Débat Knafo-Loiseau : quand la parole souverainiste s’impose face au verbe bruxellois

Jeudi 5 décembre 2025, Sarah Knafo, eurodéputée Reconquête aux élections européennes, a affronté Nathalie Loiseau, eurodéputée macroniste, lors d’un débat organisé par L’Express. Un face-à-face révélateur du clivage profond qui fracture l’Union européenne aujourd’hui : d’un côté, la défense acharnée d’un système technocratique par ses serviteurs ; de l’autre, une critique ferme, argumentée, portée par une souverainiste en ascension.

Un échange tendu, sans faux-semblants

Dès les premières minutes, les lignes sont tracées. Loiseau brandit un sondage Eurobaromètre indiquant que 74 % des Européens soutiennent l’appartenance à l’UE. Un chiffre que Knafo démonte aussitôt, précisant qu’en France, seuls 44 % des citoyens déclarent avoir une opinion positive de l’Union. Derrière ces statistiques, deux lectures inconciliables du sentiment populaire : l’une, rassurante et institutionnelle ; l’autre, inquiète, lucide sur la désaffection démocratique qui mine les fondements bruxellois.

Face à une Nathalie Loiseau engoncée dans le langage des traités, Sarah Knafo choisit une posture offensive, mais posée. Elle rappelle que l’UE, dans sa forme actuelle, n’a plus grand-chose à voir avec le projet initial d’une Europe des Nations voulu par le général de Gaulle. Elle dénonce une “fédération qui ne dit pas son nom”, dirigée non plus par les peuples, mais par une “Commission européenne devenue un gouvernement invisible”.

La souveraineté au cœur du duel

Le débat prend de l’épaisseur quand Knafo aborde le cœur du sujet : la souveraineté. Elle cite des exemples concrets pour illustrer l’impuissance des États membres face aux décisions bruxelloises. Quand Emmanuel Macron s’oppose à l’accord Mercosur, la Commission continue de négocier. Quand la France tente de réguler l’immigration, l’UE freine ou contraint. Knafo résume : « Nos lois ne sont plus chez nous ».

Loiseau, de son côté, insiste sur les bienfaits de la coopération européenne, sur les financements et sur l’influence collective. Mais sa défense apparaît vite comme une fuite en avant. À chaque critique, elle répond par un appel à “mieux expliquer l’Europe”, comme si le problème était pédagogique et non politique.

Un duel révélateur des lignes de fracture

Le ton monte lorsque le Brexit est évoqué. Pour Loiseau, il incarne une tragédie nationale et économique. Knafo, elle, voit dans le vote britannique une preuve que les peuples veulent reprendre le contrôle de leur destin – même si la mise en œuvre a été chaotique. « Ce n’est pas la souveraineté qui pose problème, c’est ce que l’on en fait », glisse-t-elle.

Là où Loiseau défend l’idée d’une Europe qui protège, Knafo insiste sur une Europe qui impose. Loiseau parle de règles communes, Knafo répond bureaucratie, dogme, dépossession. Le contraste est saisissant : la première parle comme un rouage d’institution ; la seconde, comme une femme politique consciente du fossé qui sépare Bruxelles des citoyens.

Au fil des échanges, Sarah Knafo s’impose. Non par démagogie, mais par clarté. Elle pose les bonnes questions, cite l’histoire, nomme les responsabilités. Elle refuse le chantage à l’euroscepticisme, mais réclame une refondation complète des rapports entre l’Europe et les nations.

Nathalie Loiseau, malgré son expérience, semble sur la défensive. Son discours, fluide mais prévisible, peine à masquer l’impopularité croissante d’une Union perçue comme hors sol.

À l’heure où les élections européennes de juin 2026 se préparent, ce débat aura eu le mérite de révéler les termes du choix à venir : entre une Europe gestionnaire, technocratique et punitive, et une autre vision, celle d’une Europe des peuples, enracinée dans la souveraineté et le réel.

Illustration : DR

[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.

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