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Les électeurs de Richard Ferrand ne peuvent pas compter sur lui

24/01/2017 – 08H00 Carhaix (Breizh-info.com) – Quand un député devient un personnage d’importance nationale, il n’a plus le temps  de s’occuper de sa circonscription. Les journalistes passent avant les électeurs. C’est ce qu’ont compris les habitants de Berrien, 987 habitants, dans les monts d’Arrée, avec Richard Ferrand (PS). On sait que ce dernier est devenu le bras droit d’Emmanuel Macron qui l’a propulsé secrétaire général de son mouvement En marche !

En 2015, l’inspection académique voulait supprimer une classe sur les quatre que comptait l’école de Berrien parce que l’effectif était descendu à 72 élèves. Les élus, les parents d’élèves et une grande majorité de la population sont alors entrés en guerre. Tous les moyens étaient bons : filtrer tout un week-end l’axe Carhaix – Morlaix, s’immiscer dans les manifestations sportives, couvrir la façade de l’école communale de slogans « Touchez pas à mon école ! », s’inviter aux abords de la propriété que Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, possède à Berrien pour y accrocher des dessins d’enfants.

Pierre-Henri Allain, correspondant de Libération en Bretagne, a eu la bonne idée d’aller voir sur place ce qui se passait. « Nous n’avons pu compter que sur nos forces, insiste Marie-Pierre Coat, première adjointe. Notre député Richard Ferrand ne voyait pas la raison de notre action, estimant qu’une école n’était pas si indispensable à la vitalité d’un bourg comme le nôtre. Quant à l’Éducation nationale, elle n’a commencé à s’inquiéter que lorsqu’on a menacé d’organiser une classe sauvage. »

D’où l’idée de la municipalité d’attirer une nouvelle population. Le moyen : vendre des terrains constructibles (10 lots) entièrement viabilisés à un euro le mètre carré. Résultat : des familles s’installent avec leurs jeunes enfants, soit neuf élèves supplémentaires. Victoire : l’inspection académique annule purement et simplement la suppression du poste d’instituteur prévue (Libération, 24-25 décembre 2016).

Cet exemple montre que le maintien en vie des petites communes rurales demeure possible lorsqu’on a affaire à une municipalité dynamique, capable de tenir tête à l’Administration et de créer un rapport de force favorable. C’est ce qui s’est passé à Berrien.

Malheureusement, la ruralité apparaît bien démunie lorsque députés, sénateurs et conseillers régionaux brillent par leur absence dans la partie de bras de fer qui l’oppose à l’ogre urbain.

B. Morvan

Crédit photo : Moreau.Henri (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2017 Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine

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