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« Le réchauffement climatique vu par M. Herlin, un argumentaire insidieux ».

Il est toujours intéressant de susciter le débat, sur des sujets éminemment importants comme celui de la question climatique et écologique. Nous nous faisions le relai d’une vidéo/interview de Philippe Herlin la semaine dernière qui affirmait devant les caméras de VA « Il y a un consensus scientifique et médiatique, mais pas de preuve sur le réchauffement climatique ».

Une intervention qui, dans sa totalité, a fait bondir de nombreux internautes, l’un d’entre eux ayant pris la peine de décortiquer point par point la vidéo pour répondre à l’écrit à Philippe Herlin.

Nous vous proposons de découvrir l’argumentation ci-dessous.

Philippe Herlin : « Il y a un consensus scientifique et médiatique, mais pas de preuve sur le réchauffement climatique »

Avec un titre comme ça, on s’attend à du costaud. Par curiosité, j’ai donc regardé.

Déjà sur cette citation, parler dans la même phrase de consensus scientifique mais dire qu’il n’y a pas de preuves scientifiques, c’est quand même un bel oxymore.

Ici la page Wikipédia du « consensus scientifique »

Ce que ça dit : « Le consensus scientifique n’est, en lui-même, pas un argument scientifique, et il ne fait pas partie de la méthode scientifique. Néanmoins, le consensus peut être basé sur la méthode et l’argument scientifique ».

Autrement dit, le consensus n’est pas une preuve, mais c’est bien le constat d’une connaissance partagée suite à une méthodologie et un argumentaire scientifiques. Ou encore : Pierre, Jean et Phillipe, grâce à leur méthodologie, ont démontré respectivement que lorsqu’on tape dans un ballon rond, celui-ci roule. Pierre, Jean et Philippe partagent donc un consensus scientifique pour dire que frapper dans un ballon rond le fait rouler. Ce n’est pas parce que Pierre, Jean et Phillipe le disent tous les trois que le ballon roule. C’est parce que leur méthode a démontré qu’en tapant dans un ballon rond il roule, qu’ils le disent. Le consensus n’est pas la preuve que le ballon roule, le consensus est la résultante d’expériences et de méthodologies menées qui démontrent la même chose.

Donc, parler de consensus et dire qu’il n’y a pas de preuve, c’est fallacieux. (-1 pour le titre de la vidéo)

Oui je me suis dit que j’allais compter des points négatifs pour chaque arguments fallacieux ou discours biaisé. J’ai évité de démarrer avec un mauvais à priori. On verra que lui n’en fait pas autant pour le réchauffement climatique.

00’00’’ à 00’35’’ (avec une musique de fond tragique) « (…) il y a des coupures d’électricité, donc voilà où ça nous mène. (…) C’est encore du potentiel industriel qui va quitter le continent européen pour l’Asie. » On ne savait pas encore exactement sur quoi allait traiter la vidéo, on pouvait penser sur le réchauffement climatique, mais finalement ça commence par nous parler de conséquences économiques. Le ton est donné. En même temps on pouvait s’y attendre, M. HERLIN est économiste et non scientifique. C’est important d’avoir cela en tête, puisque ça permet de comprendre le prisme d’analyse qu’a M. HERLIN.

01’05’’ à 01’50’’ (suite à une question sur le risque d’un référendum sur le climat) « La lutte contre le soi-disant réchauffement climatique »

Premier petit tacle sorti de nulle part et sans explication. (-1 pour le manque de rigueur, on est donc à -2) « Si on applique toutes les recommandations (…), ça implique une étatisation complète de notre économie et de notre société. Et donc en tant qu’économiste libérale défendant les libertés c’est quelque chose qui m’horrifie. »

J’avoue que même ayant regardé la vidéo complète avant d’écrire, à partir du moment où il a dit ça, il casse lui-même toute sa légitimité. Il n’est pas contre le réchauffement climatique parce qu’ils auraient des preuves, il est contre parce que ça ne rentre pas dans sa vision économique et politique du monde. Ce qu’on appelle un raisonnement motivé, et qui conduit évidemment à des biais. (-1 pour le raisonnement motivé, on est donc à -3)

Ci-dessous une vidéo intéressante sur un lien entre les raisonnements motivés et le niveau d’éducation. C’est contre-intuitif, c’est ça qui est drôle.

