Figurant comme l’un des départements français pionniers en matière d’expérimentation du « vivre ensemble », la Seine-Saint-Denis a de plus en plus de mal à cacher la faillite d’un tel modèle.
Cette sorte de « laboratoire sociétal » du Nord-Est parisien, comparé à deux reprises avec la Californie par Emmanuel Macron, rencontrait déjà des difficultés à retenir les fonctionnaires, manifestement peu attirés par ce « rêve américain » à la française. En effet, depuis le 1er janvier 2024, l’État a mis une fois de plus la main à la poche (des contribuables) pour tenter de fidéliser les fonctionnaires travaillant en Seine-Saint-Denis en revalorisant leur prime de fidélisation.
Mais, après les fonctionnaires, le département a également du mal à séduire les parents d’élèves. Comme l’a rapporté le magazine La Gazette des communes le 20 septembre, « 11 collèges de Seine-Saint-Denis bénéficieront de moyens supplémentaires dans le cadre du plan d’attractivité, co-construit entre le département et le rectorat de Créteil » dès cette année scolaire 2024-2025.
Il s’agirait de proposer aux élèves et à leurs familles « une offre de formation attrayante » dans le 93, « à travers l’ouverture de sections linguistiques, culturelles ou encore sportives ». À horizon trois ans, ce sont 40 collèges du département qui seraient concernés par ce « plan d’attractivité ».
Pour sélectionner les 11 premiers collèges bénéficiaires du programme, le Département de Seine-Saint-Denis s’est basé sur le taux d’évitement de ces établissements. Selon Emmanuel Constant, Vice-Président du Conseil départemental, « depuis plusieurs années, certaines villes et certains quartiers de notre département attirent de nouvelles populations, plus aisées, souvent des cadres. Cette mixité sociale se voit dans l’espace public, mais s’arrête aux portes de l’école ». Rappelons par ailleurs que le Conseil départemental de Seine-Saint-Denis est présidé par le socialiste Stéphane Troussel.
Au sujet de ce taux d’évitement, un article du journal Le Monde publié le 26 septembre indiquait qu’il pouvait atteindre 35 % dans certains collèges du département. Un taux d’évitement que le titre de presse résume ainsi : « la proportion du nombre d’élèves scolarisés dans les écoles primaires publiques qui n’intègrent pas le collège de leur secteur ».
En pratique, certains parents d’élèves ont recours à des dérogations pour scolariser leur enfant dans un autre collège public. Quand d’autres décident tout simplement de contourner la carte scolaire en inscrivant leur enfant dans un collège privé sous contrat.
Cependant, le Conseil départemental de Seine-Saint-Denis ne jure que par la « mixité », d’où la mise en place du nouveau plan attractivité. Par ailleurs, le département va prochainement inaugurer un « observatoire de la mixité scolaire et de l’attractivité ». Tout un programme, qui aura du mal une fois de plus à masquer certaines réalités…
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