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Ces grands vins encore à portée de bourse

Notre série se propose de mettre en lumière des vins qui incarnent l’excellence dans leur appellation respective. Ces-derniers appartiennent à une élite privilégiée autour de laquelle se tisse un savoir-faire d’exception, nourri soit par une longue histoire ou bien conforté dans leur gloire au travers d’une fulgurante ascension. Quoi qu’il en soit, une supériorité naturelle faisant consensus dans le monde de la critique, hisse leur niveau au-dessus de la mêlée, au point d’en faire des modèles du genre, convoité et copié par les épigones.

Mais le plus souvent cette préséance tient à l’affirmation d’un style idiosyncratique, inaltérable au fil des années et des modes. Pourtant, ce qui constitue leur vraie valeur, se relève moins dans leurs qualités exceptionnelles et leur source d’originalité, que dans une improbable accessibilité insensible au renchérissement des temps.

En effet, les vins retenus dans cette sélection conservent une retenue tarifaire assez déroutante au regard du niveau des vins. Elle donne ainsi accès à des monuments du monde vinicole dont les prix n’ont pas été pollués par la spéculation du marché. Aussi, forment-ils une sorte du purgatoire du grand vin en raison d’un statut incomplètement adoubé par les mécanismes de la spéculation (rareté, modes, tropisme des grands vignobles).  ce titre., l’amateur y trouvera de grandes affaires à saisir sous réserve toutefois d’être sensibilisé à une dimension culturelle du vin qui participe aussi de sa valeur !

Héritiers du Comte Lafon (Mâcon)

L’histoire de ce domaine est récente puisqu’elle débute en 1999, avec le rachat d’une propriété assoupie du Mâconnais par l’un des caciques de Meursault : Dominique Lafon. Cette expansion extra bourguignonne n’est pas sans rappeler l’aventure jurassienne de Guillaume d’Angerville (Volnay) avec la création du domaine du Pélican, à l’origine d’un chardonnay qui fait lui aussi désormais autorité.

Dans les deux cas, il faut y voir les effets bénéfiques de l’heureuse transposition d’un savoir-faire qui se garde de tout « copier-coller », nuisible à l’expression singulière du terroir d’accueil. D’ailleurs, difficile de retrouver dans la ligne ultra effilée des mâcons, la patte renflée des meursaults de Dominique Lafon, dont le rôle personnel, se borne depuis son acquisition, à un bienveillant patronage sur la destinée d’une des propriétés les plus en vue du Mâconnais.

La greffe d’une signature aussi prestigieuse que celle de Dominique Lafon a bien évidemment secoué les positions et fait jaser le petit monde du Macônnais.

Avec son arrivée, s’est opéré tout un transfert de capitaux et d’ambition à même de régénérer le terroir hôte dans une saine émulation concurrentielle, pas toujours perçue d’un bon œil par les plus traditionalistes. Vingt ans après, le domaine de 20 hectares supervise une production notable de 170 000 bouteilles affichant un niveau éblouissant, si l’on tient compte de la quantité produite et de la grande diversité des crus représentés.

Présente dans quasiment toutes les appellations village du Mâconnais, la gamme ne souffre d’aucune faiblesse et partage la même épure dans une rigueur d’application qui force l’admiration. Ligne effilée, finale salivante et saline, limpidité cristalline, maturités abouties, élevages bien calés, bref les chardonnays de chaque terroir se rassemblent sous une patte stylistique enthousiasmante. La maître de chai, Caroline Gon, parvient sous l’égide de la biodynamie a maintenir dans chacun des vins, une brillance aromatique qui manque à des chardonnays mieux nés sur les terroirs plus illustres de la Côte de Beaune.

C’est en cela que les vins du domaine Héritiers du Comte Lafon représentent une glorieuse entrée en matière dans l’Olympe des grands chardonnays bourguignons. Pour une vingtaine d’euros, tous les vins offrent les attributs du grand bourgogne blanc, sans tomber dans l’écueil du boisé ostentatoire auquel se substitue une fascinante richesse en extrait.

S’il fallait choisir un vin porte-drapeau : alors il faudrait sans doute aller le chercher dans le Mâcon Milly Lamartine, berceau du domaine, et en particulier le clos du four, le représentant d’une magnifique sélection parcellaire qui magnifie les qualités du raisin dans un surcroît d’opulence, assez distinctive pour l’orientation générale de la gamme.

Raphno

Crédit photos : DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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