vannes mène 20-6 à la pause, grâce à ses fondamentaux : pression, conquête, discipline… et cette puissance collective qui fait parfois ressembler ce pack à une marée montante.
La Bretagne ne joue pas au rugby comme les autres. Elle l’impose.
Le moment le plus glaçant de la soirée survient peu après la pause : Joe Edwards, capitaine emblématique, s’effondre après un déblayage. Brancard, staff inquiet, joueurs figés.
Un stade entier se lève. On ne respire plus. Même l’arbitre, Ludovic Cayre, applaudit le joueur qui quitte la pelouse.
Les Vannetais, touchés, vont vaciller quelques minutes. Grenoble en profite pour revenir dans l’avancée, et marque enfin sur maul (59ᵉ). Mais le RCV, fidèle à sa réputation cette saison, refuse obstinément de lâcher prise.
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Lafage en patron, Ruru en finisseur : Vannes verrouille le chef-d’œuvre
À l’heure où les leaders se révèlent, Maxime Lafage sort du lot. Une première pénalité pour reprendre l’air (64ᵉ). Puis le jeu s’ouvre, le tempo s’accélère, et Michael Ruru, joueur aux instincts de serpent, jaillit pour assommer Grenoble d’un essai assassin (73ᵉ).
Une dernière incursion iséroise (76ᵉ) ne change rien. Vannes a maîtrisé son sujet, dans une soirée où la scène comptait autant que la partition.
Les réactions des acteurs, d’ailleurs, parlent d’elles-mêmes : Joueurs du RC Vannes conquis, conscients de jouer pour tout un peuple derrière lui en permanence. Même les Grenoblois saluent « une ambiance magnifique » et « un moment rare dans une carrière ».
Ce match-là, au-delà du score, dit quelque chose d’essentiel : Vannes n’est plus seulement un club ambitieux. C’est un club soutenu par une région entière.
Avec ce succès, le RCV :
- reste invaincu à domicile,
- reprend la première place de la Pro D2,
- et compte désormais 15 points d’avance sur Grenoble.
Et s’il a manqué le bonus offensif pour la première fois à la maison, l’équipe a envoyé un message clair au reste du championnat : elle sait gagner partout, même dans des matchs hors norme, même quand la soirée bascule, même quand elle perd son capitaine. C’est la marque des grandes équipes.
Olivier Cloarec, le président vannetais, avait promis un moment historique. Il a eu bien plus que cela : un acte fondateur.
Le Roazhon Park a vibré comme rarement. Le RCV a gagné avec maîtrise. Le rugby breton a rappelé qu’il mérite pleinement le haut niveau.
Et une certitude demeure : si 30 000 places étaient remplies, 50 000 l’auraient été aussi.
Vannes avance, porté par tout un peuple. Et la Pro D2 sait désormais qu’il faudra un très grand soir pour faire tomber ce club qui joue avec l’âme d’une région entière.
YV
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Illustration : Breizh-info.com (TDR)
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Une réponse à “Rugby. Au Roazhon Park incandescent, le RC Vannes dompte Grenoble et s’affirme plus que jamais comme le patron de la Pro D2”
Demat an holl Grand bravo au RC Vannes ; une chanson pour les félicitations ? Il suffira d’un signe de Jean Jacques Goldman ; kenavo