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L’absentéisme des salariés français dans le privé poursuit sa hausse en 2021

Les salariés français sont de plus en plus nombreux à ne plus accepter de travailler à n’importe quelle condition (d’autant plus que le coût de la vie, et du transport, explose). C’est sans doute une des explications à la haute de l’absentéisme dans le secteur privé, en 2021.

Pour la quatrième année consécutive, le cabinet de conseil et courtage en assurances, WTW en France, présente les résultats de son étude sur l’absentéisme. Ce travail a été réalisé à partir de l’observation de plus de 340 000 salariés issus de près de 650 entreprises du secteur privé sur une période de 5 ans et de l’analyse d’une enquête auprès de plus de 1000 salariés, menée en début d’année. Avec une augmentation de l’ordre de 37% depuis 2017, l’année 2021 conforte cette tendance à la hausse qui s’explique notamment par l’usure des collaborateurs face aux effets de la crise sanitaire sur leurs conditions de travail. Ce taux d’absentéisme s’élève ainsi à 4,6% en 2021 contre 5,04% en 2020. Cet infléchissement sur une année – présent parmi tous les indicateurs – ne doit cependant pas cacher la dynamique de fond existante depuis 5 ans à savoir que les salariés sont davantage exposés à l’absentéisme. En voici les principaux enseignements.

    • Le taux d’absentéisme a augmenté de +37% entre 2017 et 2021 au sein des entreprises françaises (+15% entre 2019 et 2021 au plus fort de la crise sanitaire).
    • 31 % des salariés ont posé au moins 1 arrêt au cours de l’année en 2020 (34% en 2020, y compris arrêts de travail dérogatoires).
    • 54 jours : la durée moyenne annuelle d’absence d’un salarié en 2021.
    • Les non-cadres sont 2 fois plus impactés que les cadres depuis le début la crise sanitaire : +42% d’absentéisme entre 2017 et 2021.
    • L’absentéisme chez les jeunes a progressé de 54% en 5 ans contre une hausse comprise entre 25% et 35% sur la même période pour les autres tranches d’âge.
    • Les 3 régions les plus touchés par l’absentéisme sont le Grand Est (6,4%), la Bourgogne Franche-Comté (5,6%) et les Hauts de France (5,5%).
    • Les secteurs les plus touchés par l’absentéisme sont, comme les années précédentes, les établissements de santé (9,02%), le transport et la logistique (7,07%).

Absentéisme : une tendance à la hausse

La nouvelle étude 2022 du cabinet WTW en France met en exergue la tendance observée ces dernières années, à savoir un taux d’absentéisme qui est en constante augmentation et qui s’est accentué pendant lala crise sanitaire. Cette hausse est de l’ordre de 37% depuis 2017 et de 15% spécifiquement entre 2019 et 2021.

S’établissant à 4,6% en 2021, l’absentéisme a donc touché 31% des salariés français ayant au moins déposé un arrêt de travail au cours de l’année. La période de Covid-19 a pour sa part été à l’origine d’une hausse de 18% entre 2017 et 2021. Globalement, la durée d’absence poursuit son augmentation puisqu’elle s’élève à environ 54 jours (+ 16% entre 2017 et 2021).

L’étude de l’année dernière précisait déjà que le dispositif d’indemnisation des arrêts dérogatoires pour motifs d’enfants non scolarisés, de personnes vulnérables ou encore de proches de personnes vulnérables, mis en place durant la crise sanitaire, avait été le facteur prépondérant de l’augmentation des arrêts maladie (+ 25 % en 2020). En 2021, la part des arrêts longs a continué à augmenter, représentant près de 60% des jours d’absences (vs 61% en 2020).

Enfin, concernant le type d’arrêt, l’étude indique que l’absentéisme pour maladie s’élève à 83% contre 17% pour les accidents de travail.

Une dégradation de l’absentéisme plus ou moins forte selon le sexe, l’âge, la situation géographique et le secteur professionnel

Incontestablement l’absentéisme touche inégalement les sexes, les tranches d’âge et les secteurs d’activité :

Le contraste entre les hommes et les femmes se confirme depuis l’étude de 2019, avec un absentéisme qui est 40% plus important chez les femmes. En effet, le taux d’absentéisme s’élève en 2021 à 5,8 % chez les femmes alors qu’il est de 4% chez les hommes. Depuis 2017, l’évolution est similaire entre les 2 populations, avec un absentéisme en augmentation de 38 % chez les hommes et de 34 % chez les femmes.

