Alors que l’été s’achève, l’Observatoire Crédit Logement/CSA publie ses chiffres d’août 2025. Ils confirment une tendance paradoxale : si le marché du crédit immobilier reprend des couleurs, cette reprise se fait au prix d’une sélection sociale accrue des emprunteurs.
Des taux stables malgré la BCE
En août, le taux moyen des crédits immobiliers s’est établi à 3,08 %, soit quasiment le même niveau qu’au printemps. Les prêts à 20 et 25 ans connaissent une légère remontée (autour de 3,16 %), tandis que les prêts à 15 ans stagnent. Et ce malgré les deux baisses successives du taux directeur de la BCE au printemps et en début d’été.
La stabilité observée traduit moins une dynamique positive qu’une attentisme généralisé, dans un contexte économique et politique incertain.
Pour compenser le poids croissant des opérations, les banques allongent les durées de remboursement : 250 mois en moyenne (près de 21 ans), avec 68 % des prêts désormais accordés sur plus de 20 ans. Résultat : les mensualités se stabilisent, mais au prix d’un endettement plus étalé.
Une demande transformée
La reprise constatée depuis 2024 repose en grande partie sur le retour de ménages plus aisés. Les revenus des emprunteurs progressent (+2,4 % depuis janvier), mais les primo-accédants et les foyers modestes sont évincés par les contraintes de solvabilité imposées par la Banque de France.
Le niveau d’apport personnel moyen, en hausse de plus de 40 % depuis 2019, confirme cette tendance : seuls ceux qui disposent d’économies conséquentes peuvent franchir le pas.
La production de crédits progresse de +33,9 % en rythme annuel glissant en août, après une année 2024 morose. Le nombre de prêts accordés bondit de 43,5 %.
Pour autant, le marché reste bien en deçà des niveaux d’avant-crise : -30 % de prêts et -40 % de volumes par rapport à la période 2016-2019. La reprise existe, mais elle demeure fragile et sélective.
Derrière les chiffres flatteurs, la réalité est brutale : les ménages modestes sont écartés. La solvabilité des candidats à l’accession se maintient artificiellement grâce aux durées rallongées et aux apports élevés. Le rêve d’un logement accessible à tous s’éloigne.
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