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Reportage. Une virée à la découverte de la Basse-Normandie et des plages du Débarquement

En ce Dimanche, nous vous proposons un petit reportage touristique à la découverte de la Basse-Normandie et des plages du Débarquement. Ou plutôt d’une partie de la Basse-Normandie, entre Manche et ouest du Calvados, autour de paysages et de lieux chargés d’histoire et de mémoire.

En ces temps d’alternance entre confinement, couvre feu, interdictions multiples de voyager, pour les Bretons, la Normandie, et notamment la Manche, c’est juste à côté, ne l’oublions pas, ce qui permet de « voyager » chez le voisin à moindre coût, et à la découverte d’une nouvelle terre. On vous propose un parcours non exhaustif.

Une Normandie médiévale

La Normandie est particulièrement riche en châteaux et manoirs. Vous pourrez y découvrir de prestigieux vestiges de l’époque des ducs-rois d’Angleterre, tels les châteaux forts de Caen et Falaise, Château-Gaillard aux Andelys, Gisors, ou Harcourt.

Mais il y a aussi des citadelles moins connues et qui valent le détour : c’est ainsi le cas, à l’Ouest de la Manche, dans le Cotentin, face à Jersey, du château de Pirou. Le château de Pirou est un ancien château fort, fondé dans la seconde partie du xiie siècleet profondément remanié au xviie siècle, dont les vestiges se dressent sur la commune de Pirou. Il a été restauré entre 1968 et 1994 sous la direction de l’abbé Marcel Lelégard.

Si vous passez dans le coin, n’hésitez pas à vous y arrêter et à prendre une heure pour le visiter (en passant par la boutique, dans laquelle vous pourrez même trouver de belles Tours de Jül ou de la littérature sur l’histoire de Normandie). Vous y découvrirez même une alternative parallèle et moderne à la tapisserie de Bayeux racontant l’histoire du château.

Une fois la forteresse visitée, et pour rester dans le thème médiéval, direction Bayeux. 1h15 de route en passant par les terres, pour voir la ruralité normande de plus près. Profitez en pour passer par St Jean de Daye, et pour déjeuner à l’auberge polonaise « Chez Hubert ». Dans un cadre sobre, vous serez accueilli par ce couple de restaurateurs polonais qui seront ravis de vous faire goûter à la cuisine de leur pays. Et entre nous, un restaurant polonais en plein milieu de la campagne normande, c’est suffisament insolite pour que l’on s’y arrête, surtout lorsqu’on sait que l’on va très bien y manger (avec des vodkas polonaises qui valent le détour).

Après cette pause copieuse et arrosée, direction Bayeux, pour y découvrir un trésor du patrimoine français et normand, avec la tapisserie de Bayeux. Sur près de 70 mètres de long, vous plongerez dans le récit brodé de la conquête de l’Angleterre en l’an 1066 par Guillaume, duc de Normandie. Et au préalable, dans le récit des guerres entre Normands et Bretons.  La visite du musée permet de découvrir la Tapisserie de Bayeux dans son intégralité, de l’approcher sans l’endommager et de comprendre son histoire et sa réalisation grâce à un commentaire audioguidé, décliné en 16 langues. Un commentaire junior de qualité est également proposé en français et en anglais. Une exposition permanente à l’étage et un film enrichissent la visite.

Après cette visite impérative dans ce secteur de la Normandie, profitez-en pour aller découvrir un autre joyau de Bayeux : sa cathédrale Notre-Dame de Bayeux, une cathédrale de style gothique, siège du diocèse de Bayeux et Lisieux .Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis 1862. Majestueuse, abritant de magnifiques vitraux, elle vous permettra là encore de plonger dans l’histoire religieuse locale, tout en s’interrogeant, comme à chaque fois que l’on visite une de ces cathédrales, sur la capacité des hommes, autrefois, pour construire d’aussi grands édifices sans aucun apport électrique, thermique, ou autre…

Toujours dans la campagne normande, si vous êtes à la recherche d’un bouquiniste pour trouver quelques pépites sur la Normandie, ou sur l’Histoire tout simplement, alors essayez de faire un détour jusqu’à la Librairie Damien Renouf, située dans la bourgade de Cormolain, à proximité de Bayeux. Vous pourriez y trouver la perle rare que vous recherchez (et c’est de toute façon l’une des seules librairies dans le secteur).

Une Manche et un Calvados théâtres du Débarquement et de la guerre

Mais la visite de la Manche et du Calvados attire aujourd’hui essentiellement des touristes venus du monde entier pour découvrir les théâtres du Débarquement et de la guerre essentiellement entre 1944 et 1945. Et côté lieu de mémoire, en une semaine, vous avez le temps largement de découvrir l’essentiel de ces lieux, tout du moins dans une bonne partie de ces départements. Mais on ne vous parlera que de notre sélection. Pas de mémorial de Caen par exemple, car trop urbain, trop « classique » et surtout, insupportable à visiter avec toutes les mesures sanitaires prises, en plus de la foule, nombreuse, qui s’y précipite.

Il y a d’abord les nombreux cimetières à aller voir, pour rendre hommage à tous ces soldats tombés lors d’une guerre civile qui a ensanglanté toute l’Europe. Le mieux pour son organisation est d’y aller par secteurs géographiques, en établissant ses visites autour des 5 plages du débarquement : Utah Beach et Omaha Beach à l’Ouest (Débarquement américain), Gold Beach et Juno Beach (Anglais et Canadien), et enfin Sword (Nouvelle-Zélande) tout à l’Est.

Du côté d’Omaha Beach, outre l’escapade sur une plage immortalisée au cinéma par le film « Il faut sauver le soldat Ryan », premier film signé Spielberg à montrer la guerre de façon aussi réaliste, vous découvrirez le cimetière américain de Colleville-sur-Mer. Le territoire du cimetière est une concession perpétuelle faite par la France aux États-Unis, comme il est d’usage pour tous les cimetières militaires relatifs aux deux guerres mondiales. On y trouve un mémorial, mais aussi une chapelle, ainsi que le Jardin des disparus. Et bien entendu, le cimetière. Dix blocs, séparés par l’allée centrale en deux groupes de cinq, forment l’espace dédié aux tombes où reposent les corps de 9 388 personnes, dont 307 inconnus et quatre femmes. Ces personnes sont principalement décédées le jour du débarquement ou dans les semaines suivantes en Normandie, principalement au combat. 14 000 dépouilles, d’abord inhumées en Normandie, ont été rapatriées aux États-Unis, à la demande de leurs proches.

Dans la foulée, toujours sur place, nous vous conseillons la visite de l’Overlord Museum, qui contient de nombreux matériaux et équipements de l’époque, et qui est particulièrement agréable à faire avec des enfants, qui trouveront cela ludique.

Puis après quelques minutes de route, rendez-vous au cimetière militaire allemand de La Cambe, situé à La Cambe dans le nord-ouest du Calvados (au bord de la route reliant Caen à Cherbourg). 21 222 soldats allemands tombés lors des combats de juin à août 1944 au cours de la bataille de Normandie y sont enterrés. Là encore, un moment poignant, surtout à la vue de ces tombes dont on se rend compte que pour beaucoup d’entre elles, elles appartiennent à des jeunes qui n’avaient pas 20 ans lorsqu’ils sont morts. Vous y trouverez également, pour les férus d’histoire, la tombe de Michael Wittmann (mort le ), