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Stanislas Berton : « Le plus grand mal qui ronge notre société est celui de l’individualisme »

Stanislas Berton anime un blog de réflexions depuis plusieurs années déjà, et vient de sortir un livre intitulé « L’homme et la cité » qui reprend son regard sur nos sociétés et leurs évolutions.

« Avec ce livre, j’ai souhaité partager le fruit de plus de dix années de travaux, pratiques et théoriques, dans le domaine des sciences humaines et comportementales, proposer au public une synthèse accessible des connaissances nécessaires pour comprendre les grands enjeux économiques, politiques et sociaux du XXIe siècle et enfin montrer les dangers du cloisonnement des savoirs et la fécondité d’une approche transversale dans la compréhension des systèmes complexes. En vérité, je n’ai fait que suivre ma curiosité, voici les chemins sur lesquels elle m’a mené » explique-t-il.

En parallèle, il publie « Etre Français, lettre à ma soeur » aux éditions Le Temps retrouvé, dans lequel il lui explique qu’elle « appartient à une génération à laquelle personne n’a appris à être Français ; à une génération à laquelle personne n’a expliqué ce qu’être Français voulait dire et surtout, elle appartient à une génération à laquelle personne n’a expliqué pourquoi être Français, c’est important »

Pour évoquer ces deux ouvrages (à commander ici et ici)  nous avons interrogé Stanislas Berton.

Breizh-info.com : Pouvez-vous présenter à nos lecteurs ?

Stanislas Berton : Ancien chef d’entreprise, j’ai pris conscience il y a quelques années que nous étions en train de vivre une époque historique de changement complet de paradigme et que par conséquent la priorité et l’urgence n’étaient pas de créer des objets connectés ou d’envoyer des fusées sur Mars mais de sauver notre civilisation et notre peuple de l’anéantissement et que cela représentait un défi titanesque qui, pour être relevé, nécessitait la mobilisation de toutes les énergies et de tous les talents.

Breizh-info.com : Qu’est-ce qui vous a amené à lancer votre blog, et à publier ensuite l’Homme et la Cité ?

Stanislas Berton : Depuis la fin de mes études et en parallèle avec mes activités professionnelles, je n’ai jamais cessé de d’étudier les sciences naturelles et humaines au sens large avec toujours ce souci de comprendre comment les choses marchent vraiment. Après dix ans de travail et  avoir dû désapprendre beaucoup de choses que j’avais apprises à l’école, j’ai ressenti le besoin de partager l’ensemble de ces recherches sous une forme accessible au  grand public et sur un support permettant, par le biais des liens internet, de faire se répondre les articles entre eux mais aussi de renvoyer les lecteurs souhaitant creuser davantage un sujet vers des références plus pointues. Une fois ce travail terminé, il m’a semblé naturel de rassembler tous ces essais dans un livre.

Breizh-info.com : Qu’est-ce qui vous frappe le plus aujourd’hui dans l’évolution de nos sociétés européennes ? Quels sont les maux principaux qui la rongent ?

Stanislas Berton : Je suis particulièrement frappé par l’arrogance de sociétés qui s’imaginent avoir trouvé le moyen de s’affranchir des lois de la Nature et considèrent comme un progrès le fait de remettre entièrement en cause la sagesse de leurs ancêtres sans imaginer un seul instant qu’un tel bouleversement puisse avoir à moyen ou long terme des conséquences absolument désastreuses. Je suis également sidéré par la lâcheté et l’aveuglement d’une élite qui a cru qu’elle pourrait indéfiniment continuer à jouir de ses privilèges sans en assumer les contreparties : incarner l’excellence, penser le temps long et défendre le peuple.

Plus généralement, je crois que le plus grand mal qui ronge notre société est celui de l’individualisme. Pour sortir de cette ornière, nous devons cesser de glorifier ce qui nous distingue pour chercher au contraire ce qui nous unit et surtout inverser la hiérarchie des valeurs : faire désormais passer l’intérêt général avant les désirs particuliers.