« Face à cette étatisation je me suis tout de suite posé la question, mais est-ce que c’est réel ? »

Ce qui confirme bien le raisonnement motivé. D’abord il n’est pas d’accord, donc il va chercher des éléments qui pourraient infirmer ce qui ne lui convient pas.

Par ailleurs, un raisonnement motivé est bien un biais cognitif.

01’50’’ à 02’30’’ (parlant des recherches qu’il a faites) « Et je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas de consensus comme on nous l’explique. (…) Il existe des centaines et des milliers de scientifiques dans le monde qui ne partage pas cette phobie devant le réchauffement. »

On ne sait pas trop où il a bien pu faire ses recherches, il ne cite aucun ouvrage à ce moment-là ou aucune source, il ne fait qu’en appeler à un très grand nombre de scientifiques sans précisions. (-1 pour l’argument d’autorité. On est donc à -4)

On remarquera aussi l’usage du mot « phobie » qui est un terme pour désigner une peur injustifiée. Un autre petit tacle lexical. (-1 pour le vocabulaire avec partie pris, dénigrant et sans fondement. On est donc à -5).

Étape 1

Petit point d’étape, qu’a-t-on appris jusque-là factuellement ? (Quand bien même je n’ai mis ici que des extraits de ce qu’il peut dire, j’ai tout de même essayé d’extraire l’essentiel de son discours.

  • M. HERLIN est un économiste
  • M. HERLIN n’apprécie pas les changements économiques et politiques que produit le changement climatique
  • M. HERLIN dit qu’il n’y a pas de réchauffement climatique

Donc factuellement pas grand-chose, hormis les opinions de M. HERLIN. Sachant que M. HERLIN compte déjà une note de -5 à cause de ses propos et tournures fallacieuses.

02’41’’ à 05’18’’ [répondant à la question posée sur l’opportunité politique de M. MACRON]

« Si on se place dans le contexte politique politicienne vraiment, la république en marche a fait de bonnes élections européennes, mais aux municipales était assez catastrophique, et les régionales qui s’annoncent ne sont pas très engageantes. Donc c’est difficile pour un président de se présenter aux élections présidentielles avec un parti qui présente déjà deux défaites. »

OK, pourquoi pas ? M. HERLIN nous dit que M. MACRON n’est pas en position de force pour les élections présidentielles.

« Le fait de faire un référendum, sur les questions d’écologie, lui permettrait de mordre sur un électorat qui a de plus en plus d’importance, on l’a vu aux municipales. »

OK, mettons ça se tient. Par contre je ne vois pas trop le lien avec le reste. D’ailleurs le journaliste relance sur la question d’un consensus politique sur le réchauffement climatique.

« Tout à fait, et c’est tout l’intérêt de ce référendum pour Emmanuel MACRON, c’est que c’est deux principaux opposants : Marine LE PEN et Jean-Luc MELENCHON, sont tout à fait d’accord avec le réchauffement climatique. […] Donc il n’a aucune opposition structurée face à lui quoi. »

OK ça se tient toujours comme analyse.

Étape 2 : Qu’est-ce que cette partie nous apprend ?

  • M. HERLIN pense que M. MACRON a un intérêt politique, pour rassembler, de faire un référendum sur l’environnement. Pas de malus sur le discours, toujours à -5.

05’31’’ à 07’26’’ [répondant à une question sur les conséquences économiques d’un tel référendum]

« La lutte contre le réchauffement climatique, elle s’inscrit déjà dans les accords de Paris. […] Dans la volonté de diminuer la production de gaz à effet de serre de la France de 55 % d’ici 2030, avec les technologies actuelles. […] ». OK

« C’est impossible économiquement, sauf avec un effondrement économique. On pourrait dire que c’est quasiment un Covid par an pour obtenir ce résultat. Il faut une décroissance extrêmement forte. […] On va dépenser des sommes énormes, donc ça va peser sur les impôts sur le pouvoir d’achat, donc ça va être une décroissance forcée, catastrophique pour la France qui n’a pas besoin de ça.
Dans l’état dans lequel on est aujourd’hui on aurait davantage besoin de croissance que de se tirer une balle dans le pied. Mais c’est ça qui annoncé par cette lutte contre le réchauffement climatique. »

Effectivement il est bien question pour certains de décroissance. De là à parler d’effondrement ou tout autre vocabulaire catastrophiste… Moins de croissance serait égale à la mort assurée. On peut lire aussi le contraire avec d’autres économistes.

