Molenbeek (Belgique). Un élu socialiste rattrapé par des messages glorifiant une milice chiite et l’assassinat d’un caricaturiste

À Molenbeek-Saint-Jean, bastion socialiste de la région de Bruxelles, Mohammed Kalandar, échevin (adjoint au maire) en charge des Sports et de la Santé, est au cœur d’une vive polémique. Des messages extrémistes qu’il avait publiés entre 2012 et 2014 ont refait surface, révélant son soutien à une milice chiite controversée et son approbation du meurtre d’un caricaturiste danois ayant participé aux représentations du prophète Mahomet. Face à ces révélations, des élus socialistes eux-mêmes réclament sa démission, menaçant la majorité communale.

Soutien à une milice accusée d’exactions

En janvier dernier, Mohammed Kalandar avait déjà été épinglé pour un message de 2020, dans lequel il saluait la libération de Mossoul par la milice chiite Hachd al-Chaabi. Ce groupe paramilitaire, né de la lutte contre l’État islamique, est accusé de nombreuses exactions contre des civils sunnites et d’agir comme un bras armé de l’Iran en Irak. L’élu molenbeekois avait alors présenté ses excuses, affirmant qu’il ignorait les exactions de cette milice. L’opposition avait accepté son explication, et la majorité PS lui avait maintenu son soutien.

Mais cette fois, les nouvelles révélations sont plus graves encore. Le journal La Libre Belgique a mis en lumière des publications bien antérieures, datant de 2012 à 2014, dans lesquelles Mohammed Kalandar célébrait ouvertement l’assassinat d’un caricaturiste danois impliqué dans les dessins controversés du prophète Mahomet.

L’éloge du meurtre d’un caricaturiste danois

Parmi les publications exhumées, un message particulièrement alarmant a été retrouvé. Dans ce post, Mohammed Kalandar se réjouissait de l’assassinat du dessinateur danois, affirmant :

« L’homme qui a dessiné la caricature du Prophète et qui a été brûlé vif. Le Danemark garde cette information secrète. Veuillez publier cette information, car une sœur de Palestine a eu une vision selon laquelle quiconque publierait cette information, Dieu le rendrait heureux […] Les jours apporteront une grande joie, mais celui qui s’efforce de résister souffrira d’un grand chagrin. »

Des propos qui s’apparentent clairement à une apologie du terrorisme et de la violence, provoquant un véritable tollé politique en Belgique.

Une majorité PS fragilisée, des élus demandent sa démission

Face à ces nouvelles révélations, Mohammed Kalandar a tenté de se défendre. Il reconnaît « un mauvais usage des réseaux sociaux », assure qu’il « ne publiera plus ce type de contenu », et dénonce une « tentative de discréditation politique ».

Mais cette fois, l’orage ne semble pas prêt de s’apaiser. Contrairement à l’affaire de janvier, plusieurs élus socialistes ne veulent plus couvrir leur collègue. Selon le JDD, des figures du PS considèrent que son maintien « met en péril la coalition communale ». Un élu socialiste, sous anonymat, a confié : « Une fois, ça passe, deux fois, c’est trop. »

La pression monte donc sur la bourgmestre Catherine Moureaux, qui doit trancher entre maintenir Mohammed Kalandar à son poste au risque de fragiliser la majorité, ou prendre des mesures pour calmer la fronde interne.

Du côté de l’opposition, notamment du Mouvement Réformateur (MR), la ligne est claire : Mohammed Kalandar doit démissionner immédiatement. Le parti libéral a transmis le dossier au parquet de Bruxelles et envisage de déposer une plainte pour apologie du terrorisme.

Un nouvel épisode dans l’image controversée de Molenbeek

Ce scandale relance le débat sur l’islamisme politique et le communautarisme à Molenbeek, une commune souvent pointée du doigt pour ses liens avec des réseaux islamistes. Déjà tristement célèbre pour avoir abrité plusieurs terroristes impliqués dans les attentats de Paris et de Bruxelles, Molenbeek voit son image de nouveau ternie par cette affaire.

L’onde de choc de cette polémique dépasse le cadre local et pourrait avoir des répercussions sur les élections communales de 2026. Reste à voir si le PS prendra ses responsabilités ou continuera à minimiser l’affaire.

Crédit photo : capture page Facebook Mohammed Kalandar (photo d’illustration)
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