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L’Algérie chasse la langue française dans les établissements scolaires. Fin d’un modèle qui prévoyait l’émigration des étudiants ?

L’Algérie ne perd pas une occasion pour afficher sa détestation de la France. Après la réintroduction d’un couplet extrêmement hostile à l’Hexagone dans son hymne national, c’est au tour de l’enseignement du français à subir de sévères restrictions. Et on ne peut que s’en réjouir !

En mai dernier, le président Abdelmadjid Tebboune signait un décret rétablissant le couplet anti-français de l’hymne national algérien :

«Ô France! Le temps des palabres est révolu.

Nous l’avons clos comme on ferme un livre.

Ô France! Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes. Prépare-toi!

Voici notre réponse. Le verdict, notre révolution le rendra.

Car nous avons décidé que l’Algérie vivra.

Soyez-en témoin! Soyez-en témoin! Soyez-en témoin!»

Dire qu’Alger ne parvient pas à digérer le ressentiment qu’elle nourrit envers notre pays serait réducteur : l’hymne en question est le seul au monde à citer un pays étranger ! Il est donc assez cohérent que l’usage de la langue française encore très répandue dans l’ex-colonie maghrébine fasse l’objet d’interdictions. Le gouvernement mène une véritable chasse à son usage et le ministère de l’Education nationale est bien décidé à faire appliquer la loi déjà existante qui impose l’arabe comme unique vecteur linguistique dans l’enseignement.

Une mesure juste déjà en vigueur dans les établissements publics, mais de nombreuses écoles privées pratiquent encore un double programme, pour préparer les élèves aux examens nationaux et… français. Les autorités viennent de mettre en place une série de dispositions, telles des  inspections surprises, pour imposer l’utilisation des seuls manuels scolaires autorisés, en arabe, donc. Et la limitation à cinq heures d’enseignement des langues étrangères devra aussi être respectée, avec priorité donnée à l’anglais.

Mais il y a plus. Dans le but de tronquer un modèle populaire qui prévoit l’envoi des étudiants dans les universités de France, les épreuves du baccalauréat en candidat libre ne pourront désormais plus se dérouler au lycée français d’Alger, ni ailleurs sur le territoire algérien. Ce qui obligera les candidats à se rendre à l’étranger pour passer l’examen. De quoi en réduire drastiquement le nombre.

C’est en outre la fin du LabelFrancÉducation attribué par le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères aux meilleures filières bilingues francophones proposant un enseignement renforcé de notre langue dans les pays tiers. La vingtaine d’écoles algériennes qui en bénéficiait «ont été sommées de se délabelliser», sous peine de poursuites pénales comme le rapporte Le Figaro, qui semble déplorer la chose. Ce dernier relate aussi plusieurs témoignages d’écoles qui ont dû fermer leurs portes et de familles désemparées ne sachant où placer leurs rejetons qui avaient entrepris jusque-là une scolarité presque entièrement en français.

Au-delà de l’énième gifle diplomatique à la France, Alger entend-elle mettre un frein à l’exode de ses enfants ? Ces mesures pourraient, à terme, ralentir sinon endiguer l’émigration de la jeunesse instruite que subit ce pays en voie de développement. Et en conséquence, soulager la France qui accueille chaque année 100.000 étudiants africains et nord-africains, dont la plupart, à la fin de leur cycle universitaire, s’y installeront définitivement.

Nous ne pouvons donc que saluer une telle décision : longue vie à la chasse à la langue française en Algérie !

Audrey D’Aguanno

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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21 réponses à “L’Algérie chasse la langue française dans les établissements scolaires. Fin d’un modèle qui prévoyait l’émigration des étudiants ?”

  1. marco dit :

    Bon deb ,,,Helas pas suivit d autres “victimes” de la colonisation ,

  2. Brun dit :

    Mais qu’attend Macron pour en retour supprimer totalement l’accueil d’étudiants algériens dans nos université, écoles scientifiques, etc. ?

  3. Mortimer dit :

    Bon courage a ceux qui les recupereront!