Mais si on prend en compte le réchauffement climatique et les effets de celui-ci sur la vie de l’Homme, la croissance c’est aussi la mort. Donc bon, c’est sûr que si on maintient des discours noirs/blanc on va systématiquement mourir, quel que soit le camp qu’on choisisse.

Après de la part d’un économiste libéral comme il s’appelle lui-même, on n’est pas vraiment étonné de ce discours.

Étape 3 : Qu’est-ce qu’on a appris avec ces deux dernières minutes de paroles

  • L’économiste libérale nous dit qu’il faut de la croissance. Pas de malus particulier sur le discours, toujours à -5. [J’aurais pu compter le vocabulaire catastrophé sur l’avenir et d’une fin du monde économique, mais bon comme c’est la tendance partout, je ne le relève pas.]

7’41’’ à 09’50’’ [répondant à une question sur le nucléaire]

« Le nucléaire ne produit pas de CO2, mais si en plus dans cette décroissance des émissions de CO2 on se prive du parc français, ça va être encore plus catastrophique. »

Effectivement il y a certains environnementalistes qui sont contre le nucléaire, d’autres pour dans le cadre d’une transition. Sur le sujet il y a débat.

Même si d’un point de vue rhétorique ça ne se tient pas trop, puisque précédemment il nous disait qu’on serait mort avec la décroissance, donc je vois mal comment on peut faire pire que mort.

Cela permet tout de même de démontrer que son discours précédent était bien trop extravagant. [Allez, un petit -1, ça fait un moment que je n’en avais pas mis, et comme j’hésitais tout à l’heure. Là ça le vaut bien, sa rhétorique nous dit qu’on va mourir deux fois, ce n’est pas très honnête. On est donc à -6.]

Il parle de coupure d’électricité en Californie qui serait due à des fermetures de centrales nucléaires.

Dans les faits c’est juste, il y a des coupures d’électricité. On retiendra tout de même que l’électricité en Californie est mixte [il reste aussi du gaz]. Ils auraient notamment remplacé du nucléaire par du gaz [plus polluant en CO2]. Je ne suis pas sûr qu’un puisse appeler ça une mesure verte.

Bref le parc énergétique de la Californie est sous-dimensionné. C’est la conclusion qu’on peut en tirer, et que le renouvelable n’est aujourd’hui pas encore suffisant pour un remplacement complet du parc de production.

Par contre de la même manière que la fusion nucléaire ne fonctionne pas aujourd’hui, des recherches sont en cours. Pour le renouvelable, le transport de l’énergie, et le stockage de l’énergie c’est pareil. Ce n’est pas parce que ce n’est pas encore parfaitement fonctionnel aujourd’hui qu’il faut penser que ce le sera toujours.

On peut effectivement regretter les choix faits par la Californie dans la balance de sa production énergétique ; mais ce n’est pas une critique en soit de l’avenir du renouvelable. Le progrès, ça existe encore — pour les énergies renouvelables aussi, pour le transport de l’électricité aussi, pour le stockage de l’énergie aussi.

C’est une critique politique qui peut-être porté dans les décisions prises, mais pas une critique technologique.

Donc, présenter le cas de la Californie comme l’épouvantail du renouvelable c’est bien fallacieux. [D’ailleurs il y a un sophisme qui porte ce nom : l’homme de paille. -1 supplémentaire, on passe à -7].

