L’Irlande va-t-elle contribuer à la baisse de la démographie en Afrique ? La semaine dernière, le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, et le ministre des Affaires étrangères, Simon Coveney, ont lancé « Un monde meilleur », une nouvelle politique d’aide aux pays en développement. Ce nouveau plan est destiné à guider l’action d’Irish Aid (le programme d’aide au développement du gouvernement) pour les dix prochaines années.
L’aide aux politiques d’avortement, qui était interdite jusqu’à maintenant en vertu de la législation en vigueur en Irlande, pourrait être réétudiée à cette occasion puisqu’en Irlande, la légalisation de l’avortement est entrée en vigueur en janvier 2019.
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a déclaré qu’il analysait « actuellement les conséquences des modifications apportées à notre législation nationale sur nos travaux dans ce domaine ».
Les programmes d’aide au développement s’adressent aux pays de l’Afrique subsaharienne : Éthiopie, Mozambique, Ouganda, Malawi, Sierra Leone, Kenya, Tanzanie et Zambie. Irish Aid a également mis en place des programmes à long terme au Vietnam et soutient des activités en Afrique du Sud, au Zimbabwe, au Liberia et en Palestine.
L’année dernière, l’Irlande – qui fait face à une pauvreté intérieure croissante – a pourtant consacré près de 750 millions d’euros à l’aide au développement. En Afrique, seuls la Tunisie, l’Afrique du Sud, le Cap-Vert et le Mozambique ont légalisé l’avortement. Dans 25 pays du continent, l’avortement est autorisé si la vie de la mère est en danger, neuf pays incluant les cas de viol et d’inceste (Burkina Faso, Soudan, Zimbabwe, Cameroun, Bostwana, Ghana, Liberia, Namibie et Seychelles). En outre, dans 11 pays, l’avortement est légal en cas de malformation du fœtus (dont le Burkina Faso, le Botswana, Ghana, Liberia, Namibie et les Seychelles). Cette possibilité ne concerne qu’un nombre limité de femmes, en raison des faiblesses du suivi prénatal et la difficulté d’accès aux échographies et autres soins de dépistage prénatal.
Selon l’Institut Guttmacher, il serait recensé 8,2 millions avortements pratiqués chaque année en Afrique sur la période 2010-2014. Une goutte d’eau eu égard à la démographie africaine. Selon The World Population Prospects : The 2017 Revision, émanant du département des Affaires économiques et sociales de l’ONU, l’Afrique compte 1,256 milliard d’habitants, contre 640 millions en 1990. Sa population a donc doublé en un quart de siècle.
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