Ils sont devenus un phénomène de société : près de 40 % des jeunes adultes portent au moins un tatouage. Mais derrière l’engouement esthétique, une étude suédoise alarmante vient de jeter un pavé dans la mare : les personnes tatouées présentent un risque accru de 29 % de développer un mélanome cutané, la forme la plus dangereuse de cancer de la peau.
Une étude à large échelle sur les Suédois tatoués
Publiée dans European Journal of Epidemiology le 24 novembre 2025, l’étude s’est appuyée sur les données de 2 880 patients suédois âgés de 20 à 60 ans, tous atteints d’un mélanome cutané. Les chercheurs ont observé une corrélation significative entre la présence de tatouages et la survenue de ce cancer, sans que la taille du tatouage n’ait d’incidence particulière.
Le risque est plus marqué encore pour les mélanomes invasifs et in situ, avec une augmentation de 40 % chez les tatoués. Fait inquiétant : les sujets porteurs de tatouages depuis 10 à 15 ans sont les plus exposés.
Une encre perçue comme un corps étranger
Les scientifiques de l’université de Lund, à l’origine de l’étude, rappellent que l’encre injectée est perçue par le corps comme une substance étrangère. En réaction, le système immunitaire encapsule les pigments et les transporte vers les ganglions lymphatiques, potentiellement sensibles à une accumulation toxique.
En particulier, les pigments azoïques, fréquents dans les encres colorées, sont pointés du doigt. Sous l’effet des rayons UV (soleil, cabines UV ou laser), ils peuvent se décomposer en composés chimiques cancérigènes. Une exposition chronique au soleil pourrait donc exacerber les effets nocifs de l’encre.
Un lien de cause à effet encore à approfondir
Jusqu’à présent, les rares cas de cancer observés chez des personnes tatouées étaient considérés comme anecdotiques ou dus au hasard. L’étude suédoise se distingue par sa méthodologie rigoureuse, et constitue la première analyse statistique d’envergure permettant d’établir une association crédible entre tatouage et mélanome.
Les auteurs appellent toutefois à la prudence dans l’interprétation des résultats : d’autres études seront nécessaires pour confirmer un lien direct de causalité.
L’avis des autorités sanitaires
La Food and Drug Administration (FDA) américaine avait déjà, en 2024, tiré la sonnette d’alarme. Dans un rapport sur la sécurité des tatouages, elle mettait en garde contre les risques d’infection, d’allergie et de contamination bactérienne, même dans des encres neuves et scellées.
Environ 30 % des Américains sont tatoués, selon la même agence, et ce chiffre atteint 40 % chez les 18-34 ans.
Si le tatouage reste perçu comme un choix personnel, les chercheurs suédois rappellent qu’il s’agit aussi d’un acte aux conséquences biologiques durables. L’encre ne reste pas à la surface : elle interagit avec le système immunitaire, migre dans les ganglions, et pourrait favoriser certains processus inflammatoires ou carcinogènes.
En conclusion, « réfléchir avant de s’encrer » n’est pas qu’un slogan. Pour le professeur Emelie Rietz Liljedahl, toxicologue à Lund, il faut désormais intégrer la question du risque cancérigène dans les débats publics sur le tatouage. Une recommandation qui pourrait venir refroidir l’enthousiasme de toute une génération… ou au moins l’inciter à mieux s’informer.
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.