« Le coût de l’énergie explose. Et qu’est-ce qu’on constate depuis plusieurs mois, il y a plusieurs grandes entreprises technologiques qui quittent la Californie pour s’installer au Texas où le coût de l’énergie est inférieur. […]
Ça conduit à un appauvrissement, donc c’est aussi ce qui va se passer pour la France et toute l’Europe. Et c’est encore du potentiel industriel qui va quitter le continent européen. […] Et ça, c’est catastrophique pour l’emploi et pour la croissance. »

Pour la Californie c’est là encore un constat, mais pour l’analyse derrière on peut diverger. On ne sait déjà pas trop bien pourquoi le coût de l’énergie augmente. Certainement parce qu’il est plus rare semblerait [puisqu’ils viennent à en manquer]. Donc on peut penser que si un changement du parc de production se fait sans rupture, il n’y a pas de raison qu’il y ait de hausse brutale du prix. On pourrait rétorquer que ça va demander des investissements, donc ça va forcément impacter le prix quelques parts, et c’est certainement juste.

Toutefois là il y a quelque chose de bien clair à mettre en avant. M. HERLIN nous fait de la politique sur base d’économie, mais la politique ce n’est pas de l’économie. L’économie est un outil de la politique. La politique doit être au service du citoyen. Blâmer une décision politique parce qu’elle coute de l’argent, c’est cracher au visage des médecins quand tu paies avec la sécurité sociale. Évidemment les choix politiques, et bien souvent les décisions bienveillantes [la santé, l’éducation, etc.] sont des coûts à court terme. Mais c’est bien là notamment un des principes de la politique : pratiquer des dépenses communes pour le bien commun d’une nation. Donc qu’on me dise qu’il ne faut pas se préoccuper de l’environnement parce que ça va nous couter de l’argent, c’est aussi absurde que de me dire : de ne pas cotiser pour les retraites, la sécurité sociale, les transports, les malades, etc.

M. HERLIN et son économie à court terme n’évaluent pas non plus les effets néfastes de changements climatiques [diminution de surface au sol, augmentation des températures de surface et impact sur l’agriculture — cf. La résilience alimentaire, impact sur la biodiversité et l’agriculture, impact sur la biodiversité et d’éventuels virus, impact sur la qualité de vie et le taux de suicide, impact sur la qualité de vie et le souhait de procréation – diminution de natalité, impact sur les flux migratoires, augmentation de tension sur certaines frontières, etc. Bref, ils sont nombreux et difficiles d’en imaginer l’ensemble].

M. HERLIN et son économie à court terme n’évaluent pas non plus les effets bénéfiques pour la santé que la diminution de la pollution en ville. Meilleure santé, meilleure productivité, meilleure satisfaction de vie, meilleure durée de vie, etc.

Donc critiquer une mesure qui est pour le coup réellement politique [nous faisons le choix ensemble de prendre des décisions pour préserver notre avenir et celui de générations à venir] parce qu’elle coute de l’argent c’est absurde.

Le travail de M. HERLIN devrait plutôt être de réfléchir à des leviers économiques pour permettre ce choix politique [taxe à l’importation en fonction des émissions de CO2 du pays important, investissement dans la recherche public pour les énergies renouvelables, etc.].
M. HERLIN choisit son discours politique dans l’objectif de servir ses intérêts personnels d’économiste libéral et non une politique d’un bien commun.

Je parlais de raisonnement motivé en début de rédaction, on est en plein dedans.

Étape 4 qu’est-ce qu’on a appris ici ?

    • Lâcher le nucléaire trop tôt peut causer des dommages économiques dont on peut se passer
    • Les mesures environnementales ne sont pas favorables à la croissance

Pour ce qui est des points de discours fallacieux, nous sommes à -7.

Le journaliste parle de climato-réalistes pour parler des climato-sceptiques. Le parti pris est donné côté journaliste également. Cela me permettra d’avoir un avis sur la qualité du journal.

