Depuis le 18 septembre 2025, la préfecture du Morbihan a décrété une série d’interdictions de pêche à pied et de mise sur le marché des coquillages, après la détection de toxines lipophiles dans plusieurs zones de production. Les analyses menées par le laboratoire Inovalys sur des moules prélevées à Groix ont révélé un taux de 191 µg/kg, supérieur au seuil réglementaire européen fixé à 160 µg/kg.
L’interdiction concerne désormais une grande partie du littoral Atlantique du département. Dans l’ouest, les zones touchées incluent le Pays de Lorient, de la Laïta à la rade de Port-Louis, ainsi que l’île de Groix. Dans l’est, les restrictions varient selon les espèces : tellines entre Étel et Penthièvre, coquilles Saint-Jacques de Penthièvre à Locmariaquer en passant par Quiberon, Belle-Île, Houat et Hoëdic. Dans la rivière d’Auray et en baie de Vilaine, l’interdiction porte sur l’ensemble des coquillages fouisseurs du groupe 2. Seules certaines zones, comme la baie de Plouharnel, la rivière de Crac’h, le Golfe du Morbihan ou l’embouchure du Penerf, échappent pour l’heure à ces mesures.
Source : atlas-sanitaire-coquillages.fr
Un département marqué par les pollutions à répétition
Ces nouvelles restrictions s’inscrivent dans une longue série d’alertes sanitaires qui fragilisent régulièrement le littoral morbihannais. En mars 2025, plusieurs sites, dont la rade de Lorient, Groix, Belle-Île et la rivière d’Étel, avaient été fermés pour cause de contamination aux toxines amnésiantes ASP. Quelques mois plus tôt, à l’été 2024, des plages de La Trinité-sur-Mer et de Saint-Philibert avaient dû interdire baignade et pêche à pied en raison d’une pollution microbiologique, avec des taux d’entérocoques élevés après de fortes pluies. Le même été, un échouage massif de congres avait également été signalé.
Ces incidents faisaient suite à un épisode antérieur, en février 2024, où des prélèvements avaient confirmé la présence d’Escherichia coli et d’entérocoques intestinaux dans le Golfe du Morbihan, consécutifs à un déversement d’eaux usées. Déjà en mai 2023, la pêche de coquillages avait été suspendue dans ce même Golfe pour contamination microbiologique.
Le patrimoine maritime sous pression sanitaire
La répétition des fermetures sur les côtes du Morbihan illustre une dégradation persistante de la qualité des eaux. Ces interdictions affectent directement la conchyliculture, la pêche de loisir et l’attractivité touristique, autant de secteurs vitaux pour le département. Les mesures préfectorales imposent également aux professionnels le retrait immédiat et la destruction des lots contaminés, renforçant le coût économique de ces épisodes sanitaires.
À force d’interdictions successives, c’est tout un patrimoine maritime qui se trouve fragilisé, au détriment des familles locales et des usagers du littoral. Dans ce contexte, le Morbihan paie aujourd’hui le prix d’une gestion environnementale insuffisante et de pollutions récurrentes, dont les conséquences pèsent sur la santé publique et sur la transmission d’un mode de vie lié à la mer.
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