La pêche sera de nouveau interdite dans le golfe de Gascogne du 22 janvier au 20 février 2026. Depuis l’hiver 2024, les navires de plus de huit mètres doivent rester à quai pendant un mois pour limiter les captures accidentelles de cétacés.
Selon le dernier rapport de l’observatoire Pelagis, révélé le 27 novembre, la fermeture hivernale de 2025 a permis de réduire « de 60 % les captures accidentelles de dauphins ». Le ministère de la Mer et de la Pêche confirme : « Cette fermeture est efficace, elle est très efficace ». Pelagis chiffre à 1 900 le nombre de dauphins communs morts par capture accidentelle entre le 1er décembre 2024 et le 31 mars 2025, contre « 4 700 en moyenne par hiver entre 2017 et 2023 ».
Ces données reposent sur les échouages présentant des traces d’engins de pêche, la majorité des carcasses coulent en mer. Les scientifiques de Pelagis précisent aussi avoir révisé les estimations antérieures en raison « d’une amélioration des connaissances ».
Un choc économique majeur pour les ports et les pêcheurs
Près de 300 navires, du Finistère à la frontière espagnole, sont concernés par la fermeture. Pour la filière, les conséquences sont lourdes. Le ministère chiffre à « près de 35 millions » d’euros les pertes économiques liées au mois sans pêche, incluant ports et criées.
L’hiver dernier, 274 navires ont été indemnisés à hauteur de 14,5 millions d’euros, pour des pertes estimées à 4 320 tonnes de poissons. En ajoutant les mareyeurs, les indemnisations totales ont atteint 20 millions d’euros en 2025.
Selon l’entourage de la ministre Catherine Chabaud, « les discussions sont en cours pour garantir une indemnisation identique » en 2026. Interrogé par l’AFP, le ministère estime toutefois qu’il est « beaucoup trop tôt » pour se prononcer sur une éventuelle fermeture en 2027.
Efforts techniques et incertitudes pour 2027
Du côté des professionnels, l’incertitude est forte. Julien Lamothe, directeur du FROM (Fonds Régional d’Organisation du Marché) Sud-Ouest cité par France Bleu le 27 novembre, déclare : « En 2027, on espère sortir de cette logique de fermeture, mais avec des solutions alternatives qui soient cohérentes avec la préservation des espèces de dauphins ».
Plusieurs dispositifs sont testés pour réduire les captures : 110 fileyeurs équipés de « pingers », 27 navires utilisant des balises sur filets et une centaine de caméras embarquées. Le ministère prévient que « l’hiver 2026 sera extrêmement important » pour « équiper les navires, collecter au plus vite les données, et statuer sur la suite ».
Entre impératifs environnementaux et fragilité économique du littoral atlantique, les données de 2026 seront déterminantes pour l’avenir du dispositif.
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