10’22’’ à 11’55’’ (répondant à une question sur le sujet de la baisse d’émission de CO2 durant le confinement)

« Normalement ce qui se passe en ce moment, et qui aurait du nous guérir de cette théorie fumeuse, les mesures d’émission de CO2 qui ont été mesurés en 2020 au niveau mondial d’origine humain ont diminué de 8 %.
Mais on a mesuré aussi la teneur en CO2 de l’atmosphère terrestre, et on s’est rendu compte qu’elle n’a pas bougé. (…) Du CO2 il y en a toujours eu. (…). Il y a u un cycle naturel du CO2, et dans tout cela la part de l’espèce humaine représente 1 %. C’est un chiffre qui vient de Wikipédia, un site plutôt réchauffiste d’ailleurs. Donc ça veut dire que l’influence humaine est complètement minime, donc rien que ça devrait invalider la théorie du réchauffement. »

Là il faut essayer un peu de comprendre des éléments dont il parle pour mieux saisir le côté fallacieux de son explication. Et aussi aller sur Wikipédia puisque du coup c’est la source qu’il nous a donnée :

Carbon dioxide in Earth’s atmosphere – Wikipédia

Le premier chiffre qu’il nous donne c’est que les émissions de CO2 d’origine humaine ont diminué de 8 % (pas de source)
Le deuxième chiffre qu’il nous donne c’est que la teneur de CO2 dans l’atmosphère n’a pas changé (pas de source).
Le troisième chiffre qu’il nous donne c’est que l’émission de CO2 d’origine humaine représente 1 % (de quoi ? On ne sait pas trop, et c’est ça son astuce).

Lorsqu’on va sur Wikipédia sur la page dont j’ai donné le lien, on trouve que :

    • la part de CO2 dans l’atmosphère est de 410 ppm (soit 3210 gigatonnes de CO2)
    • la part de rejet de CO2 dans l’atmosphère d’origine humaine est de 42 gigatonnes de CO2
      Si on fait 42/3210 on trouve 0,013, donc un peu plus de 1 %. Je pense que c’est donc le calcul qu’il a aussi fait pour déterminer le 1 %.
      Donc le chiffre qu’il annonce est juste.

Sauf que, ce que ne veut pas expliquer M. HERLIN c’est que la masse globale de CO2 n’est pas constante sur Terre. En l’occurrence elle augmente.

Lorsque M. HERLIN nous explique qu’il y a un cycle de CO2, c’est tout à fait juste. C’est un système peu ou prou à l’équilibre.

Mais ce que M. HERLIN ne veut pas que nous comprenions, c’est que ce rejet de CO2 par l’Homme est en excédant, que cela déséquilibre le volume global de CO2, qui du coup augmente.

Et ce 1 % ne représente pas ce que l’Homme a toujours représenté de production dans un cycle stable de CO2 sur des millénaires, cela représente la vitesse à laquelle l’Homme dérègle la constance de CO2.Autrement dit, c’est 1 % par an, en plus. Et c’est le par an, et en plus qui fait que ce n’est pas négligeable.

Pour bien comprendre, ça veut dire qu’en 100 ans le volume de CO2 (normalement peu ou prou constant si on simplifie) aura doublé.

Donc laisser entendre qu’un changement d’un volume de 1 % en plus par an c’est négligeable, c’est prendre les gens pour des idiots en pensant qu’ils ne sauront pas compter (petit -1 pour présenter les chiffres d’une manière qui laisse penser négligeable en écartant la variable temporelle, on est à -8)

Du coup on est d’accord pour dire que non, ce n’est pas minime. M. HERLIN prend les auditeurs de VA+ pour des ignares. Et là je n’ai fait que des maths.

Si on revient maintenant sur les autres chiffres qu’il a donnés, pour voir ensemble de nouveau comment il les présente pour satisfaire sa vision des choses :

En 2020 la diminution est de 8 %. Il faut bien comprendre que c’est 8 % de l’activité humaine. Du coup c’est 8 % des 1 % du volume global. Ce qui est 0,08 x 0,01 = 0,000 8 ou 8.10-4. Donc évidemment que si tu ajoutes 0,000 8 % à la teneur globale, c’est marginal. Et lui s’en étonne… Et on voit bien la perversité argumentaire dans le souhait de d’abord présenter les 8 % de l’activité humaine pour dire que ça n’a aucun effet, et après expliquer que l’activité humaine n’est en fait que 1 % du volume global.

Bon effectivement les pourcentages c’est jamais simple puisque c’est relatif aux référentiels, et si on a un interlocuteur qui s’amusent à comparer des pourcentages en faisant varier le référentiel, évidemment ça complexifie l’analyse. (-1 supplémentaire pour donner des pourcentages avec un référentiel diffère, on est à -9).

