Née en pleine tempête sanitaire, l’Alliance des Citoyens Libres (ACL) du Finistère incarne une mobilisation persistante contre ce qu’elle considère comme des atteintes graves aux libertés fondamentales. Du soutien aux soignants suspendus à la critique des ingérences technocratiques, ses membres revendiquent une autonomie citoyenne à rebours du discours dominant. Alors que les fractures post-Covid ne sont toujours pas refermées, l’ACL poursuit son travail d’information, d’entraide et de formation locale. Nous avons interrogé l’un de ses porte-paroles sur l’histoire du mouvement, sa vision de la situation actuelle, et les enjeux à venir, alors que l’association recevra Louis Fouché, sur le thème de l’intelligence collective le samedi 10 janvier 2026 à 19h30 dans le Finistère (inscription obligatoire ici)
Breizh-info.com : Pouvez-vous présenter l’ACL du Finistère à nos lecteurs ? Quand et pourquoi a-t-elle été créée ?
L’association loi 1905 est issue de PCM 29. Le changement de nom a eu lieu en 2022 . L’Association PCM 29 – Parents Citoyens Mobilisés 29 – a été́ créée en Novembre 2021 dans le Finistère au moment de la crise sanitaire, pour rassembler et soutenir.
ACL est une association apartisane, travaillant dans l’intérêt général et dans un souci de pragmatisme, organisée à l’origine par pôles : Education -Santé- Juridique- Solidarité́ et Reconversion-Autonomie et anticipation-Communication-Loisirs
L’Association a mené diverses actions depuis sa création notamment : Organisation de campagnes d’affichage et de tractage sur le département du Finistère, conférences, ateliers….
ACL se veut être un point de rencontre et de partage entre les Citoyens et propose une rupture à leur isolement. Dans une époque qui isole et sépare quand nous n’avons jamais autant eu besoin de nous retrouver.
ACL est un réseau de sympathies et de partage d’informations et s’attache à ouvrir les consciences, respectant la diversité des opinions afin de maintenir l’esprit d’ouverture et aider la confrontation des idées en préparant les esprits aux soubresauts et aux changements qui vont intervenir.
Des conférences sont organisées par thématique : Economie et politique/Autonomie: Eau, énergie, alimentation, sécurité /Environnement /Culture…..Ce sont des moments privilégiés pour venir écouter, apprendre et échanger avec une personnalité reconnue du monde scientifique, économique, politique ou institutionnel. Ces moments sont l’occasion de faire émerger un débat d’idée pluraliste entre citoyens au profil divers et de toute génération.
Quels sont aujourd’hui les domaines où les libertés fondamentales se dégradent, selon vous ?
En l’état actuel les crises multiples de nature politique, sanitaire, économique, écologique et sociale mettent à l’épreuve durement la solidité de nos institutions et leur capacité à protéger les libertés fondamentales. Aujourd’hui la France tourne le dos à ses engagements démocratiques et usent de pratiques qui sortent des fondements de l’État de droit et bafouent les droits fondamentaux. On assiste à une érosion progressive des libertés. Le Citoyen est de plus en plus contrôlé et contraint par un autoritarisme grandissant et une infantilisation : les parents perdent leur droit à éduquer au profit de l’école, on parle désormais du contrôle des réseaux sociaux, de l’identité numérique ou encore de gérer notre confort en taxant nos baignoires !
Quel rôle votre mouvement a-t-il joué pendant la période Covid ? Et les mesures prises à l’époque ont-elles laissé des traces durables ?
Nous avons fait connaître très tôt nos réserves, puis notre opposition sur les mesures imposées pour lutter contre la pandémie Covid 19 notamment en raison du manque de transparence de ces mesures et de leurs effets indésirables : port du masque pour les enfants, vaccination obligatoire, confinement.
Nous avons engagé des actions variées : manifestations, pétitions, recours administratifs, tractages, affichages et surtout accompagnement concret et soutien aux soignants suspendus dans la recherche d’alternatives professionnelles
Oui les effets néfastes de ces mesures sont toujours visibles. Les effets secondaires sont aujourd’hui reconnus. La société reste fracturée : certaines familles ne se parlent plus. Ceux qui ont obéi vivent dans le déni ou tentent de faire oublier leur rôle. Très peu ont entamé un vrai processus de remise en question.
