Souvent perçue comme inoffensive en raison de son usage courant dans les confiseries, boissons ou tisanes, la réglisse expose pourtant à des risques sanitaires lorsqu’elle est consommée en excès. Dans un rapport publié le 12 juin, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) alerte sur une recrudescence de cas d’effets indésirables parfois sévères.
L’agence a analysé plus d’une centaine de cas rapportés par les centres antipoison et la littérature scientifique, mettant en évidence des troubles liés à la consommation de boissons, tisanes, sirops, pastis ou confiseries contenant de la réglisse. L’Anses alerte sur un risque d’hypokaliémie (diminution du taux de potassium) et d’hypertension artérielle, pouvant conduire à des complications cardiovasculaires, en particulier chez les enfants, les femmes enceintes ou allaitantes, et les personnes souffrant de pathologies cardiovasculaires, rénales ou hépatiques. Ces populations sont qualifiées de « particulièrement sensibles » par l’agence.
Une surconsommation massive et souvent ignorée
Environ 60 % des adultes et plus de 40 % des enfants dépasseraient le seuil de consommation sans risque fixé par l’agence, notamment du fait du cumul de sources : boissons alcoolisées ou non, compléments alimentaires, sirops, confiseries. L’Anses précise que son objectif est d’alerter sur « un danger largement sous-estimé par la population ».
Ce risque n’est pas nouveau : la plante est déjà encadrée par une directive européenne imposant une mention sur l’emballage lorsque la concentration en réglisse dépasse un certain seuil. Mais la fréquence d’exposition, souvent involontaire, renforce aujourd’hui l’urgence d’un étiquetage plus rigoureux.
Étiquetage et vigilance médicale en question
L’un des composants actifs de la réglisse, l’acide glycyrrhizique (ou son sel d’ammonium), est autorisé au niveau européen comme arôme alimentaire sous l’appellation E958. L’Anses recommande que sa présence soit indiquée sur les produits « même en faible quantité ».
Par ailleurs, l’agence sanitaire alerte sur les interactions médicamenteuses possibles, en particulier avec certains diurétiques, glucocorticoïdes, digitaliques, antihypertenseurs et médicaments pouvant provoquer des troubles du rythme cardiaque. Elle recommande d’éviter le cumul des produits contenant de la réglisse et de signaler toute consommation à son médecin traitant, notamment en cas de pathologie chronique ou de traitement en cours.
Ce n’est pas la première fois que les autorités sanitaires alertent sur les dangers d’une substance encore perçue comme inoffensive. Mais les derniers chiffres et le profil des consommateurs à risque renforcent l’appel à la modération.
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Une réponse à “Santé. Réglisse : une consommation excessive risquée ?”
Bientôt on ne pourra plus rien faire (c’est déjà un peu le cas) et plus rien manger ou boire. Pas besoin d’être un scientifique ou un médecin renommé pour savoir que tout abus à des conséquences. On nous prend vaiment pour des débiles attardés.