Bellême, paisible bourgade de 1 400 habitants nichée dans le Perche ornais, a vécu une nuit de chaos entre le samedi 26 et le dimanche 27 avril 2025. Une vingtaine de voitures endommagées, des vitrines brisées, un incendie volontaire dans un garage, et même des véhicules retournés : les scènes de dégradation, habituellement réservées aux grandes villes ou quartiers « sensibles », se sont invitées au cœur d’un territoire jusqu’alors épargné.
Vers une heure du matin, un feu a été déclenché dans une porte de garage en bois, rue de l’Abattoir. À l’étage, une femme et sa fille ont pu être évacuées de justesse. « À dix minutes près, cela aurait pu être dramatique », a confié auprès de l’hebdomadaire local Le Perche le maire Rémy Tessier, qui a salué l’intervention rapide des pompiers et des gendarmes. Les faits ont duré plusieurs heures, et les dégâts matériels se comptent en vitrines brisées, mobilier jeté dans les douves et dizaines de plaintes déposées par les habitants.
Une situation tendue depuis un an
Si l’ampleur de cette nuit d’émeute est sans précédent à Bellême, elle n’est pas totalement sortie de nulle part. Depuis près d’un an, la commune fait face à une dérive sécuritaire préoccupante. Rodéos urbains, insultes à des commerçants, menaces : une bande locale, déjà visée par des mesures d’interdiction de séjour, défie régulièrement l’ordre public. « Ce sont des petits gars bien de chez nous », a précisé le maire, balayant l’idée de délinquants venus d’ailleurs.
Ce glissement progressif d’incivilités vers une violence plus organisée alarme les riverains, comme les autorités. À l’image d’autres communes rurales désormais confrontées à des tensions similaires, la question de la vidéoprotection revient sur la table, tout comme celle de la présence des forces de sécurité sur le terrain. « Vu ce qu’il se passe, je pense qu’il serait judicieux d’étendre les caméras », reconnaît le maire dans les colonnes du Perche.
Un garage incendié à Bellême. Source : Le Perche/actu.fr ©Nicolas BOUTELLIER
Alençon : des précédents inquiétants dans l’Orne
Si Bellême découvre aujourd’hui la brutalité des violences collectives, le département de l’Orne n’en est pas à son premier épisode. À Alençon, chef-lieu du département situé à une cinquantaine de kilomètres, le quartier Perseigne a été le théâtre à plusieurs reprises de véritables scènes d’émeute. En septembre 2022, une trentaine de jeunes armés de barres de fer et de mortiers d’artifice ont attaqué les forces de l’ordre, brûlé une vingtaine de véhicules, et installé des barrages de fortune en pleine ville.
Ces violences faisaient écho à d’autres événements similaires survenus onze mois plus tôt, également à Alençon, où les pompiers avaient dû intervenir sous escorte policière pour éteindre des feux de voitures et de poubelles, avant d’être eux-mêmes pris pour cible. À chaque fois, les autorités ont dénoncé des actes « inadmissibles », sans parvenir à enrayer durablement ces phénomènes.
Le cas de Bellême, village jusqu’ici réputé pour sa tranquillité et son attractivité touristique, marque ainsi une nouvelle étape dans la diffusion de l’insécurité en zones rurales. Le maire comme les habitants appellent désormais à une prise de conscience nationale, face à une situation qui ne semble plus se limiter aux grandes métropoles ou aux banlieues.
Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
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3 réponses à “Ensauvagement. Un village de l’Orne traumatisé par une nuit de violences”
Merci pur cet article, qui mériterait cependant d’être creusé pour tenter de donner des éléments de réflexion plus probants aux lecteurs. Il ne donne en effet aucune indication de fond sur l’origine élaborée des « bandes » évoquées, ni des mobiles des actions menées. Quelle que soient les raisons, bonnes ou mauvaises, de défier l’ordre public, on ne part pas comme ça, à trente personnes, affronter les forces de l’ordre…
J’aimerais en savoir plus…
Bonjour ,En ce jour de premier mai ou des personnes ont payés de leurs vies le droit à vivre une vie plus digne et juste, nous assistons depuis des décennies à des dérives inadmissibles ou le bien commun n’existe plus.Ces violences « urbaines » qui ont démarré en 1980 avec des personnes issues de l’immigration ont fait florès partout en FRANCE .Les zones dites rurales qui ont étaient épargnée ne le sont plus .Soit ces actes sont perpétrés par des « jeunes » Français de papiers ,originaire pour la plupart du continent Africain ,soit par un mimétisme les jeunes Français de « souche » les imitent et reproduisent toutes les malfaisances qui les fascinent.(Le culte racaille -raclure issu du Rap Américain etc
Mélange de fascination pour le Scarface incarné-at Al Pacino au début des 80′) Le chômage qui sévit avec la paupérisation n’explique pas tout.
La perspective d’un avenir bouché ou une société totalitaire règne de plus en plus ,crée une sorte d’anarchie -tyrannie ou le simple citoyen est en butte aux forces de l’ordres pour la moindre peccadille ,et ou l’apprenti gangster reçois comme une sorte d’extrême onction par ses pairs et une « société » ou les simples valeurs humaines sont inversées par les dominants .Les mandats de Macron à cet égard le montre chaque jours que les Dieux font.Il n’y a pas de fatalité ,il faut juste que les individus qui font ses saloperies le payent chèrement.Un Président d’Amérique a mis au pas des Gangs ultra dangereux .Ceux qui sont en charge de la Nation porte la responsabilité de cette situation .Et nous ,jusqu’a quand nous allons supporter l’insupportable ?
C’est toute la société qui est malade ; les jeunes sont désoeuvrés, n’ont plus aucun repère (il faudrait voir s’ils ont été élevés par deux parents aimants, ou s’il y a encore absence de la figure paternelle), aucun cadre. Pas d’avenir : on n’arrête pas de leur faire peur avec le climat, sans compter sur les violences des conflits dans le monde ; et sans doute aussi les jeux video violents, les réseaux sociaux violents etc.
La reprise en mains passe d’abord par la reprise en mains de tout le système dans lequel nous vivons.