  4. Jean-Louis Briquet dit :

    L’enseignement du français était déjà supprimé dans les écoles publiques et il va être interdit dans les écoles privées qui devront enseigner tout en arabe. On peut en penser ce qu’on veut mais question immigration, ce sera peut-être un frein vers la France. Les futurs candidats à l’immigration pourront s’adresser au Qatar, à l’Iran, à l’Arabie Saoudite etc.. Finalement, c’est une bonne mesure !

  5. madher dit :

    L’information est fausse. Les écoles privées en Algérie, une dizaine, qui enseignaient le programme français, contrairement aux lois en vigueur, sont tenus d’enseigner le programme national algérien uniquement. Le français reste enseigné comme langue étrangère dès la troisième année du primaire. Tout comme l’arabe est enseigné comme langue étrangère en France.
    Les établissement relevant de l’ambassade de France, continuent d’appliquer le programme d’enseignement qu’ils veulent et de gérer les examens comme ils l’entendent.
    Concernant le bac, c’est la France qui a interdit aux candidats des écoles privée ou publiques algériennes de le passer. Ce qui la fin du laxisme, dans l’application de la loi, qui permettait à certaines écoles privées algérienne d’enseigner le programme français compromettant ainsi la réussite des élèves au bac Algérien car ne pouvant plus se présenter au bac français.
    Enfin, pour la haine, elle est plutôt du coté de la France au vu la campagne médiatique et politique française anti algérienne ininterrompue depuis 1962. Sans oublier les ratonnades et les incendies des représentations consulaires algériennes et l’interdiction de certains films ou documentaires sur la colonisation.
    En revanche, en Algérie, il n’y a jamais eu de campagne médiatique hostile à la France. Il y a des rappels historiques des atrocités de la France coloniale que même les historiens et hommes politiques français rapportent depuis la fin du XIX ème siècle, mais, curieusement, les médias d’infos comme le votre, n’en parlent jamais.

    • Candice dit :

      Vous nous dites : “Enfin, pour la haine, elle est plutôt du coté de la France.”
      Ben voyons, parmi la racaille des banlieues, des “français de papier” en grand nombre brûlent des voitures, saccagent des écoles, des mairies, des commissariats, pillent des magasins. Là, ils déclarent leur amour pour la France. Quand, ils sortent dans la rue avec un drapeau algérien pour soutenir l’équipe de foot, ils déclarent leur amour pour la France. Si des Français faisaient ça en Algérie, ils se feraient lyncher par la foule ou on les foutrait immédiatement au trou sans autre forme de procès.
      La France a tellement de haine que ça n’empêche pas les Algériens de vouloir s’y installer avec femmes, enfants, oncles, tantes et cousins vu que la confiture est meilleure que là bas.

      • madher dit :

        Les français sont toujours très bien accueilli en Algérie contrairement à ce que vous dites et ce n’est pas la minorité haineuse et nostalgique de l’ex empire colonial qui y changera quelque chose malgré ses clichés et la sempiternelle désinformation dont il font preuve.
        Quand aux délinquants, quels qu’ils soient, ils doivent être arrêté, jugé et condamné et ceux d’origine étrangère sont, majoritairement, français depuis plusieurs génération. Les problèmes des banlieues relèvent de la politique de l’Etat et il existe mille et un rapport sur ce sujet dans toutes ses dimensions.
        Apparemment, ce sont les drapeaux maghrébins qui vous gênent. Les autres drapeaux peuvent être brandis sans problème.

      • kaélig dit :

        “… majoritairement, français depuis plusieurs générations….” nous dit Madher.
        Justement et ce n’est pas rassurant ! Donc, il ne se sont pas intégrés, encore moins assimilés, voire ils haïssent la France.
        Quant à l’argument bateau: “Oui, mais ils sont pauvres, délaissés voire discriminés, en déserrance sociale…”…Allez dire ça aux millions de ruraux et paysans souchiens français contraints depuis les années 1950 voire avant, tous aussi pauvres les uns que les autres, de pratiquer une émigration intérieure pour trouver du travail dans les grandes villes (Paris la 1ere ville bretonne), faire des boulots ingrats et parvenir à force de travail et au mérite au niveau de l’élite du pays, que je sache ils n’ont pas dévasté le pays à coup d’émeutes et d’agressions.
        Qu’attendent les “nouveaux français” pour en faire autant alors que la République leurs a offert des conditions d’existence bien supérieures à celles de nos anciens “ploucs” qui ont fait les “30 glorieuses” à la sueur de leur front.

