Où sont-ils donc passés, nos croisés autoproclamés de la liberté d’expression ? Ces mêmes qui, la main sur le cœur et la larme à l’œil, juraient jadis que « l’humour doit tout oser », au nom de Voltaire, du droit au blasphème et du « Je suis Charlie » ? Ils sont aujourd’hui aussi silencieux qu’un évêque devant un gigot halal.
Car voilà qu’un humoriste, un vrai, un insolent, un trublion du réel — Dieudonné M’bala M’bala — se voit traqué, censuré, expulsé de scène, escorté par des escadrons de gendarmes, au motif qu’il fait rire là où il ne faut pas.
30 policiers …. https://t.co/WRJO5GLNDM pic.twitter.com/2JoXLykLDA
— Dieudonné Officiel (@MbalaDieudo) October 26, 2025
L’humour autorisé, l’humour interdit
Dans la France d’aujourd’hui, on distingue deux catégories d’humoristes : ceux qu’on subventionne et ceux qu’on poursuit. Les premiers font des sketchs sur les « fachos », sur les curés, sur les familles traditionnelles : ceux-là sont décorés, invités sur France Inter, protégés par la ministre de la Culture.
Les seconds se moquent des puissants, des intouchables, des tabous modernes : eux, on les efface, on les fait taire, on leur envoie la préfecture et le tribunal administratif.
Le cas de Dieudonné est devenu caricatural. Depuis vingt ans, il a plus de procès qu’un escroc du CAC 40. Ses salles sont fermées, ses spectacles interrompus, ses tournées sabordées. On l’arrête sur scène, sous prétexte de “trouble à l’ordre public”. En réalité, il trouble l’ordre moral de la nouvelle religion d’État : celle de l’idéologie victimaire, du progressisme obligatoire et du rire filtré.
Sarkozy, Praud, et les autres : le grand silence
Où sont les chevaliers de la droite médiatique, ceux qui nous rejouent tous les soirs la grande épopée de la liberté face à la censure “woke” ? Où sont les Sarkozy, les Praud, les Zemmour même, quand un humoriste est traîné hors de scène pour délit d’opinion ?
Ah, j’oubliais : Dieudonné ne fait pas partie du “bon camp”. Il ne porte pas de costume trois pièces, il ne parle pas à CNews, et il ne sert pas le discours convenable. Il est “trop” : trop libre, trop imprévisible, trop provocant. Pas assez “politiquement incorrect chic”. Ses excuses, sincères, adressées aux membres de la communauté juive qu’il aurait pu choquer dans ses spectacles humoristiques, n’ont pas suffi.
Alors, les défenseurs autoproclamés de la liberté ferment les yeux. Ils n’aiment la liberté que lorsqu’elle sert leurs intérêts.
🧵 Interdire un spectacle avant même de savoir ce qu’il contient ?
Le préfet de Loire-Atlantique l’a fait, le 22 octobre 2025.
Voici, en droit, pourquoi cette décision est difficilement défendable 👇#Droit #LibertéDExpression #ÉtatDeDroit @MbalaDieudo[📎 arrêté préfectoral] pic.twitter.com/17vh7ZIiGq
— Eric Morillot (@EricMorillot) October 23, 2025
Le rire sous surveillance
On vit dans une époque où la blague est un délit. Où les mots sont des armes, mais où seuls certains ont le droit de les porter.
On peut rire de Dieu, du Christ, du paysan breton, du père de famille catholique. Mais si l’on ose rire des dogmes modernes — du vivre-ensemble, des autres communautés de ce pays, des minorités sacrées, des traumatismes officiels —, alors c’est la police du rire qui débarque.
Et ces mêmes juges, ces mêmes journalistes, ces mêmes politiciens qui s’enorgueillissent de défendre la “diversité culturelle”, se retrouvent soudain à censurer un homme… au nom de la diversité. Ironie tragique d’une République devenue schizophrène.
Il est temps d’en finir avec cette hypocrisie. La liberté d’expression n’est pas divisible. Ou bien elle est totale, ou bien elle n’existe plus.
Et si l’on commence à interdire l’humour parce qu’il “blesse”, alors il faut interdire Molière, Desproges, Coluche, et même Charlie Hebdo, car tous ont “blessé” quelqu’un. Dieudonné n’est pas un saint, ni un martyr. Il est un symptôme. Le symptôme d’une société qui ne supporte plus d’être moquée, qui préfère la police à la contradiction, la peur à la satire.
Mon interpellation à Lille! Ce qui est excessif devient souvent dérisoire. Pardonnez leur mon père, ils ne savent pas ce qu’ils font. Je serais demain à Calais, je vous attends ! https://t.co/a9q36CKn7x pic.twitter.com/qYVHdUBfF8
— Dieudonné Officiel (@MbalaDieudo) October 11, 2025
Pour l’abolition des lois liberticides
Les lois Pleven, Gayssot et toutes leurs descendantes sont des armes de censure massive. Elles ont transformé la justice française en tribunal idéologique. Il est temps de les abroger, purement et simplement. Il est temps que des politiques, dits d’opposition, portent enfin leurs c…. pour lancer la réforme du codé pénal.
Aucune idée, aucune parole, aucun sketch ne doit être passible de condamnation ni de prison.
La liberté, la vraie, commence là où le pouvoir ne peut plus punir le rire.
Que Dieudonné fasse rire ou qu’il dérange, qu’importe. Il est libre.
Et si sa liberté choque, c’est peut-être le signe que notre époque a perdu le sens du courage — et celui du rire.
YV
Voici une chronologie des dernières persécutions visant Dieudonné en 2025
- Mars-Avril 2025 : Premières interdictions sporadiques en Île-de-France et Normandie, sans intervention physique majeure.
- 3 juillet 2025 : Interdiction par le préfet de Haute-Garonne d’un spectacle annoncé « dans un rayon de quelques kilomètres autour de Toulouse ».
- 25-26 juillet 2025 : Spectacle à Lestrem (Pas-de-Calais), initialement prévu à Dunkerque et interdit par arrêté préfectoral. Interrompu en plein milieu par une intervention des gendarmes. Dieudonné est sommé de quitter la scène
- Fin juillet 2025 : Interruption à Lille par la gendarmerie, suite à un arrêté similaire .
- 11 octobre 2025 : À Hérin (Nord), spectacle interrompu par la police vers 19h45, malgré un recours rejeté par le tribunal administratif de Lille. L’arrêté préfectoral visait à prévenir « une atteinte à l’ordre public »
- 23-25 octobre 2025 : Interdiction en Loire-Atlantique (près de Nantes). Spectacle commencé mais stoppé par la gendarmerie, qui met fin à la représentation illégale
- 25-26 octobre 2025 : Interdictions successives près de Tours (Indre-et-Loire) et à Bordeaux (Gironde). Le préfet de Gironde interdit explicitement la tenue dans un rayon de 20 km, validé par le tribunal administratif de Bordeaux
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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2 réponses à “Le rire interdit : Dieudonné, dernier des bouffons libres [L’Agora]”
Tout à fait d’accord avec cet article. Malheureusement beaucoup de personnes ignorent que Dieudonné est l’un de nos meilleurs humoristes contemporains, faute de l’avoir écouté. Je les invite à se rendre sur Youtube qui n’a pas encore censuré ses sketches, en accès libre et gratuit. Celui sur « le cancer » fera date.
la dictature sied bien à macronescu et à toute la fange au pouvoir