Les temps sont durs pour KTM, le plus grand constructeur européen de motos. Le groupe Pierer Mobility, sa maison mère, a annoncé le placement de KTM AG en redressement judiciaire avec autogestion, une procédure visant à geler les dettes et à négocier un plan de sauvegarde dans un délai de 90 jours.
Une restructuration incontournable pour KTM
Confronté à une dette nette de 1,5 milliard d’euros, Pierer Mobility a pris la décision de placer KTM AG et ses filiales KTM Components GmbH et KTM F&E GmbH sous une procédure de redressement judiciaire. Cette décision intervient après l’échec de plusieurs tentatives pour réunir les centaines de millions d’euros nécessaires à court terme. Selon le groupe, cette procédure permet de « préserver le cœur de l’activité » tout en engageant une réduction de la production pour diminuer les stocks.
KTM, qui emploie plus de 5 000 personnes, prévoit des licenciements massifs dans le cadre de cette restructuration. Stefan Pierer, PDG de KTM, a évoqué une étape « nécessaire pour préparer l’avenir ». La baisse de la production, déjà amorcée, est une mesure clé de ce plan et devrait permettre de réduire les stocks existants, bien que cela ait des répercussions significatives sur les sites de production autrichiens.
Impact sur la stratégie et les engagements sportifs
Dans le cadre de son redressement, KTM revoit ses priorités. Les réductions budgétaires touchent également les engagements sportifs, bien que la marque ait réaffirmé son attachement au MotoGP. Hubert Trunkenpolz, vice-président du groupe Pierer, a confirmé que KTM respecterait ses contrats pour les deux prochaines saisons, mais avec des ajustements pour réduire les coûts. Par exemple, certaines hospitalités dédiées seront supprimées et les dépenses non essentielles rationalisées.
Malgré la crise, KTM continue de miser sur le sport comme levier marketing principal. Le constructeur bénéficie du soutien de partenaires historiques comme Red Bull, un atout crucial pour maintenir sa visibilité et son influence dans le secteur.
Quelles issues pour KTM ?
Stefan Pierer, PDG de KTM, a affirmé que la marque représentait « l’œuvre professionnelle de [sa] vie », exprimant sa détermination à maintenir le constructeur à flot. Cependant, l’avenir de KTM dépend désormais de ses créanciers, principalement des banques, qui pourraient convertir leurs créances en actions. Cette solution assurerait la survie de KTM, mais pourrait faire basculer la gouvernance du groupe entre les mains d’investisseurs financiers.
Des constructeurs étrangers pourraient également se positionner comme partenaires ou investisseurs. L’indien Bajaj, déjà actionnaire du groupe, ou des acteurs chinois comme CF Moto, pourraient renforcer leur implication.
Une situation délicate pour les PME autrichiennes
Avec une échéance fixée à 90 jours, KTM joue son avenir dans une course contre la montre. L’issue de cette période déterminera non seulement la survie du constructeur, mais aussi sa capacité à conserver sa place de leader européen dans l’industrie de la moto.
En Autriche, de nombreuses PME et petites entreprises rencontrent actuellement des difficultés financières. L’autorité « Statistik Austria » a fait état de 1 532 insolvabilités au troisième trimestre 2024. Les plus touchés ont été les prestataires de services (438), le commerce (244) et le secteur de la construction (227). En outre, 200 restaurants et hôtels ont dû fermer définitivement.
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Une réponse à “Économie. KTM, premier constructeur de motos en Europe, au bord de la faillite”
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