Sur les incendies en Californie : Gavin Newsom et Donald Trump s’affrontent sur les responsabilités

Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a accusé le président élu Donald Trump de politiser la crise des incendies qui ravagent actuellement la région de Los Angeles. Ces propos font suite aux critiques de Trump concernant la gestion de Newsom face à ces feux dévastateurs.

Newsom salue l’approche de Biden

Lors d’un entretien avec CNN, Newsom a exprimé sa frustration face aux déclarations de Trump. « Des enfants ont perdu leurs écoles, des communautés ont perdu leurs églises, des familles ont perdu leurs maisons, et certaines ont même perdu la vie. La réponse du président élu est de politiser cette tragédie », a-t-il déclaré.

En revanche, le gouverneur a loué la réaction du président Joe Biden, qui s’est rendu à Los Angeles pour rencontrer les autorités locales et superviser la gestion de la crise. Biden a approuvé une déclaration de catastrophe majeure, permettant l’accès à des fonds fédéraux pour couvrir les coûts d’intervention d’urgence. Il a également annulé un voyage prévu en Italie pour se concentrer sur la situation en Californie.

Les accusations de Trump

Dans une série de publications sur Truth Social, Donald Trump a accusé Newsom de « mauvaise gestion grossière » et d’incompétence dans la gestion des incendies. Selon Trump, le gouverneur aurait refusé de signer un plan de restauration de l’eau qui aurait permis à des millions de gallons d’eau excédentaire provenant des pluies et de la fonte des neiges d’être redirigés vers les régions touchées par les incendies.

Trump a également dénoncé ce qu’il considère comme une priorité excessive accordée à la protection de certaines espèces, comme le poisson smelt, au détriment des besoins en eau des agriculteurs et des villes de Californie du Sud. « Maintenant, le prix ultime est payé : pas d’eau pour les bouches d’incendie ni pour les avions de lutte contre les feux », a-t-il ajouté. Trump est allé jusqu’à demander la démission de Newsom.

Face à ces critiques, le bureau de Newsom a publié un communiqué réfutant les affirmations de Trump, les qualifiant de « pure fiction ». Il a assuré que le gouverneur se concentrait sur la protection des personnes et sur l’octroi des ressources nécessaires aux pompiers.

Le débat sur l’utilisation de l’eau en Californie, un sujet récurrent entre les deux hommes, trouve ses origines dans une décision de Trump en février 2020. Lors de cette période, il avait signé un mémorandum visant à assouplir les restrictions protégeant certaines espèces aquatiques, comme le smelt. Cette décision avait conduit à des poursuites judiciaires intentées par l’État de Californie, mettant en avant des violations des lois environnementales fédérales.

Un débat enraciné dans des divergences politiques

Ce différend sur les incendies met en lumière les différences idéologiques profondes entre Newsom et Trump, notamment sur les questions environnementales. Alors que Newsom met l’accent sur la préservation de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique, Trump privilégie une approche centrée sur le développement économique et la réduction des restrictions environnementales. Par ailleurs, il faut rappeler que les autorités californiennes, de gauche, ont bloqué le débroussaillage public depuis des années, et ont baissé les crédits accordés aux services d’incendie, de 20 millions de dollars. .

Amandine Richaud-Crambes, urbaniste et ingénieure environnement à l’Agence de la transition écologique (Ademe), rappelle par ailleurs dans le journal Médiapart  que 80 % des causes d’incendie dans le monde sont d’origine humaine, par négligence de la part d’individus, de l’industrie ou de l’agriculture. Ce chiffre monte à 95 % à Los Angeles à cause de l’étalement urbain, qui multiplie les interfaces entre activités humaines et forêts, accroissant le risque d’incendie. 

Les causes des multiples feux qui ravagent actuellement Los Angeles n’ont pour l’heure pas été élucidées. Outre les actes de pyromanie, les lignes électriques seront l’une des pistes scrutées une nouvelle fois de très près par les enquêteurs.

Crédit photo : DR
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