La réforme des retraites dévoilée ce mercredi par le Premier ministre ne plait pas à grand monde manifestement. Et notamment pas aux agriculteurs de la Coordination rurale, qui la trouvent « profondément injuste ». « Une fois encore, le gouvernement n’a pas tenu compte de l’inquiétude et des propositions des syndicats agricoles » indique le syndicat dans un communiqué adressé à la presse.
« Totalement oubliés du discours du Premier ministre, les agriculteurs étaient pourtant présentés partout comme les grands gagnants de cette réforme, avec la promesse de retraites minimales à 1 000 euros. Cette mesure présentée comme une avancée majeure qui correspond à 85 % du SMIC, est issue d’une loi de 2003 mise en application pour les salariés en 2009, mais sans cesse repoussée (2019 puis 2020 et maintenant 2025) pour les Non-salariés agricoles (NSA) ! Non, les futurs retraités agricoles ne peuvent pas attendre 2025, tout comme les retraités actuels pour qui la réforme ne prévoit rien !
Que dire également des agriculteurs qui se verront acculés à une retraite minimum, alors qu’ils ont travaillé deux fois le temps légal. Ces femmes et ces hommes qui ont dédié leur vie à nourrir la population se verront « récompensés » par le minimum retraite ; quelle honte ! Il n’est même pas prévu de leur faire bénéficier du départ anticipé prévu pour les conditions de pénibilité alors que le Premier ministre dans son discours a parlé de « protéger les salariés qui ne peuvent pas travailler aussi longtemps que les autres […] Prendre en compte la pénibilité avec les mêmes critères pour tous… »
La Coordination rurale pointe également du doigt le principe de la cotisation minimum qui impose de payer des cotisations sur des revenus inexistants. « En plus de l’iniquité flagrante de cette situation, les cotisations passeront de 21,11 % à 28,12 % soit 33,21 % d’augmentation ! Comment est-il acceptable que les agriculteurs doivent payer des cotisations sur des revenus qu’ils n’ont pas alors que cette réforme prévoit d’attribuer des points gratuits aux personnes atteintes par les aléas de la vie ? Pour toutes ces raisons, il est mensonger de croire que les agriculteurs seront les gagnants d’une telle réforme qui se présente à leurs yeux comme encore plus injuste.»
Les semaines à venir risquent d’être tendues en France !
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