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Grèce. « La priorité de Syriza, c’est la régularisation d’immigrés clandestins ». Un militant nationaliste grec témoigne.

11/07/2015 – 08H00 Athènes (breizh-info.com) –  Les Grecs ont voté massivement Non au référendum de dimanche dernier. Toute l’attention des médias du système s’est focalisée sur la lutte entre Syriza, Merkel, Hollande et l’Union Européenne. Mais, sur le terrain en Grèce, comment est perçue la situation ?

 Syriza, qui représentait 36% des électeurs aux législatives de janvier 2015, a bien sûr mené la campagne pour le Non. Mais d’autres partis ont également appelé à voter Non. Parmi eux,  on trouve des nationalistes comme Aube dorée – 6,92% aux dernières élections – ou des souverainistes tels que ” Grecs indépendants ” – 7,51% aux dernières élections. Ils proposent pour la Grèce un autre modèle de société que celui d’inspiration communiste prôné par Syriza.

Boviatsos Konstantinos est assistant parlementaire au Parlement européen auprès des 3 députés membres de l’Aube dorée. Très décrié par la presse occidentale, qualifié d’extrémiste, voire de néo-nazi, ce parti est finalement peu connu des Français qui n’ont jamais eu accès à un témoignage direct d’un de ses membres.

Nous l’avons donc interrogé sur ce qu’il pense de la situation en Grèce, sur le référendum et ses conséquences, sur la diabolisation. ll s’exprime aussi sur les attaques et la répression – deux assassinats, des bombes contre leurs locaux, des procès, de la prison ferme… – que subissent certains dirigeants et militants  de ce parti.

Breizh-info ne manquera pas de publier d’autres témoignages sur la Grèce venant d’acteurs d’horizons très éloignés de celui que nous présentons aujourd’hui.

Breizh-info.com : Quelle est, selon vous, la situation en Grèce depuis le vote ? Quelles seront les conséquences immédiates ?

Boviatsos Konstantinos : La Grèce est en crise et en récession depuis longtemps. Plus de 400 000 Grecs ont quitté leur pays à la recherche d’un avenir meilleur. 67% des jeunes Grecs sont au chômage. Notre pays est le seul de l’Union européenne où le salaire minimum a été baissé l’an passé. Depuis le début de la crise, 12 000 Grecs se sont suicidés. Des retraités de notre peuple meurent dans les hôpitaux en attendant de l’aide médicale. Plus d’un million de Grecs n’ont pas accès aux soins essentiels depuis qu’ils ne sont plus assurés. 35,7% des Grecs sont sous le seuil de pauvreté et d’exclusion.

Si vous prenez tout cela en compte, vous comprendrez que l’avenir de la Grèce et de son peuple est particulièrement compromis. Mais traditionnellement et historiquement, c’est dans la difficulté que notre peuple s’est relevé et a repris la marche en avant dans l’histoire.

Breizh-info.com :  Vous êtes membres d’Aube dorée. Quelle est la situation de votre parti, après les procès et la prison préventive ? Qu’avez vous pensé de l’arrivée de Syriza au pouvoir ?

Boviatsos Konstantinos : Après les meurtres qui nous ont touchés ( deux membres d’Aube dorée ont été abattus en pleine rue par un homme à moto cagoulé, sans qu’aucun suspect ne soit arrêté à ce jour) malgré la répression et les attentats visant notre parti (locaux incendiés et attaqués à l’explosif), l’Aube dorée est toujours présente.
Avec des députés au Parlement européen, au Parlement grec, avec des conseillers dans les plus grandes municipalités et régions du pays , mais aussi avec la masse grandissante d’adhérents et de militants.
Nous n’avons pas le luxe de pouvoir stopper notre combat, car l’histoire ne nous le pardonnera pas si nous le faisions.

Syriza était un petit parti composé de différents clans de gauche et communistes. Il s’est développé en absorbant des éléments de l’establishment qui en théorie combattait ce parti politique. Syriza, au lieu d’aider à résoudre les problèmes auxquels sont confrontés notre peuple, a déclaré comme priorité nationale la régularisation et la naturalisation de tous les immigrés illégaux.
D’un parti autoproclamé « anticapitaliste », on serait en droit d’attendre une rupture contre la finance et les pouvoirs économiques qui ont fait de notre pays une colonie. Mais c’est en réalité l’inverse qui est en train de se passer. Les dirigeants grecs s’apprêtent à signer un nouveau pacte financier avec les institutions européennes et le FMI…

Breizh-info.com : pourquoi des membres d’Aube Dorée sont-ils en prison ? Qu’ont-ils fait ?

