Ce matin, en allant à la pompe à essence, j’avais une étrange impression. Celle de me retrouver trois mois en arrière. Le gasoil dépasse les 1,40€/L, talonnant le prix de l’essence. Trois mois de mobilisation des Gilets Jaunes pour ça ? Revenir à un prix aussi haut ? Retour sur ce mouvement qui malgré tout, perdure dans le temps, sans organisation, sans véritable leader et avec plusieurs courants de pensée.
Trois mois se sont passés depuis la première journée de mobilisation des Gilets Jaunes. Pour la première fois en France, un mouvement d’ampleur s’est créé sur les réseaux sociaux. Le 17 Novembre 2018 a vu nos ronds-points, nos centre-commerciaux, nos villes, bloqués par des citoyens.
Et ceci malgré les sanctions promises par le gouvernement (suspension du permis, fortes amendes). Devant la mobilisation massive et les actions « coup de poing », l’Etat n’a pu rien faire sur cette première journée.
Pour beaucoup, la raison de la colère relevait du pouvoir d’achat, avec l’augmentation du carburant à la pompe. Environ 1,55€/L pour l’essence et 1,50€/L pour le gasoil, L’Etat a finalement baissé les taxes pour calmer le peuple.
Nous nous sommes alors retrouvés avec deux types de Gilets Jaunes :
- Ceux qui avaient juste la motivation économique (pouvoir d’achat, prix du carburant), ayant obtenu la prime d’activité, l’augmentation du SMIC et la baisse du carburant. Ils ont en partie arrêté la mobilisation, surtout après l’arrivée des casseurs.
- Ceux qui ont pris conscience de la situation, ceux qui se sont politisés, qui veulent changer plus profondément la société. En plus de l’aspect économique, ils demandent en plus le Référendum d’Initiative Citoyenne. Ils demandent également plus de considération pour la France périphérique, celle qui est oubliée de la politique de la ville.
Le gouvernement a mis du temps à réagir. D’abord il a promis une baisse des taxes, puis suite au maintien des manifestations hebdomadaires et de la présence dans les médias, il a instauré un grand débat national. Parallèlement s’est déroulée une répression violente lors des rassemblements. Combien de blessés ? De garde à vue ? De manifestants éborgnés ?
L’extrême-gauche, absente aux premiers actes des Giles Jaunes (Pas intéressé au départ par le peuple, le franchouillard, le petit blanc…), a joué encore une fois son rôle de larbin du système. En arrivant avec ses gros sabots, en essayant de récupérer ce mouvement, en installant un climat de peur, et en cassant tout ce qui représente le « système financier ». Cette mouvance politique a fait fuir encore une fois certains gaulois réfractaires. L’extrême gauche empêche donc l’alliance du peuple de gauche avec le peuple nationaliste.
Au final, que retenir de tout ceci ? Puisque comme dit en introduction, le carburant revient au même prix qu’en novembre. Tout le monde voit bien que les mesures promises par le gouvernement ne changeront rien.
Le gros point positif reste la mobilisation permis notamment grâce et via les réseaux sociaux. Qui aurait pu croire que la caissière du Leclerc serait allée bloquer un rond point le samedi matin avec l’électricien du village et la retraitée ? Cette mobilisation, forte, inattendue, multiform, montre que tout n’est donc pas perdu pour notre peuple.
Daniou Christophe
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