On peut également rajouter des malus supplémentaires pour ses abus de langages : guérir, théorie fumeuse, site proréchauffiste. (Allez je ne compte qu’un -1 pour l’ensemble de ces paroles, on arrive à -10). C’est d’autant plus critiquable que ses arguments qui sont censés critiquer le réchauffement climatique sont tous faux.

Voici le lien vers une vidéo explicative à ce sujet :

Étape 5 qu’est-ce qu’on a appris cette fois-ci ?

  • Que M. HERLIN joue des chiffres pour manipuler l’opinion et faire dire le contraire des données
  • Que M. HERLIN se base sur cette manipulation pour réfuter le réchauffement climatique
    12’23’’ à 16’27’’ (répondant à la question du journaliste sur les dangers du texte de loi)
    « J’ai lancé un blog référendumco2non.fr (…), et il y a d’autre personnalité qui s’exprime et cherche à apporter un contenu scientifique et à calmer cette idéologie un peu délirante où il faudrait tout d’un coup changer notre économie, donc voilà.
    Faut espérer que les Français se pose des questions (…) et que des responsables politiques changent d’avis et dise “non on ne peut pas aller vers çà”. »
    M. HERLIN prêche pour sa paroisse, et se permet de dire qu’il apporte du contenu scientifique alors que nous avons vu plus haut qu’il transforme l’interprétation des données.
    « Moi je dis toujours il n’y a pas de preuve scientifique au réchauffement climatique, je défi quiconque de m’apporter des preuves, je suis tranquille il n’y a pas de preuve scientifique. C’est pour ça d’ailleurs qu’on parle de consensus, le fait qu’il y ait un consensus déjà ça veut dire qu’il n’y a pas d’élément scientifique probant, il y a juste une communauté scientifique qui pense que, mais voilà. Ce n’est pas le cas réellement. Donc voilà. »
    Bon là, c’est dur pour lui, il n’a vraiment aucune intégrité.

Ici Wikipédia qu’il citait tout à l’heure.

Et là un extrait avec un graphique qui présente l’évolution de la température sur Terre depuis 2000 ans.

Et là c’est la source du graphique pour remonter aux années antérieures à 1880

Et là la source pour les données observées effectivement depuis 1880

Concernant le fait qu’il emploie mal le terme de consensus, je pense que c’est tout à fait volontaire de sa part (-1 pour chercher à flouer l’auditeur, on est donc à -11).

On peut également mettre un -1 supplémentaire parce qu’il ment sur la réalité des faits sans apporter de preuve ou source, et -1 supplémentaire encore parce qu’il demande à ce que ce soit à l’autre d’apporter les preuves (alors que c’est lui qui réfute… bref, le monde à l’envers, on est donc à -13).

« Les conséquences économiques, c’est plus ça qui m’intéresse parce que je suis économiste, elle serait dévastatrice. Quasiment 1 Covid tous les ans. Ce serait l’effacement économique de l’Europe sur la scène mondiale. Il y a quasiment qu’en Europe qu’on est comme ça. (…) Mais en Chine par exemple, eux le disent en apparence (…), mais eux les Chinois construisent des centrales au charbon toute la semaine.
D’ailleurs ce qu’il faut savoir, mais que les gens ne savent peu, c’est que dans l’accord de Paris la Chine et l’Inde on obtenu des accords de pouvoir augmenter leur émission de CO2 jusqu’en 2030. Donc déjà rien que ça, ça invalide les efforts de la France. »

Il confirme toujours que le climat il n’en a rien a ciré, ce qu’il veut lui, c’est de l’économie, de la croissance (cf. Raisonnement motivé toujours).

Le parallèle avec le Covid tous les ans, je ne sais pas d’où ça sort, en tous les cas c’est bien vicieux de comparer des efforts collectifs avec une épidémie (-1 pour la perversité dans la comparaison, on est à -14. S’il avait parlé de confinement et Covid, ça aurait pu passer).

L’effacement économique, on en a déjà parlé plus haut, de ce qu’est la politique.

