08/08/2014 – 07H00 France (Breizh-info.com) – Il y a quelques mois, Breizh-Info s’était intéressée au sort peu enviable des Vendeurs-Colporteurs de Presse (VCP) corvéés et taillés à merci par Le Télégramme pour qui ils travaillaient (lire l’enquête)
L’un des problèmes que nous avions relevés c’est que les VCP ne sont pas rémunérés selon le temps qu’ils passent à distribuer les journaux, mais le nombre de journaux qu’ils distribuent pondéré d’une indemnité kilométrique. Ainsi, « selon que son circuit est urbain ou rural, et en fonction du nombre de journaux distribués et du nombre de kilomètres parcourus, le VCP touche une commission de 14,9 à 21,9 % sur chaque journal, soit entre 13 centimes et 20 centimes, sur un journal vendu au consommateur 0,90 centimes chaque jour ». A cela s’ajoute une indemnité kilométrique : « Pour une tournée moyenne de 65 km, soit 2015 kilomètres par mois, elle s’élève à 261,95 € ».
Le problème, c’est qu’en plus du fait que les indemnités kilométriques appliquées sont bien au-dessous du barème légal (et du prix du diesel), le VCP doit aller chercher les journaux, se rendre au début de sa tournée et se coltiner diverses tâches d’administration, de collecte du prix des abonnements et de prospection. Bref, au total, il gagne 6.45 € de l’heure alors que le SMIC est à 7.40€.
D’où un certain mécontentement des VCP – au Télégramme et ailleurs – qui a été porté par les instances nationales de plusieurs syndicats dont la CGT ; s’en sont suivies des négociations, notamment avec les ministères du Travail et de la Culture, puis un accord national signé le 28 mai 2014 entre le groupement patronal Grepp et les cinq syndicats CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT et FO. Il est applicable à partir du 1er décembre 2014.
Désormais, il y aura une durée de référence pour laquelle le porteur sera payée. Prédéterminée, elle est laissée à la charge de l’employeur – libre d’organiser comme bon lui semble l’organisation de son entreprise, selon un principe ancien du droit du travail. Cependant, pour ne pas dépendre exclusivement du bon vouloir de l’employeur, le VCP pourra demander un réétalonnage de sa tournée en sa présence, sur le terrain, selon une procédure propre à chaque entreprise de presse.
La durée de référence (qui figurera aussi sur le bulletin de paye du VCP) prend en compte :
– le temps de préparation au portage ;
– le temps de liaison entre le lieu de prise de journaux et le premier client ;
– le temps de livraison sur la tournée jusqu’au dernier client ;
– le temps de retour au lieu de prise de journaux s’il y a plusieurs tournées ;
– le temps de réalisation des autres tâches (administratives, calcul des factures des clients…)
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