Refrain classique : le Pays de Retz est noyé d’eau en hiver, mais à sec en été. Sa population a beaucoup grossi ces dernières années – les aménagements routiers ont favorisé l’étalement de la métropole nantaise – mais les ressources en eau sont restés à peu près les mêmes. La préfecture de Loire-Atlantique vient de signer un nouvel arrêté cadre sécheresse.
Au nord du département, le bassin de la Vilaine, qui comprend aussi les affluents de l’Isac (canal de Nantes à Brest) à l’ouest du bief de séparation de Bout de Bois, le Semnon, la Chère, le Don et le bassin de l’Oudon dans l’extrême nord-est du département (cette rivière coule essentiellement en Ille-et-Vilaine et Mayenne) sont classés en alerte. Les prélèvements sont donc autorisés dans les ressources en eau avant 10h et après 20h sauf le week-end.
Au sud, la quasi-totalité des bassins du sud et de l’est du Pays de Retz (côtiers bretons, Logne, Boulogne, Ognon) sont en situation de crise. Dans cette zone, il est interdit aux particuliers d’arroser les potagers, remplir ou mettre à niveau les piscines, laver les voitures, sous peine d’amende. L’alimentation des fontaines publiques est suspendue.
Des pratiques agricoles vulnérables aux sécheresses récurrentes
Les agriculteurs ont encore une dizaine de jours devant eux, pour les parties du Pays de Retz réalimentées par l’eau de la Loire. Cependant la situation inquiète. Cet état de crise n’est habituellement atteint que début août, et il faut essayer de tenir jusqu’aux moissons – mais si la situation se dégrade, l’arrosage des cultures ne sera possible que la nuit.
De nombreux agriculteurs irriguent leurs cultures. Cela rend les sécheresses plus sensibles qu’avant en la quasi-absence de retenues collinaires pour stocker l’eau abondante en hiver. Mais le Pays de Retz a toujours été une zone à l’hydrologie complexe.
Il compte même dans sa partie nord, du lac de Grandlieu au Pellerin, une rivière, l’Acheneau, au dénivelé très faible – 40 cm sur 28,9 km de long – dont le cours peut s’inverser. Une écluse a été construite pour réguler le débit de cette rivière qui coule dans les deux sens et gérer le niveau du lac de Grandlieu, un sujet de débat permanent entre chasseurs, pêcheurs et éleveurs.
LM
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