Les Chinois construisent des centrales à charbon toutes les semaines, personnellement je n’en sais rien, je ne vis pas là-bas, mais j’ai des échos contraires dans cette interview :

Quand il parle de l’accord de Paris et l’exception pour la Chine et l’Inde qui invalide l’effort de la France.

Oui et du coup ? Qu’est-ce que cela contredit ? Rien. Juste qu’il y a eu justement des choix économiques (par des économistes comme lui) qui ont été pris en faveur de la Chine et l’Inde.

En rien ça réfute le réchauffement climatique, en rien ça réfute les efforts qui doivent être faits. Seulement que ce n’est pas juste et qu’on doit encore faire mieux et arriver à des accords avec la Chine et l’Inde. D’ailleurs je suis tout de même tombé là dessus, mais je ne sais pas ce que ça vaut : « La Chine fait un pas supplémentaire dans ses engagements pour le climat.
Il y a cinq ans, la communauté internationale s’était engagée à contenir le réchauffement “nettement” en dessous de +2 °C, et si possible de +1,5 °C »

Étape 6 qu’est-ce qu’on a appris cette fois-ci ?

    • M. HERLIN dit qu’il n’y a pas de preuve du réchauffement climatique, alors que j’en trouve sur Wikipédia comme lui pour le CO2,
    • M. HERLIN joue avec les mots comme consensus pour tromper l’auditeur
    • M. HERLIN nous rappelle que ce qui l’intéresse principalement est les conséquences économiques
    • M. HERLIN nous dit que c’est pas juste, parce que la Chine et l’Inde n’ont pas les mêmes contraintes que la France et d’autres pays.
      Le score d’intégrités de M. HERLIN continue de descendre à -13.

16’30’’ à 00’00’’ (répondant à une question sur l’autoritarisme de ces mesures)

« Oui parce qu’il faut que l’oncomprenne pourquoi ça a autant de succès, qu’une théorie fumeuse comme ça a autant de succès, notamment en France. C’est parce que le réchauffement climatique c’est un argument imparable pour justifier l’intervention de l’état dans tous les domaines de la vie. (…) Et en France on adore ça. Dès qu’on peut se mettre à tout règlementer, on adore ça. Et c’est pour ça que ça a autant de succès en France et aussi plus largement en Europe.
C’est ça la vraie raison, c’est que ça donne un pouvoir immense à ceux qui nous dirigent, de pouvoir régenter nos vies.
Et c’est pour ça que si c’est réellement inscrit (…) et que le oui l’emporte, à ce moment-là toutes les organisations gauchistes écolos pourront s’appuyer là dessus pour attaquer tout ce qui pourrait remettre en cause… par exemple on ne pourra plus faire de prospection pétrolière en France, on sait qu’il y en a en face de la Guyane, il y a d’autres endroits. Voilà, ce serait interdit.
Une fois que ça sera inscrit dans la loi, les gouvernements et associations pourront s’appuyer dessus pour que ça devienne quelque chose de très militant. Et ça entravera toute possibilité de développement économique. »

Son opinion comme quoi les Français aiment l’interventionnisme de l’état, je ne sais pas où il va chercher ça. Là j’ai un sondage qui va plutôt dans le sens contraire.

Après comme toujours il ne donne pas de source, mais présente la réalité qui sert son argumentaire. Après il évoque le fait que si c’est inscrit dans la constitution, les citoyens pourront s’appuyer dessus pour faire valoir leur droit. Eh bien oui, effectivement c’est le principe de la Loi.

Mais c’est tout à fait compréhensible que pour lui, économiste libérale, ça le fasse suer de ne pas pouvoir faire du business à sa guise, et de devoir respecter le droit des individus. Il va quand même dire avec aplomb que c’est un problème que les gens puissent faire respecter leur droit.

Ensuite il confirme ce qu’on sait déjà sur son raisonnement motivé quand il nous dit tout simplement que c’est dommage de ne pas pouvoir aller chercher de pétrole en Guyane et le revendre. Là dessus rien à dire, il est dans son personnage : chercher à se faire du fric, quels qu’en soient les conséquences environnementales.

