La biodiversité des lacs serait elle aussi impactée par l’activité humaine avec en conséquence une homogénéisation de la diversité des espèces.
L’évolution des micro-organismes dans les lacs passée au crible
Comment se portent les micro-organismes aquatiques dans les lacs de nos contrées ? Une question à laquelle ont tenté de répondre une équipe de recherche d’INRAE, de l’Université de Savoie Mont-Blanc, du CNRS, de l’Université Clermont Auvergne et de l’Université de Toulouse qui a réalisé des travaux sur le sujet dont les résultats ont été publiés le 31 juillet dans Nature Communications.
Pour cela, les scientifiques ont étudié l’ADN conservé dans les sédiments de 48 lacs de France métropolitaine. Puis ont établi une comparaison entre la diversité des années 2000-2010 des micro-organismes et celle de la fin du XIXème siècle. Soit une époque précédant ce que l’on nomme « la grande accélération », c’est-à-dire l’intensification et l’augmentation rapide de l’empreinte de l’activité humaine sur l’environnement.
Une biodiversité modifiée par l’activité humaine ?
Que conclure sur l’évolution de la biodiversité de ces lacs en l’espace d’un siècle ? Celle-ci a connu d’importantes modifications dans sa composition dans les lacs de plaines, bien plus que dans les lacs d’altitude (situés au-dessus de 1400 m), qui ont été moins touchés car plus éloignés de l’activité humaine.
Plus que le nombre d’espèces, qui est lui demeuré constant entre les deux périodes, les chercheurs alertent surtout sur les changements quant à la composition en terme d’espèces et groupes d’espèces, touchant notamment la diversité des micro-algues, des parasites, et des micro-prédateurs.
Outre ce phénomène, une homogénéisation de la diversité entre les lacs est aussi constatée avec une standardisation de la biodiversité microbienne dans les lacs par rapport au XIXème siècle, où la diversité était beaucoup plus marquée entre chaque plan d’eau.
Enfin, le groupe de chercheurs révèle que les micro-organismes photosynthétiques se sont largement développés en un siècle. Une prolifération stimulée selon eux par le réchauffement climatique et les apports d’éléments nutritifs dus aux activités humaines autour des lacs.
AK
Crédit photo : Wikimedia Coimmons (CC/Thesupermat)
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