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Émeutes à Nantes : trois caméras sciées, sept antifas arrêtés et quatre voitures brûlées dimanche

Les émeutes liées à la mort d’Aboubakar Fofana – qui ne s’est pas arrêté à un contrôle routier au Breil-Malville et a été abattu par un CRS – sont clairement en retrait ce week-end par rapport au milieu de la semaine, malgré l’implication directe de l’extrême-gauche. Cependant, le sciage au pied de trois mats supportant des caméras de vidéo-protection ce dimanche pouvait laisser craindre un regain de tension, mais la volonté politique d’en finir est subitement apparue : sept antifas venus donner leurs consignes ont été arrêtés. D’où un (quasi) calme plat.

Le samedi, une « grosse vingtaine » de voitures ont été brûlées dans Nantes, selon une source proche du dossier – le bilan « officiel », paru dans la presse mainstream locale, est de 18 voitures. Des feux ont été notamment signalés à la Bottière, près de l’espace d’animation de Beaulieu (dont les vitres ont déjà été cassées il y a quelques jours), au Breil, à Bellevue, aux Dervallières… mais encore à Bouguenais et Thouaré-sur-Loire. À la Bottière, un témoin a vu « de très jeunes enfants » mettre le feu. À la Chapelle-sur-Erdre et Couëron les forces de l’ordre sont intervenues pour des feux de poubelles.

Ce dimanche cependant le sciage au pied de trois caméras de vidéo-protection perchées sur des mats (deux au Breil, une aux Dervallières) pouvait laisser craindre un regain de tensions. Il est assez remarquable que les photos des caméras encore en train de brûler une fois descendues ont été postées par Taha Bouhafs. Ce dernier a été candidat de la France Insoumise à Echirolles, près de Grenoble, en 2017, où il a accusé un militant d’En Marche de l’avoir brutalisé, sans preuves.

Militant antifa déclaré, il a aussi relayé la rumeur du mort de l’évacuation de Tolbiac et a persisté contre toute évidence. Toujours lors de l’évacuation, il a insulté les policiers, et était alors aux côtés de Leïla, qui a aussi accusé la police d’avoir tué un des occupants de la fac avant d’avouer avoir menti.

Tout d’un coup la volonté politique s’est réveillée – l’implication politique des antifas dans les émeutes au Breil est connue au moins depuis mercredi soir – et sept antifas ont été arrêtés. Enfin, selon eux, ce sont des « zadistes venus soutenir » ou « discuter » avec les habitants du Breil. Une petite dizaine d’antifas a cependant été oubliée sur place, dont Taha Bouhafs.

En pratique, comme nous l’avons constaté de visu, ils donnaient des ordres et des conseils techniques aux émeutiers pour faire le maximum de dégâts. Entre autres, nous les avons vu aussi casser les vitres du restaurant l’Orangeraie rue des Plantes – et du restaurant vietnamien voisin.

antifas

Source : Breizh-info.com

Lors de notre tournée ce dimanche soir, nous avons constaté un calme inhabituel. À Plaisance, pas de police dans le quartier à 1 h 20, seule une voiture arrêtée, feux allumés surveille l’avenue Chasteland au niveau des arrêts Cravate – où il y a eu plusieurs véhicules brûlés les jours précédents. Au Breil, entre 1 h 50 et 2 h 50, rien à signaler, sinon quelques petits groupes dehors, au fond de la place Cohl et au carrefour Plantes/Dullin, ainsi qu’une banderole mise en place par les antifas plus tôt dans l’après-midi. Calme plat encore à Beaulieu et Malakoff.

 

La police a d’ailleurs changé de tactique, puisqu’elle était moins positionnée dans les quartiers. Au Breil, deux voitures de gendarmeries à la suite tournaient dans le quartier, et deux fourgons aux abords (en passant par Coubertin au sud et Méliés au nord). Cependant un coup de chaud n’a pu être évité aux Dervallières vers quatre heures du matin. Quatre voitures ont flambé cette nuit de dimanche à lundi à Nantes.

antifas

Source : Breizh-info.com

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Source : Breizh-info.com

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Source : Breizh-info.com

Le Breil : un habitant accuse

Sur Twitter, un autre habitant du quartier livre un témoignage plus long. « Tout d’abord, sachez que j’habite au #Breil, juste à côté du lieu du drame, que je suis un père de famille sans histoires, avec un travail et qui essaye de faire en sorte que sa femme et son petit ne manquent de rien. Depuis la mort d’#aboubakar, j’entends toutes les nuits des émeutes avec lesquelles je n’ai rien à voir et je vois le matin les dégâts des incendies, tout ça tout autour de mon immeuble », commence-t-il.

« Ceux qui sont responsables et/ou acteurs des émeutes, vous en avez vraiment quelque chose à foutre de la justice? Cramer des bagnoles fera revenir votre pote (si il a vraiment été votre pote)? Qui plus est des bagnoles qui appartiennent à vos voisins qui n’y sont pour rien. Et je ne parle pas des commerces qui ont tout perdu à cause de vous, sans aucune raison. C’est de la justice, ça? Et les bâtiments comme l’Atelier aux #Dervallieres qui était un organisme de réinsertion, donc là pour aider certains d’entre vous ? Justice aussi ? », s’interroge-t-il.

« Le jour de la marche blanche, ma femme était dans le même bus que celle qui a initié le rassemblement (du moins le prétendait-elle). Elle l’a clairement entendu dire qu’elle espérait que la marche dégénère en manifestation à des gamines. Un peu contraire à l’idée même de marche blanche », révèle-t-il. « D’ailleurs, les émeutiers sont si solidaires de la famille, pourquoi n’écoutent-ils pas ses appels au calme ? »

Il rappelle surtout la raison pour laquelle les CRS étaient là : « aussi bien les personnes sur les réseaux sociaux que les médias, ne parle du contexte. Pourquoi les CRS faisaient des contrôles dans le quartier ? Parce que le vendredi précédent, il y a eu un règlement de compte pendant lequel une jeune fille a pris une balle perdue dans la main en voulant fermer ses volets pour se mettre à l’abri. Et avant que certains me répondentouais mais elle est pas morte, je dis et alors? C’est moins grave pour autant ? ».

Tirs qui sont intervenus, eux, dans le contexte d’une série de règlements de comptes entre gangs du Breil et de Bellevue, sur fond de trafic de stupéfiants et de luttes d’influence. Tirs qui se poursuivent depuis plus de deux mois, sans que les autorités (mairie, préfecture, justice) ne trouvent moyen d’agir fermement pour coffrer tireurs et commanditaires, à de rares exceptions près… Or, quand la volonté politique se réveille, les moyens policiers, financiers et judiciaires sont souvent trouvés comme par miracle… comme le montre encore l’arrestation des antifas qui conseillaient les émeutiers du Breil.

« Arrêtez de vous cacher derrière de faux prétextes de justice pour justifier un vandalisme gratuit. Arrêtez de décider à la place de l’enquête ce qu’il s’est passé alors que vous n’étiez pas présents », adjure-t-il les émeutiers et ceux qui tentent de les utiliser. « Je demande juste au gens de ne pas estampiller tout drame comme un crime raciste dès qu’une personne de couleur en est la victime », conclut-il. Un appel au calme qui semble avoir été partiellement entendu ce dimanche soir.

Crédit photos : Breizh-info.com
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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