    • Audrey dit :

      L’information est tout ce qu’il y a de plus vrai, vous pouvez vous informer aussi auprès des médias arabophones. “Les écoles privées en Algérie,qui enseignaient le programme français, contrairement aux lois en vigueur, sont tenus d’enseigner le programme national algérien uniquement. ” C’est vrai… sur le papier. Les mêmes continuaient d’enseigner en français ou dispensaient un double programme (ce qui était effectivement illégal). https://www.tsa-algerie.com/programme-francais-dans-les-ecoles-le-gouvernement-repond-a-la-polemique/.

  6. Bran ruz dit :

    Voilà qui a le mérite d’être limpide , surtout qu’ils apprennent toutes les langues possibles et qu’ils aillent étudier loin de chez nous !! Ont en veut plut !! Fin du regroupement familial également , mais aussi de tous les accords post guerre d’Algérie , qui permettent aux Algeriens un statut particulier qui aujourd’hui ne se justifie plus du tout .

  7. kaélig dit :

    “En revanche, en Algérie, il n’y a jamais eu de campagne médiatique hostile à la France.”
    …A part le petit détail rajouté à votre hymne national (une première mondiale parait-il) qui désigne carrément la France comme ennemie !
    Il vous reste donc 2 options:
    -Soit nous déclarer la guerre.
    -Soit à minima, cesser toute relation avec la France “qui vous hait”, quelle soit diplomatique, économique et surtout migratoire voire même rapatrier vos ressortissants naturalisés français ou pas, que charitablement nous ne forcerons pas à choisir entre “la valise ou le cercueil” comme vous le fîtes pour les Pieds-Noirs et Harkis…On est quand même sympa !
    Et, tout comme je le fais à l’égard d’un voisin acariâtre, voire agressif, nous ignorer superbement !
    Ainsi, chacun dans son pré…”Les vaches seront bien gardées”.

    • madher dit :

      Vous avez lu le couplet en question ? L’hymne a été écrit en 1955 et le couplet parle de la lutte pour l’indépendance contre la France coloniale dont les méfaits ont été dénoncés, dés la fin du 19ème siècle, par de nombreux hommes politiques, parlementaires, militaires et historiens français.
      Mais pourquoi, la France refuse toujours à l’Algérie, aux historiens et chercheurs français l’accès à toutes les archives de la période coloniale jusqu’à l’indépendance de l’Algérie ? A chaque fois des associations françaises et des partis politiques s’y opposent.
      Quand à ignorer l’autre, on aimerait bien bien que les médias français nous laissent un peu tranquille et cesse leur sempiternelle dénigrement et désinformation.

      • Ariel Goldman dit :

        Ô France! Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes. Prépare-toi !
        Sauf que le couplet en question qui avait été SUPPRIMÉ a été RÉTABLI en mai 2023 par votre président Abdelmadjid Tebboune qui a signé un décret pour cela. Tout le monde le sait, sauf vous.
        À part l’Algérie, aucun hymne national ne met dans son viseur un pays étranger.

  8. Franck dit :

    Ils ne nous aiment pas, je ne parle pas de la majorité du peuple Algerien mais d’une petite partie de lui et des ses gouvernants issus d’anciens du FLN, corrompus comme il se doit et qui ne s’intéressent qu’à leurs affaires sans se soucier du peuple. Je propose que l’on arrête de se prosterner à genoux, d’arrêter les aides, et s’ils ne veulent plus nous vendre leur gaz, avec les économies faîtes sur les aides et coopérations on pourra se payer du gaz Américain ou même Russe, vendu par le biais d’un pays tiers, comme pour le pétrole. C’est fatigant…

  9. gaudete dit :

    et est-ce que le vieux schnok qu’on a soigné pdt des années a payé ses factures et tous les caciques qui viennent se faire soigner en France, est-ce qu’ils payent?

