Nouveau séisme en Afrique du Sud où un témoin clef de la commission Madlanga a été assassiné vendredi 5 décembre.
La commission Madlanga ou « Commission d’enquête judiciaire sur la criminalité, l’ingérence politique et la corruption dans le système de justice pénale » est une commission d’enquête publique lancée en juillet dernier par la présidence sud-africaine pour enquêter sur des accusations de collusions et de corruption au plus haut sommet de l’Etat, de la magistrature, des services de renseignements et de la police.
Au centre de la problématique : l’ingérence des « Big Fives », les cinq plus gros groupes criminels du pays et leur rôle dans la déliquescence et la captation de l’Etat en lien avec l’ANC, le parti au pouvoir. Le tout sur fond d’ultra-violence endémique et de massacres de masse dans ce qui fut autrefois le pays le plus avancé d’Afrique. Pas plus tard que ce samedi 6 décembre au matin, une fusillade dans un foyer de jeunes travailleurs de Prétoria (capitale du pays) a fait 10 morts ! Petit à petit, les Blancs quittent ce pays qu’ils avaient construit et rendu prospère…
La commission Madlanga ne pourra donc plus entendre le « Témoin D » dont la presse sud-africaine révèle le nom ce matin : Marius Van der Merwe, un ancien policier d’élite blanc d’une quarantaine d’années. Celui-ci avait témoigné contre ses supérieurs auprès de la commission.
Et le déroulé de l’affaire ressemble à des centaines d’autres faits divers tragiques dans l’Afrique du Sud arc-en-ciel devenue cauchemar sécuritaire, économique et racial. Marius Van der Merwe avait été récemment entendu par des fonctionnaires de la commission Madlanga en tant qu’officier de la EMPD ou Ekurhuleni Metro Police Department, une zone urbaine de 4 millions d’habitants du Gauteng. Population multi-ethnique mais à majorité zoulou 30%, suivie par les Afrikaners (13%) ce qui n’est pas un détail dans la présente affaire comme dans tout ce qui concerne l’Afrique du Sud.
Rendu à la vie civile, Marius Van der Merwe habitait à Brakpan.
Le « Témoin D » rentrait chez lui avec sa femme vers 20h30 ce vendredi. Alors qu’il descendait de sa voiture pour ouvrir la barrière, Van der Merwe a été fauché par une rafale d’AK-47. Son épouse est heureusement saine et sauve.
Comme dans ce genre d’affaire, les policiers ont d’abord pensé à un vol, puisque les Blancs sont désormais la cible prioritaire des délinquants noirs ou métis, mais son portefeuille et ses objets de valeur n’ont pas été dérobés lors de l’attaque. Le crime était donc motivé par d’autres raisons. La divulgation de son statut de témoin auprès de la commission Madlanga a achevé de dissiper les doutes : la police pense désormais que ce meurtre est lié au scandale de corruption criminalo-politique qui tient en haleine toute l’Afrique du Sud depuis juillet. Le Général Fannie Masemola, en charge de la police nationale sud-africaine, a annoncé aussitôt que les mesures de protection des témoins de la commission Madlanga seraient « renforcées ». Ce meurtre envoyant un message clair aux éventuels « bavards » et repentis voulant collaborer avec la justice sud-africaine. Problème : Masemola a, lui-même, fait l’objet de plusieurs accusations de corruption notamment dans les affaires qui intéressent la commission Madlanga. Cela ne l’empêche pas d’être toujours en place et d’être chargé de la protection des témoins. C’est ainsi que les choses fonctionnent dans la « nouvelle Afrique du Sud multi-raciale » débarrassée de la « domination blanche ».
Ce meurtre soulève une émotion considérable en Afrique du Sud. Les organisations anti-corruption et, notamment, les organisations blanches se sont élevées contre cet assassinat et le manque de protection dont bénéficient les témoins dans l’affaire Madlanga.
Illustration : Page Facebook Marius Van der Merwe
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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