Le 30 octobre dernier, à Helsinki, la députée finlandaise Päivi Räsänen et l’évêque Juhana Pohjola ont comparu devant la Cour suprême de Finlande. Tous deux sont accusés de « discours de haine », un chef d’inculpation inscrit dans la section du code pénal finlandais relative… aux crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Une qualification surréaliste pour une affaire qui, depuis six ans, illustre la dérive liberticide d’une partie de l’Europe du Nord.
Une citation biblique devenue affaire d’État
Les poursuites contre Päivi Räsänen trouvent leur origine dans un tweet publié en 2019, dans lequel elle citait l’épître aux Romains (1:24-27) pour critiquer le soutien de l’Église évangélique luthérienne de Finlande à un événement LGBT. À cela s’ajoute un livret de 26 pages, rédigé en 2004 avec l’évêque Pohjola, intitulé “Homme et femme Il les créa”, qui défend la conception chrétienne du mariage et de la sexualité.
Un troisième chef d’accusation, lié à une interview radio, a depuis été abandonné. Mais les deux premiers demeurent : la justice reproche à l’élue d’avoir tenu des propos jugés « insultants », sans que son intention ou son référentiel religieux ne soient pris en compte.
L’affaire a déjà été examinée deux fois, en première instance et en appel. Les deux tribunaux ont relaxé Räsänen et Pohjola, estimant qu’aucun crime n’avait été commis. Malgré cela, le parquet a porté l’affaire devant la plus haute juridiction du pays.
Une procédure “surréaliste” selon la défense
Lors de l’audience du 30 octobre, le climat était très différent des précédents procès. L’avocat de la défense, Matti Sankamo, a noté qu’un nouveau procureur avait été nommé — lequel n’a posé aucune question aux prévenus, se contentant d’arguments abstraits. Une passivité inhabituelle pour une procédure pénale de ce type, a-t-il observé, tout en saluant la clarté de la défense présentée à la Cour.
Pour Päivi Räsänen, cette journée revêt une portée bien plus large que son seul cas personnel :
« Ce jour marque une étape importante, non seulement pour moi, mais pour la liberté fondamentale de tous, en Finlande et en Europe. »
Elle a rappelé qu’un simple verset biblique l’avait conduite à treize heures d’interrogatoire, à des poursuites pénales, et à un procès dans une démocratie occidentale :
« Il est difficile d’exprimer à quel point il est étrange de voir ma foi, ma conscience et même la Bible, mises en accusation dans mon propre pays. »
L’élue a confié garder une paix intérieure durant tout le processus, soulignant que certaines personnes lui avaient même écrit pour dire qu’elles s’étaient converties au christianisme après avoir suivi son affaire.
Un évêque dans le collimateur
Son coaccusé, l’évêque Juhana Pohjola, a réaffirmé devant la Cour que le livret coécrit relevait de sa mission pastorale :
« En tant que membre du clergé, je suis appelé à enseigner publiquement la doctrine chrétienne fondée sur la Bible et la loi naturelle. Une condamnation ne viserait pas seulement moi-même, mais l’ensemble de l’Église luthérienne que je représente. »
L’évêque a rappelé que l’enseignement développé dans ce texte est largement partagé par les confessions chrétiennes à travers le monde. Une éventuelle condamnation constituerait, selon lui, un signal dangereux pour tous les croyants européens.
L’organisation ADF International, qui soutient la défense de Räsänen, a souligné le caractère emblématique du procès. Son directeur exécutif, Paul Coleman, a déclaré :
« Cette affaire va bien au-delà d’un simple tweet. Elle pose la question suivante : citer la Bible est-il encore autorisé en Finlande aujourd’hui ? »
Le parquet requiert une amende de 10 000 euros et la censure en ligne du tweet incriminé ainsi que du livret de 2004. La Cour suprême rendra sa décision au printemps 2026.
Au-delà du cas finlandais, cette affaire est devenue un symbole international des tensions croissantes entre liberté d’expression religieuse et idéologie dominante. Voir une députée chrétienne jugée pour avoir cité les Écritures interroge profondément sur l’état de la démocratie en Europe du Nord, longtemps perçue comme un modèle de tolérance.
En attendant le verdict, Päivi Räsänen persiste :
« Quelle que soit l’issue, ma conscience est en paix et ma foi demeure ferme. »
Une phrase simple, mais qui résonne comme un défi à un monde occidental où la foi, jadis pilier des sociétés, tend désormais à être reléguée… au banc des accusés.
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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5 réponses à “Finlande : la députée chrétienne Päivi Räsänen devant la Cour suprême… pour avoir cité la Bible”
Peut-on croire que le parquet Finlandais poursuivrait un imam pour des citations semblables du Coran?
BIzarre car la bible n’est pas le nouveau testament, la référence chrétienne, inspiré de la parole de Jesus Christ, encore moins les lettres de Saint Paul aux apotres texte auquel elle fait référence. La bible est principalement le livre de référence des juifs – les 5 premiers livres -dits Pentateuqye- constituent la Thora. C’est aussi une référence pour les musulmans… Les Chrétiens sont souvent les premières victimes de cette confusion judeo-chrétienne, que l’église catholique a encouragée depuis Vatican II. Mais pourquoi les juifs, enfants de la bible, ont-ils donc crucifié le Christ?
La Bible comporte l’ancien testament ET le nouveau Testament. Beaucoup de livres. Ils sont référence chrétienne.Le christ, juif, a été crucifié ET est ressucité.
@ mieke
D’ailleurs l’église conseillait aux fidèles de lire l’ancien testament (peut être à ne pas prendre à la lettre ?) « à la lumière des Evangiles » et accompagné d’un prêtre.
Les Etats Musulmans ne se gènent pas pour inscrire (tous à ma connaissance) Allah dans leur constitution, même des pays Chrétiens comme aux USA invoquent au plus haut niveau la référence à Dieu.
Et puis est venue cette idée de la laïcité dont la France est le moteur, et qui aurait dû apaiser les tensions religieuses, sauf qu’une religion exogène à finalité politique et conquérante, peu préoccupée par « les Droits de l’Homme …et surtout de la Femme » est venue foutre le bazar dans les sociétés europennes qui elles concilaient sans problème la religion chrétienne fondatrice de sa culture et les activités sociétales et politiques.
Comme il fallait s’y attendre, au prétexte d’égalité universelle (comme si une oeuvre de Léonard De Vinci était « EGALE » à une « oeuvre comptant pour rien » euh…comtemporaine.), mais surtout par LACHETE, les Zélites de l’UE morts de trouille face à l’expansion de l’Islam ont préférés s’en prendre à la religion historique des autochtones plutôt que de lutter contre les menaces civilisationnelles de la religion d’Allah.