Alors que la saison estivale bat son plein et que des millions d’Européens planifient leurs vacances, une réalité souvent négligée refait surface : celle des frais cachés pratiqués par les compagnies aériennes. Derrière les promesses de vols « low-cost », le voyageur se heurte bien souvent à une avalanche de surcharges qui viennent faire grimper la facture bien au-delà du prix affiché. En 2025, ce phénomène ne fait que s’aggraver.
Des billets d’avion à bas prix… mais à quel prix réel ?
Selon une enquête menée récemment par Tradingpedia, les frais annexes représentent aujourd’hui un poste de dépense aussi stratégique que discret pour les compagnies. Assise aléatoire, bagage en soute, bagage cabine, enregistrement à l’aéroport, frais de modification, sélection de siège : tout ou presque se monnaye. Ces options, autrefois incluses dans le tarif standard, sont désormais facturées séparément, ce qui rend les comparaisons entre compagnies toujours plus complexes.
Ryanair, Wizz Air, easyJet : le top des champions des frais
Ryanair, pionnière du low-cost, n’autorise gratuitement qu’un petit sac de 40 x 20 x 25 cm. Pour un bagage cabine classique, il faut débourser entre 6 et 36 £ (voire jusqu’à 60 £ après réservation). Un bagage en soute de 20 kg coûte jusqu’à 59,99 £, sans parler du coût au kilo pour les excédents.
Chez easyJet, seuls les voyageurs achetant une option “siège avant” ou “extra legroom” peuvent emporter un second bagage cabine. Le bagage en soute est facturé de 9,49 à plus de 50 £ selon le poids et la période. La sélection de siège varie entre 6,99 et 23,99 £. L’enregistrement à l’aéroport, lui, atteint 45 £.
Wizz Air, autre acteur majeur, facture le moindre service : frais de réservation en ligne, bagages, excédents, enregistrement, et même des “frais système” si le passager utilise un bloqueur de publicité. Le transport d’un nourrisson est facturé 27,22 £.
Et les compagnies dites « traditionnelles » ?
Même les compagnies comme British Airways ou Norwegian s’y mettent. La première facture un premier bagage en soute à partir de 40 £, un second à 60 £ et tout excédent à 65 £. Norwegian exige jusqu’à 45 £ pour un simple choix de siège et 30 £ pour une réservation faite par téléphone. Le billet d’un bébé peut représenter jusqu’à 10 % du tarif adulte.
Autre pratique inquiétante : les “rescue fees” pour réacheminer un passager arrivé en retard. Ryanair réclame 100 £, easyJet 110 £, et Vueling débute à 93 £ pour un vol international. En cas de non-présentation, la seule option consiste souvent à racheter un billet plein tarif.
La multiplication de ces frais transforme l’achat d’un billet en parcours du combattant. La majorité des tarifs « attractifs » affichés ne tiennent pas compte de ces coûts additionnels, rendant les comparaisons hasardeuses. Et si certains frais sont mentionnés durant la réservation, ils restent dissimulés derrière une interface fragmentée, rendant difficile la perception du prix final avant validation du paiement.
Le low-cost est-il encore vraiment économique ?
L’enquête menée démontre que dans bien des cas, un billet chez une compagnie dite « classique » revient parfois moins cher qu’un vol low-cost une fois tous les frais cumulés. Loin de la promesse initiale, les compagnies à bas prix semblent avoir construit un modèle économique fondé sur la dissimulation plutôt que sur la transparence.
Dans un contexte où les ménages européens subissent déjà une pression économique considérable, ces pratiques suscitent de plus en plus de critiques. Voler en 2025, ce n’est plus simplement réserver un trajet, c’est décoder une grille tarifaire opaque, presque digne d’un casse-tête fiscal.
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