Quand nous sommes entrés pour la première fois au Parlement grec, nous nous sommes de facto trouvés dans la place que contrôlaient nos ennemis. Nous avons dénoncé leur système qui soumet la Grèce. Nous avons dit que les oligarques et les banquiers dominaient le pays, ce qui était de notoriété publique. Nous avons donné les noms des familles de propriétaires, de banquiers, de médias en connexion avec les partis politiques et l’establishment qui contrôlent le pays depuis 1974.

En août 2013 , des sondages donnaient des intentions de vote autour de 18 à 20% pour Aube Dorée. Ceci nous faisait devenir le deuxième parti du pays, entre 2 et 4 points derrière la première force politique. Comme par hasard, en septembre 2013, la répression contre Aube Dorée a débuté. Nos principaux dirigeants ont été jetés en prison notamment sous l’accusation de « direction d’une organisation criminelle » .

(NDLR : en septembre 2013, à l’occasion d’un match de football opposant l’Olympiakos au Paris Saint Germain, une bagarre éclate à proximité d’un pub de la ville. Elle oppose des supporteurs de l’Olympiakos, dont certains membres ou sympathisants d’Aube Dorée, et un groupe de militants antifascistes. Parmi eux, Pavlos Fryssas, un rappeur d’extrême gauche, sera tué de deux coups de couteaux. Un homme, arrêté immédiatement après les faits,  confiera avoir des liens avec des responsables d’Aube Dorée, entrainant la répression qui suivra. Deux mois après, en novembre 2013, deux membres d’Aube Dorée seront froidement assassinés par balles, en pleine rue sans que le ou les auteurs n’aient été interpellés jusqu’ici.)

Breizh-info.com :  Pourquoi les Grecs veulent ils sortir de l’UE et de l’euro ? La situation sera-t-elle meilleure avec Syriza au pouvoir ?

Boviatsos Konstantinos : Les Grecs ne croient plus dans les organisations internationales et mondialistes en général,  particulièrement dans l’Union européenne et l’euro. Ils ont compris qu’elles ne servent pas leurs intérêts, en aucun cas. Donc oui, nous voudrions quitter la zone euro et l’UE , mais selon un emploi du temps planifié et organisé. Comprenez-nous, ce que nous disons aujourd’hui, c’est qu’il est sans importance pour nous de devoir choisir entre l’euro, la drachme (monnaie grecque) ou le dollar, si nous sommes de toute façon pauvres.

Notre sortie de l’UE ainsi que le retour de notre souveraineté nationale doivent être faits seulement si nous planifions un chemin dont nous sommes sûrs qu’il ne donnera pas de plus mauvais résultats. Rien n’a changé avec Syriza au pouvoir par rapport au précédent gouvernement. L’image, la rhétorique et la communication ont changé, mais les fondements sont les mêmes.

Breizh-info.com : on raconte ici et là qu’en Grèce, personne ne paye l’impôt et que la corruption est généralisée dans tout le pays. Est-ce vrai ? Cela expliquerait-il l’impossibilité du gouvernement , les caisses étant vides d’impôts, à payer les banques ? Quelle est la position de votre parti là-dessus ?

Boviatsos Konstantinos :  Les gros partis politiques ont usé du clientélisme afin d’assurer leur propre survie et réelection. Ils ont fabriqué un véritable Etat dans l’Etat afin de tout contrôler. L’illégalité est donc tolérée car les partis politiques obtiennent du pouvoir grâce à cela, même lorsqu’ils ne sont plus au gouvernement. L’opacité est une des caractéristiques du système politique grec.

Breizh-info.com : Syriza semble vouloir régulariser les immigrés dans votre pays. Que fait votre parti face à cela ? En Europe de l’Ouest, nous entendons beaucoup de choses négatives pour qualifier Aube Dorée. Qu’en est-il ? Dites-nous la vérité.

