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Occupation d’un bâtiment par l’Alvarium à Angers. « La lutte à mort nous rend joyeux » [L’Agora]

Nous avons fait écho à l’occupation d’un bâtiment par l’association L’Alvarium, à Angers. Une occupation sur laquelle pèse la menace juridique, mais aussi la menace d’expulsion (la société publique Alter cités, présidée par Christophe Béchu, a lancé une demande d’expulsion qui sera étudiée ce mercredi en référé) et cela bien qu’au moins une famille dans la précarité ait déjà trouvé refuge dans l’immeuble restauré par ces militants. Jean-Eudes Gannat, qui est l’un des responsables du mouvement – et que nous avons interviewé ici par rapport à sa candidature à une élection législative partielle – nous a adressé une tribune engagée, que nous vous proposons ci-dessous.

Je ne doute pas qu’il y en aura pour penser que nous nous amusons, que tout cela est un peu juvénile et immature, parce qu’après tout « on ne changera pas le monde » et c’est « idiot de gâcher sa carrière pour ça ». Mais nous ne comptons pas réussir au sens où vous l’entendez.

Pour nous, aider des SDF, même ingrats, même puants, même alcooliques et mythomanes, cela n’a rien d’inutile. Ils sont cette part de misère humaine dont tout le monde se moque. Des torturés de l’existence qui ont parfois au fond d’eux des drames plus profonds et vrais que n’en auront jamais beaucoup de nos connaissances. Que nous n’en aurons jamais nous mêmes, peut-être.

Pour nous, occuper cet immeuble ne se résume pas à « squatter pour faire comme les gauchistes » ou pour « copier Casapound ». Oui, la jeunesse et la bohème y ont leur part. Une part importante, rafraîchissante, indispensable même lorsque, les traits tirés et perclus de fatigue, nous balayons d’un sourire nos inquiétudes sur l’avenir de tout cela. Lorsque nous voyons nos camarades ressortir rigolards du tribunal alors qu’ils ont frôlé la détention et qu’ils viennent de passer 48 heures ubuesques en geôle. Mais ceci n’est pas une provocation d’étudiants en crise ; certains d’entre nous travaillent, ont des enfants. Nous ne jouons pas. Nous luttons contre un projet qui va défigurer notre ville – et donc notre pays – encore un peu plus. Là où par nos efforts et nos sacrifices nous avons créé secrètement un lieu propre et accueillant pour des compatriotes – dont un enfant de 8 ans – en difficulté, ils veulent spéculer, bétonner, installer des logements sociaux dont nous savons qu’ils seront occupés en priorité par des immigrés. Logements sociaux flattant leurs bonnes consciences, mais qui n’empêcheront pas avec leur spéculation immobilière en parallèle, de pousser encore plus de gens dans la rue.

Ils ont avec eux la presse, les agitateurs antifascistes, Abraham Immobilier et ses millions d’euros, la justice aux ordres, les comploteurs en tablier, les dictateurs bureaucratiques avec leur calculette, les élus et leurs articles de loi votés par eux ou pensés pour eux. Ils ont les joueurs de flûte professionnels, leurs voix doucereuses dans votre salon, votre voiture et votre chambre avec la télé, la radio et les smartphones. La publicité permanente, la bonne conscience universelle, le chœur des « gens bien » et de la générosité. Ils ont les nouveaux prêtres même, ceux qui ferment leur gueule sur l’avortement mais ne manqueront pas de nous égratigner si on leur en donne l’occasion. Et puis ils ont les flics avec leurs armes et l’arsenal répressif qui va avec.

Mais nous avons la vérité, nous avons la jeunesse, nous avons les vieilles pierres de nos villes et de nos villages qui, si elles pouvaient chanter, nous encourageraient à tue-tête. Nous avons les chemins de notre enfance qui refusent d’être bétonnés, les yeux embués de nos aïeux qui voudraient mourir encore pour la Patrie si c’était possible, tant ils abhorrent ce qu’elle devient.

Nous avons ces Français toujours plus nombreux qui ne veulent pas disparaître dans l’indifférence, qui espèrent en nous. Cet homme de 92 ans qui nous a appelé en début de semaine comme du fond des âges pour nous dire qu’il ferait un petit don avec ses faibles moyens parce que nous étions « les nouveaux chouans ».
Nous avons ce gosse de 8 ans dont nous refusons qu’il passe d’autres vacances dans une tente en étant persuadé que c’est du « camping avec papa ».
Nous avons nos héros…

Et puis nous avons Dieu. Alors croyez-moi, tous les Béchu de France et d’ailleurs, tous les menteurs assermentés, tous les couards en uniformes avec leurs armures, leurs LBD et leurs regards vides, tous les petits bourgeois satisfaits avec leur République du droit et de l’impuissance, tous les puissants même, avec leurs gros sous qui n’aident pas à rentrer au Paradis, bref, tous ! Les scribouillards, les haineux, les cons et les machiavéliques, ils nous font bien rire avec leurs postures, leur idéologie du Bien, leurs amendes et leurs menaces. Ils sont les affres du démon qui convulse car il réalise qu’il a bientôt perdu. Et nous sommes la jeunesse. Sinon jeunesse de Dieu, au moins jeunesse de France.

Et nous irons jusqu’au bout parce que nous savons qu’entre vous et nous, c’est une lutte à mort. Et que cette lutte nous rend joyeux.

Jean-Eudes Gannat

Précision : les points de vue exposés n’engagent que l’auteur de ce texte et nullement notre rédaction. Média alternatif, Breizh-info.com est avant tout attaché à la liberté d’expression. Ce qui implique tout naturellement que des opinions diverses, voire opposées, puissent y trouver leur place.

Illustration : DR
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3 réponses à “Occupation d’un bâtiment par l’Alvarium à Angers. « La lutte à mort nous rend joyeux » [L’Agora]”

  1. Christiane lapôtre dit :

    Bravo !! Je suis de tout coeur avec vous. Vous luttez contre les imbéciles, serviles valets sans cervelle de ceux vendus au pouvoir de Satan qui n’hésitent pas à détruire notre pays et son peuple pour plaire au pouvoir de la finance.
    Prions Dieu de nous aider à nous débarrasser à tout jamais de cette cabale malveillante et destructrice . Aujourd’hui, ils tuent nos parents, demain, ils tueront nos enfants.
    Vous êtes les nouveaux Vendéens.

  2. Emgann dit :

    Superbe cri du coeur. Ne lachez rien! La jeunesse française donnera le coup de balai nécessaire. A la baille, les cloportes.

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