Un tribunal italien a autorisé le changement de sexe d’une adolescente de treize ans : c’est la plus jeune transgenre de la péninsule. À rebours du principe de précaution et de la vague de restrictions qui, de la Suède aux États-Unis, a investi de nombreux pays, de l’autre côté des Alpes, des magistrats abaissent encore l’âge de la possibilité faite aux mineurs de compléter un parcours de transition.
Une sentence historique
La famille d’une adolescente de 13 ans a obtenu du tribunal de La Spezia en Ligurie la reconnaissance légale de son changement de sexe de féminin à masculin, devenant la personne la plus jeune en Italie à officialiser son parcours de transition.
Rendue le 10 décembre 2025, la sentence a ordonné la rectification de l’acte de naissance, reconnaissant légalement le nom et le sexe masculin choisis par le mineur et ce, avant qu’il ait complété sa transition. La loi 164/1982 sur la transition de genre ne posant aucune limite d’âge minimum.
Les juges ont estimé qu’il avait pris pleinement conscience de l’incongruence entre son corps et son identité de genre sur la base d’un parcours psychothérapeutique constant et de plusieurs thérapies hormonales. Ce parcours de transition a commencé en 2021, quand l’enfant n’avait que 9 ans. Il est donc soumis depuis plusieurs années à un traitement médicamenteux à base de triptoréline, un décapeptide de synthèse qui conduit à une désensibilisation du système hormonal et à la suppression des fonctions testiculaires et ovariennes. Utilisé en cas de pubertés précoces et de cancers, il peut entraîner : réduction de la densité minérale osseuse, ostéoporose, impuissance, diminution de la libido, nausées, troubles du sommeil, fatigue chronique, réduction de la masse musculaire, douleurs articulaires, prise de poids et changement d’humeur et, administré pendant l’enfance, de l’hypertension artérielle et un ralentissement de la croissance. Mais plus que des mots cliniques, le récit de Karlee, une transgenre dévastée par sa transition, est bien plus éloquent et vaut la peine d’être écouté.
Le média italien qui a relayé l’affaire – Il resto del Carlino – se félicite : c’est, selon ce dernier, « une ultérieure démonstration de la capacité de nos magistrats à s’accorder avec les changements historiques en cours. » À rebours de ce qu’il se fait désormais dans les pays scandinaves et anglo-saxons, qui sont largement revenus sur leurs pas en matière de transition de mineurs.
Jacopo Coghe, porte-parole de l’association Pro Vita & Famiglia, a quant à lui tenu à rappeler l’absurdité de la sentence :
« Il est absurde d’affirmer qu’une enfant de 13 ans a ‘pleinement conscience’ de quelque chose qui affecte énormément une identité, qui plus est avant même qu’elle soit complètement formée. C’est une contradiction dans les termes. La loi considère qu’un enfant de 13 ans est trop immature pour se faire tatouer, mais il le serait pour bloquer sa puberté, prendre des hormones et changer de sexe sur les papiers ? Si ce n’est pas de la folie, ça… »
Un aspect « positif »de la mesure ?
Les jeunes transsexuels pourront désormais obtenir d’un tribunal civil l’autorisation de faire modifier leur nom de féminin à masculin ou l’inverse sur leurs documents d’identité, « sans devoir subir au préalable une délicate intervention chirurgicale de démolition et reconstruction qui fait prendre un aspect complètement masculin du point de vue anatomique, telle qu’était interprétée jadis la loi appliquée par les tribunaux italiens ».
En attendant qu’un changement de paradigme ne décrète l’illégalité des parcours de transition pour les mineurs, on ne peut qu’espérer que la mesure permettra de faire patienter les candidats aux transitions de genre qui pourraient « se contenter » de ce changement d’état civil et attendre un peu avant d’avoir recours à la chirurgie ablative, qu’il s’agisse de mastectomie ou de l’ablation du pénis et des testicules.
Faute de grives, on mange des merles.
Audrey D’Aguanno
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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