L’étude WTW en France révèle aussi une dégradation de l’absentéisme sur toutes les tranches d’âge, avec une accélération chez les jeunes. L’absentéisme auprès de cette population a progressé de 54% en 5 ans contre une hausse comprise entre 25% et 35% sur la même période pour les autres tranches d’âge. C’est également la seule tranche qui n’a pas vu son taux d’absentéisme baisser par rapport à 2020. Bien que les salariés de plus de 50 ans demeurent les plus impactés par l’absentéisme (6,5% en 2021), il convient néanmoins de souligner qu’il s’agit d’une légère baisse depuis 2020 (-0,5%). Viennent ensuite les collaborateurs âgés entre 40 et 49 ans (+4,5%) puis ceux âgés entre 30 et 39 ans (+4%). Concernant cette dernière tranche d’âge, l’absentéisme continue de se dégrader enregistrant une hausse de 14% en 5 ans.

Comme en 2020, toutes les régions de France sont concernées par l’absentéisme. Avec une croissance de 21%, le Grand Est fait figure de champion de France de l’absentéisme (+6,4%). La Bourgogne France Comté (+5,6%) et les Hauts de France (+5,5%) se situent respectivement à la deuxième et troisième place. L’Occitanie, la Bretagne et l’Ile-de-France sont les régions les moins impactées. S’agissant de l’Ile-de-France (+3,8%), le nombre important de CSP+ parmi les salariés explique en partie cette dynamique bien que WTW en France alerte sur une augmentation de 15% depuis 2019.

Les non-cadres ont été deux fois plus impactés que les cadres par la crise sanitaire. Du fait de la pénibilité de certaines professions et de l’impossibilité de télétravailler à domicile, l’absentéisme s’est accru de 42 % chez les non-cadres entre 2017 et 2021. Suite à la crise sanitaire, cette hausse s’établit à 20% entre 2019 et 2021. Un taux qui est seulement de 9% chez les cadres sur cette même période.

Les secteurs les plus touchés par l’absentéisme sont, comme les années précédentes, les établissements de santé (9,02%), le transport/logistique (7,07%) et la distribution (6,16%). A l’instar des autres indicateurs (âge, genre, professions…), quasiment toutes les professions font état d’une baisse significative de l’absentéisme entre 2020 et 2021. La fin des vagues de confinement et l’allégement des règles sanitaires expliquent ces tendances. Seuls deux secteurs n’ont pas vu baisser leur absentéisme entre 2020 et 2021 : le BTP (+0,10%) et le secteur automobile & équipement (+0,29%). Les secteurs de l’Immobilier, des sociétés de Conseil, de la Communication & des Technologies de l’information sont les moins impactés par l’absentéisme.

Enfin, du côté de la taille des entreprises, l’étude révèle que les PME et les ETI semblent toujours pâtir des effets du COVID. Malgré un infléchissement généralisé entre 2020 et 2021, l’évolution de l’absentéisme depuis 2019 est moins importante chez les grandes entreprises (+12%) que les ETI et les PME (+18%).

Le Baromètre Absentéisme – secteur privée de WTW est disponible ici

Méthodologie : Baromètre absentéisme. Rapport 2022

Étude réalisée auprès de plus de 340 000 salariés issus de près de 700 entreprises du secteur privé sur une période de 5 ans et de l’analyse d’une enquête auprès de plus de 1000 salariés, réalisée en début d’année

Méthodologie : Enquête absentéisme dans les collectivités territoriales 2022. Observatoire 2022 sur les données 2021

Cette étude quantitative s’appuie sur les données collectées en maladie ordinaire et accident de travail déclarés par les collectivités assurées auprès de WTW France. L’analyse porte sur un panel de 10 382 collectivités employant 290 000 agents affiliés à la CNRACL.

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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Une réponse à “L’absentéisme des salariés français dans le privé poursuit sa hausse en 2021”

  1. patphil dit :

    quand on n’est pas respecté, pas encouragé, et parfois considéré comme un meuble, un simple sujet qui rapporte de l’argent, pas étonnant!

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