  10. Roland dit :

    Les Allemands ont perdu toutes leurs colonies en Afrique après la première guerre mondiale (en 1922). Cette situation les a dispensés d’importer massivement des immigrés d’origine africaine, et même d’autres continents, Mélanésie, Pacifique etc.. où il avaient des colonies, La langue allemande y fut rapidement supplantée par l’anglais et le français essentiellement. Beaucoup de Français réalistes pensaient à l’époque que « les Allemands ont bien de la chance : ils n’ont pas de colonies ». Malheureusement les Allemands ont conservé des liens privilégiés (non coloniaux) avec les Turcs, liens qui remontent à plusieurs siècles et qui se poursuivent aujourd’hui. Elles sont la cause de la ‘sympathie » de Madame Merkel pour les Turcs et par suite de l’invasion migratoire des Turcs en Europe.

    • Jean-François Colin dit :

      Vous avez raison pour les liens des Allemands avec les Turcs mais ça n’explique pas tout. Si Merkel a ouvert les bras à l’immigration massive c’est par repentance car le peuple allemand a sur la conscience le massacre de milliers de juifs pendant la seconde guerre. Accueillir les immigrés c’est devenir “humain”. En France, l’accueil des immigrés est par contre une sorte d’expiation d’un passé colonial, comme si les générations actuelles doivent toujours et encore payer et se flageller depuis plus de 60 ans que les pays d’Afrique sont indépendants. Il n’y a que Macron pour croire que la colonisation fut “un crime contre l’humanité” quand Léopold Sedar Senghor, alors président du Sénégal, disait qu’elle fut “un mal nécessaire” et un “déracinement”. Les excuses ne sont pas éternelles pour accueillir la misère du Monde et lécher les babouches des chefs d’Etat.

  11. patphil dit :

    macron accepte sans broncher que le gvt algérien fasse ce qu’il veut (c’est normal) mais n’y réponde pas en n’octroyant plus aucun visa

  12. Mary dit :

    Oulala, je suis tombé par hasard sur cet article et je suis choqué de voir un journalistes aussi raciste. Quant aux commentaires je n’en parle même pas mais c’est bien au moins on voit la vraie figure de la France qui n’arrive pas à admettre qu’elle est raciste. Ne vous inquiétez pas quand il y aura une quatrième guerre mondiale vous allez fuir votre pays et vous viendrez tous peut-être en Algérie pour vous réfugier.

    • Johanna dit :

      Sauf qu’ aujourd’hui il n’y a pas de guerre et que les migrants algériens ne peuvent pas invoquer l’asile politique. Votre immigration relève de l’asile économique vers le pays de cocagne. L’asile économique n’existe pas dans le droit français ou européen, l’asile économique qui coûte la peau des fesses aux contribuables français n’est pas un “droit humanitaire”.

  13. Jean-Pierre Rinaldi dit :

    Madher refuse de voir la réalité. Ces Algériens sont certes Français mais beaucoup, surtout les générations actuelles qui crachent sur la France, sont des “Français de papier”. Vous savez ce que c’est des “Français de papier” ?
    Moi, je m’appelle Jean-Pierre Rinaldi. Papa et maman étaient Italiens et ne parlaient pas un mot de français à leur arrivée. Ils l’ont appris pour se faire accepter et vivre à la française, ils se sont INTÉGRÉS à la société et n’ont pas vécu entre immigrés italiens pour former une communauté. Ils auraient pu m’appeler Léonardo ou Tonino mais ils ont préféré Jean-Pierre. Jamais je n’ai appris l’italien et à la maison on mangeait français (sauf les sapaghettis), on parlait français, à l’école aussi, dans la rue aussi, entre gamins aussi. Je ne connais que 5 ou 6 mots d’Italien que maman disait parfois, machinalement. De l’Italie, je n’ai que le nom de famille, ma culture c’est la France et mon drapeau aussi. Le drapeau Italien, il est pour les Italiens, ce n’est pas le mien, mais je le respecte. Je ne suis pas un “Français de papier” je suis un Français par ma culture, par mon éducation, par mon coeur qui bat pour mon pays de France.
    JP Rinaldi

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