Breizh-info.com : Vous publiez également qu’est-ce qu’être français, adressé à votre soeur, et aux « citoyens du monde ». Mais n’est-ce pas l’idée même de France qui a provoqué l’universalisme et la notion de citoyen du monde, au contraire de l’enracinement représenté par les patries charnelles comme peut l’être la Bretagne ?

Stanislas Berton : Comme l’avait parfaitement vu Chesterton, l’universalisme français, est une de ces vertus chrétiennes devenues folles reprises et exportées par la Révolution Française et ses Droits de l’Homme. Pour autant, il ne faut jamais oublier que l’invention et la construction de la France en tant que Royaume puis en tant que Nation permirent à notre pays  de dominer l’Europe pendant plusieurs siècles, notamment nos voisins comme l’Italie et l’Allemagne divisés en un grand nombre de provinces et de principautés. Cet avantage n’avait pas échappé à Bismarck qui consacra sa vie à faire, sur le dos de la France,  l’unité de l’Allemagne autour de la Prusse permettant ainsi à notre voisin de remplacer notre pays en tant que puissance dominante de l’espace européen.

Il existe un équilibre à trouver entre la puissance nationale et le respect des identités régionales mais il ne faut jamais oublier qu’aujourd’hui l’Europe des régions, c’est en réalité l’Europe allemande avec comme objectif, à terme, la neutralisation de la France en tant que grande puissance.

Breizh-info.com : Qu’est-ce qu’être Français selon vous, en quelques mots (avant de lire votre ouvrage) ?

Stanislas Berton : Être Français, c’est bien sûr la célèbre citation de De Gaulle mais c’est aussi appartenir à un peuple de surdoués qui a su faire de vivre un art avec, comme l’avait observé Mark Twain, « une vanité gigantesque qui les pousse à tenter des miracles. »

Breizh-info.com : Vous dressez beaucoup de constats, notamment dans l’Homme et la Cité, en tant qu’analyste. Quelles sont les sources d’espoir pour demain ?

Stanislas Berton : Même si j’ai parfaitement conscience de l’ampleur des défis et du caractère redoutable des forces et des intérêts aujourd’hui coalisés contre notre pays, je suis convaincu que la France, pour peu qu’elle ait le courage de prendre certains problèmes à bras le corps, possède tous les atouts, non seulement pour surmonter ces épreuves mais pour s’imposer demain comme la première puissance européenne. D’une part parce que le peuple français reste majoritairement hostile à l’entreprise de destruction qui lui a été imposée par ses  « élites » et que cette majorité silencieuse, adossée à de puissantes forces authentiquement patriotes, n’attend que le catalyseur qui viendra donner une incarnation concrète à cette révolte et chassera définitivement du pouvoir les forces de l’Anti-France. D’autre part, parce que le monde qui vient, à l’inverse de celui d’aujourd’hui conçu et dominé par la pensée anglo-saxonne, est un monde du retour à la terre, aux terroirs, au temps long, au sacré et à l’honneur, c’est-à-dire un monde taillé sur mesure pour le génie français.

Breizh-info.com : Avez-vous lu des livres qui, récemment, méritent d’être conseillés à nos lecteurs ?

Stanislas Berton : Je recommande à vos lecteurs la lecture du Projet d’Alexandre Del Valle pour bien comprendre le péril et la stratégie de l’islamisation, les livre de Jean-Marc Jancovici pour comprendre la réalité de la contraction énergétique, le dernier livre de Guillaume Travers sur l’économie médiévale pour comprendre comment demain pourrait ressembler à avant-hier, le livre de Joseph Henrich « L’intelligence collective » pour comprendre nos caractéristiques en tant qu’espèce et surtout, les livres de Nassim Nicholas Taleb pour découvrir les cygnes noirs, l’antifragilité et l’importance de toujours jouer sa peau. Ils peuvent aussi lire l’Homme et la Cité pour une synthèse, entres autres, de toutes ces lectures !

Propos recueillis par YV

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine 

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