L’Espagne continue de battre des records démographiques. Au 1er octobre 2025, le pays comptait 49,44 millions d’habitants, selon les dernières statistiques officielles de l’INE. En un an, près d’un demi-million de résidents supplémentaires ont été enregistrés, dont plus de 100 000 sur le seul dernier trimestre. Une croissance soutenue, qui masque toutefois une réalité catastrophique.
Car derrière cette hausse globale se dessine un paradoxe démographique : l’Espagne gagne des habitants, mais perd des Espagnols de souche
Une croissance presque entièrement due à l’immigration
L’augmentation de la population repose quasi exclusivement sur les flux migratoires. Les personnes nées à l’étranger sont désormais près de 9,8 millions, soit environ un habitant sur cinq. En parallèle, le nombre de personnes nées en Espagne continue de diminuer, conséquence directe d’un solde naturel négatif qui s’aggrave depuis près d’une décennie.
En 2024, le pays a enregistré 322 075 naissances pour 461 946 décès, soit un déficit naturel proche de 140 000 personnes, le plus élevé jamais observé. Les décès dépassent durablement les naissances depuis 2017, sans perspective d’inversion à court terme.
Une natalité au plus bas en Europe
Le taux de fécondité espagnol s’établit à 1,16 enfant par femme, le plus faible de l’Union européenne, à peine au-dessus du niveau historiquement bas observé en Corée du Sud. L’âge moyen à la première maternité atteint 32,6 ans, un record européen.
Cette situation s’explique par plusieurs facteurs structurels : précarité de l’emploi, coût du logement, instabilité économique, mais aussi vieillissement accéléré de la population. Plus de 20 % des Espagnols ont désormais plus de 65 ans, tandis que la génération du baby-boom entre massivement dans l’âge de la retraite.
Des Espagnols en recul, des naturalisations en hausse
En 2024, alors que la population totale augmentait de plus de 500 000 personnes, le nombre de citoyens espagnols diminuait d’environ 130 000. L’Espagne se maintient démographiquement non par les naissances, mais par les naturalisations.
Plus de 240 000 personnes ont acquis la nationalité espagnole l’an dernier, majoritairement originaires d’Amérique latine, mais aussi du Maghreb. Cette dynamique explique l’écart croissant entre le nombre de résidents nés à l’étranger et celui des étrangers officiellement recensés, désormais un peu plus de 7,1 millions.
Les flux migratoires récents redessinent la carte du pays. La Colombie figure en tête des pays d’origine des nouveaux arrivants, suivie par le Maroc et par des Espagnols de retour. Les régions connaissant la plus forte croissance sont la Communauté valencienne, l’Aragon et la Castille-La Manche, où le logement reste plus accessible et les marchés du travail moins saturés.
À l’inverse, Madrid et l’Andalousie, malgré leur poids démographique, progressent plus lentement, freinées par la flambée des prix immobiliers et la saturation urbaine.
Plus de ménages, mais plus petits et plus âgés
Le nombre de ménages continue d’augmenter et approche désormais 19,7 millions, mais leur taille moyenne recule : 2,5 personnes par foyer. Cette évolution alimente la tension sur le marché locatif, en particulier dans les zones attractives pour les migrants ou les jeunes adultes retardant leur départ du domicile familial.
Avec près de 20 % de sa population née à l’étranger, l’Espagne rejoint les niveaux observés en Allemagne et dépasse ceux de la France ou de l’Italie. Si cette diversité est souvent présentée comme un soutien au marché du travail et au financement du modèle social, elle pose aussi des questions de cohésion, d’identité et de projection à long terme.
La dynamique actuelle permet de maintenir la population et d’alimenter les indicateurs économiques, mais elle ne répond pas à la crise centrale : celle d’une société incapable d’assurer son propre renouvellement démographique. À terme, la question ne sera peut-être plus de savoir si l’Espagne atteindra les 50 millions d’habitants, mais qui composera réellement cette Espagne de demain et si l’Espagne sera encore l’Espagne.
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
3 réponses à “Espagne : une population record portée par l’immigration, tandis que les Espagnols de souche reculent”
L’Espagne espagnole est proche du point de rupture. Encore 3 à 4 ans de socio-verdo-catalano-arabo- marxisme et la question démographique sera définitivement pliée.Olé !
les causes de la dénatalité sont bien connues: c’est le travail des femmes, conséquence d’une société qui les pousse à faire des études, faire carrière, être indépendantes de leur mari, voire ne pas se marier, tout en utilisant la contraception. Les raisons économiques toujours évoquées ne tiennent pas la route puisque les pays les plus pauvres sont ceux qui font le plus d’enfants. Donc: « précarité de l’emploi, coût du logement, instabilité économique », non ce n’est pas la cause première ! partout où on a fait travailler les femmes (occident, Asie) la natalité chute
Je ne crois pas au retour de la femme au foyer, le lien social par le travail et l’indépendance financière sont indispensables à l’équilibre d’une nation. Il faaudrait plutôt réfléchir à la différence de la femme par rapport à l’homme par le fait incontournable qu’elle enfante. La société doit donc la considérer, et l’accompagner, en matière de droit du travail et de structures dédiées, comme devant bénéficier de toutes les facilités pour mener vie professionnelle et vie familiale pour prendre en compte son rôle particulier de femme dans la société.