L’Organisation maritime internationale (OMI) a décidé de s’attaquer à la corruption maritime en adoptant un programme de lutte contre celle-ci dans un secteur qui n’est pas épargné.
Corruption maritime : la confiance s’érode
La décision d’inclure un programme de lutte contre la corruption a été prise lors de la 43e session du Comité de la Simplification des formalités de l’OMI qui avait lieu au siège de l’organisation du 8 au 12 avril derniers. Ces nouvelles dispositions constituent une réponse aux sollicitations d’une liste de 23 pays et organisations internationales dont font partie le Libéria, les Îles Marshall, la Norvège, le Royaume-Uni, les États-Unis et le Vanuatu.
La demande de ces États a été coparrainée par l’ICS (International Chamber of Shipping) [NDLR : la Chambre internationale de la Marine marchande] ainsi que par certaines ONG (organisations non gouvernementales).
Au sujet de cette corruption qui affecte le monde du transport maritime, le secrétaire général de la Chambre internationale de la Marine marchande Guy Platten a affirmé que « la corruption érode la confiance dans le gouvernement et sape le contrat social. La corruption entrave l’investissement, ce qui a des répercussions sur la croissance et l’emploi. Il s’agit d’un problème mondial, mais nous devons tous nous efforcer d’éradiquer les pratiques de corruption ». De belles paroles qui ne demandent plus qu’à être mises en pratique.
28 000 incidents déjà signalés
À savoir qu’un mécanisme de signalement anonyme des réseaux maritimes anti-corruption est déjà mis en place depuis 2011. Entre temps, plus de 28 000 incidents ont déjà été signalés. Une corruption dont les conséquences ont été résumées par Chris Oliver, directeur nautique à la Chambre internationale de la Marine marchande. S’adressant au Comité de la Simplification des formalités de l’OMI, il a alors résumé :
« Nous sommes tous conscients que la corruption dans le secteur maritime existe dans de nombreux domaines et, comme nous l’avons entendu dans l’introduction du document, les pratiques de corruption, en particulier en ce qui concerne l’interface navire/terre, peuvent entraîner des interruptions des opérations normales, peuvent entraîner des coûts opérationnels plus élevés pour l’armateur et peuvent avoir un impact sur le bien-être des gens de mer ».
Sans oublier le fait que cette corruption peut aussi impacter les écosystèmes locaux, qu’il s’agisse du commerce, des investissements, du développement social et économique des ports et parfois même des États. À l’issue de cette session, il a été décidé que l’OMI travaillerait à l’élaboration d’un guide sur la corruption maritime qui devrait être achevé en 2021. Mieux vaut tard que jamais, même si la tâche s’annonce compliquée dans un environnement portuaire et maritime pas toujours enclin à la transparence…
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