Boviatsos Konstantinos : Syriza a besoin de beaucoup d’immigrés dans notre pays. C’est la seule solution pour eux afin de s’assurer qu’ils seront longtemps au pouvoir. Ils donnent la nationalité grecque à tous les immigrés, avec en plus l’excuse de l’humanitaire…
Pour eux, un Grec est simplement quelqu’un qui vit en Grèce. Mais tout le monde peut comprendre que c’est juste une excuse.
Dans le même temps, les Chypriotes – qui sont Grecs bien entendu – qui vivent en Grèce, sont considérés comme des immigrés par Syriza.
Ils veulent juste fabriquer de nouveaux électeurs parce qu’ils savent qu’ils seront rejetés sous peu par les grecs. Et nous sommes le seul parti au Parlement Grec qui vote systématiquement non à ces lois inconstitutionnelles.

Nous menons actuellement une grande campagne sur le sujet de l’immigration clandestine. C’est un des thèmes fondamentaux de notre agenda. Nous ne proposons rien de révolutionnaire, nous réclamons juste une loi qui permette de renvoyer tous les immigrés chez eux. Avec l’aide de tous nos compatriotes qui vivent notamment dans les ghettos et les quartiers pauvres de Grèce, nous tentons, au quotidien, de rendre leur vie meilleure, et de leur assurer un avenir et une sécurité.

Breizh-info.com : Marine Le Pen, présidente du Front National, ne veut pas vous parler et s’allier avec vous au Parlement Européen, malgré, sur le papier, des proximités d’idées. Pourquoi selon vous ?

Boviatsos Konstantinos : Pour avoir une réponse à cette question, vous devriez demander à Marine Le Pen elle-même…

Breizh-info.com : Comment voyez-vous votre pays dans 20 ans ? Et l’Europe ? Quel regard portez-vous sur la situation en France ?

Boviatsos Konstantinos : Je vois une Grèce forte dans une Europe libre. Nos peuples autochtones, nos nations et nos cultures auront relevé la tête. Ils domineront de nouveau le continent et seront un modèle pour le monde entier, comme cela a été durant des siècles.

J’ai beaucoup de respect pour la France, son histoire et pour ceux qui ont consacré leur vie à sa grandeur et à la défendre. Je pense que même si nous pouvons avoir des différences, elles sont infimes quand il s’agit de défendre son pays pour ne pas le perdre. L’unité entre Européens est la clé.
Le nationalisme n’est pas un objet de consommation, il n’est pas fashion : c’est une raison de vivre.
Nous devons être un exemple pour notre peuple et être les ambassadeurs d’une idée qui est plus grande, c’est à nous de mettre en oeuvre ce projet. Nous devons comprendre que nous et seulement nous pourrons changer l’avenir de nos nations, et nous devons montrer l’exemple.  

Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

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4 réponses à “Grèce. « La priorité de Syriza, c’est la régularisation d’immigrés clandestins ». Un militant nationaliste grec témoigne.”

  1. Marie Martin dit :

    Alexis Tsipras s’est fait élire sur un programme qu’il ne tiendra pas comme les autres une fois qu’ils sont élus. Tsipras vient de s’agenouiller devant la Troïka alors même qu’il avait le peuple Grec avec lui !
    Tout comme nos dirigeants en France, Tsipras en Grèce, ne respecte pas le résultat du référendum avec un NON massif. Les nouvelles propositions sont pires que les précédentes.
    Rien ne changera en Grèce, tout comme en France, 60% de la richesse est détenue par 10% du peuple ! Tsipras est pour les riches ou pour les pauvres ?
    Et après on s’étonne que les électeurs boudent les urnes.
    Ces politiques qui rendent les peuples lymphatiques.
    Régulariser les migrants, pour conserver sa place, en effet, c’est une solution !

    • witold dit :

      tout vrais ———-, ue carpette de l’ ue et us ,,,,,,, le bon toutout , ———–tiens un nonos , va le cacher dans un paradis !!!!!!!!

  2. Pivoine dit :

    C’est pareil avec Podemos. Ces partis gauchistes ne veulent pas comprendre qu’en encourageant toujours + d’immigration, cela ne fera qu’aggraver les problèmes !

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