Les gens se sont refermés sur eux-mêmes depuis le confinement.
Quels sont les sujets qui préoccupent aujourd’hui vos adhérents ?
Tous les sujets d’actualité préoccupent nos adhérents. L’état actuel de la France est préoccupant : la criminalité et la violence, le risque d’un conflit armé, les menaces terroristes, épidémiques, les flux migratoires, les craintes de l’augmentation des impôts et des taxes ….
Face à la violence d’État et privée ainsi que des craintes d’un effondrement qui paraît inévitable pour la majorité des gens, le Citoyen est démuni.
La Bretagne reste historiquement méfiante vis-à-vis du centralisme. Cette sensibilité se retrouve-t-elle dans votre base militante ? Voyez-vous une différence entre la perception des libertés dans les grandes villes et dans les territoires ruraux comme le Finistère ?
ACL n’est pas « une base militante », l’association est apartisane, nos adhérents ont leur totale liberté de pensée et de choix. La diversité des sensibilités de nos adhérents nous offre un laboratoire d’idées, et de réflexion chacun apportant son éclairage, pour la mise en place d’une société libre partant du citoyen et de ses besoins et restituer au territoire le pouvoir de décider pour ses intérêts
Oui la crise actuelle ne peut que renforcer cette méfiance vis-à-vis du centralisme parisien. La BRETAGNE est un acteur stratégique et un territoire présentant de nombreux atouts pour répondre aux enjeux de la mondialisation et de la déliquescence de l’état nation. Elle peut offrir une voie alternative et un modèle de démocratie territoriale
Malgré de légers écarts selon les communes rurales, les visions rurales et urbaines de nos adhérents originaires de la plupart des secteurs finistériens, sont proches. On ressent la même solitude et une inquiétude générale vis-à-vis du chaos français et de la perte de repères
Pourquoi avoir invité Louis Fouché en Finistère ? Que représente-t-il pour vous ?
Nous l’avions déjà invité à Loudéac en 2022, ce fut un grand succès.
Louis FOUCHE est un exemple. Il donne un sens à la situation et appelle à l’action .La mutation du monde, qui s’accélère sous nos yeux, indique un profond changement de société qui nécessite un changement intérieur personnel auquel Louis FOUCHE nous invite.
A l’heure où il n’y a plus de repères, il nous propose une voie qu’il a pratiqué lui-même.
Que répondez-vous à ceux qui le qualifient de “complotiste” ?
Le terme « complotiste » est devenu un mot creux, une étiquette pour éviter de débattre. Pour beaucoup, c’est même devenu un étendard.
L’intelligence collective est au cœur de votre évènement. Comment la définissez-vous ?
L’intelligence est, selon nous, la capacité à s’adapter. Elle dépasse la malice et précède la clairvoyance. Et elle n’est pas l’apanage des humains : les animaux et les plantes savent aussi s’adapter à leur environnement. L’intelligence collective, c’est la capacité à survivre ensemble dans un contexte hostile : précarité, perte de libertés, chute des revenus. Cela passe par l’entraide locale, l’organisation de réseaux, le refus de l’isolement.
Le Covid a montré la fragilité du lien social. Beaucoup de collectifs se sont démobilisés une fois la pression retombée. Mais les menaces n’ont pas disparu : économiques, politiques, technocratiques.
En poursuivant nos conférences, nos fêtes, nos rencontres, nous voulons rappeler que seul le collectif permet de tenir.
Pourquoi tant de citoyens se détournent-ils des circuits d’information classiques ?
Parce qu’ils n’ont plus confiance. Qui croit encore que les médias, les syndicats, les partis, les institutions judiciaires ou sanitaires œuvrent pour le bien commun ? Les citoyens cherchent des alternatives crédibles, car ils se sentent trahis par les canaux officiels.
Quels sont vos projets pour 2026 ?
Nous préparons des conférences, mais ne les annonçons qu’une fois confirmées. Nous ne fonctionnons que par le volontariat, sans subventions, dans une logique d’indépendance.
L’action locale continue : entraide discrète, réseau de solidarité. L’ACL a souvent permis la mise en contact entre membres qui s’épaulent en dehors du cadre formel de l’association.
Nous croyons à cette dynamique de terrain.
Propos recueillis par YV
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.