On pourra quand même mettre un malus de -1 pour avoir ressorti le terme théorie fumeuse, alors que jusque là, c’est lui qui nous joue de la flute. (On est à -14). Et un malus supplémentaire pour l’emploi du terme de « gauchiste écolo » qui non seulement ne cache pas ses affiliations politiques, mais fait preuve de dénigrement. (On est à -15).

« Il faut que les gens fassent l’effort de s’informer, et de faire travailler leur esprit critique. Alors c’est difficile parce que les médias nous balancent du réchauffement climatique quasiment un sujet sur deux. Mais il faut faire preuve d’esprit critique. »

Évidement la conclusion est comique, lorsqu’un menteur à passé 20 minutes à essayer de défendre ses intérêts sous couvert de réfuter le réchauffement climatique et de vouloir sauver les Français.. C’est difficile de faire mieux dans la mauvaise.

Et le comble c’est certainement qu’il fasse cette conclusion, peu après avoir parlé du référendum (qui pour le coup est une mesure démocratique) qui le gêne parce que les gens pourront ensuite défendre leur droit et freiner des projets économiques. Pour le paraphraser : « Les gens, ayez un esprit critique, et ne voter pas pour une loi avec laquelle vous pourrez faire valoir vos droits. »

Étape 7 : Qu’est ce que l’on a appris cette fois-ci ?

  • Que l’inscription de ce projet de loi dans la constitution gêne la vision économique libérale de M. HERLIN.
  • Que M. HERLIN n’est pas de gauche
  • Que M. HERLIN n’est pas écologiste

On termine cette interview avec une note globale de -15 concernant l’intégrité et l’honnêteté intellectuelle de M. HERLIN. Soit à peu près un argument ou une tournure de phrase fallacieuse par minutes.

Conclusion

Voilà les conclusions intermédiaire de chacune des étapes :

  • M. HERLIN est un économiste
  • M. HERLIN n’apprécie pas les changements économiques et politiques que produit le changement climatique
  • M. HERLIN dit qu’il n’y a pas de réchauffement climatique
  • M. HERLIN pense que M. MACRON a un intérêt politique, pour rassembler, de faire un référendum sur l’environnement.
  • L’économiste libérale nous dit qu’il faut de la croissance.
  • Lâcher le nucléaire trop tôt peut causer des dommages économiques dont on peut se passer
  • Les mesures environnementales ne sont pas favorables à la croissance
  • Que M. HERLIN joue des chiffres pour manipuler l’opinion et faire dire le contraire des données
  • Que M. HERLIN se base sur cette manipulation pour réfuter le réchauffement climatique
  • M. HERLIN dit qu’il n’y a pas de preuve du réchauffement climatique, alors que j’en trouve sur Wikipédia comme lui pour le CO2,
  • M. HERLIN, joue avec les mots comme consensus pour tromper l’auditeur
  • M. HERLIN nous rappelle que ce qui l’intéresse principalement est les conséquences économiques
  • M. HERLIN nous dit que c’est pas juste, parce que la Chine et l’Inde n’ont pas les mêmes contraintes que la France et d’autres pays.
  • Que l’inscription de ce projet de loi dans la constitution gêne la vision économique libérale de M. HERLIN.
  • Que M. HERLIN n’est pas de gauche
  • Que M. HERLIN n’est pas écologiste

Si on doit les résumer en quelques phrases l’interview et ce que nous avons appris, nous pourrions dire que nous savons désormais que M. HERLIN est un économiste libéral qui n’apprécie pas les mesures de gauche ou les mesures environnementales qui vont à l’encontre d’une croissance économique comme il l’enseigne.

Et que M. HERLIN nie le réchauffement climatique et fait appel à bon nombre d’éléments rhétoriques fallacieux pour tenir ses propos.

M. Edel

Illustrations : DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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Une réponse à “« Le réchauffement climatique vu par M. Herlin, un argumentaire insidieux ».”

  1. Abracadabra dit :

    Dingue !!! Peu de gens ont du aller au bout ce cet article…

    Vous avez du temps à perdre ou bien vous avez un robot rédacteur a base d’IA !?!?

    Il est déjà trop tard quoi qu’on fasse.
    Le réchauffement climatique vaincra !!!

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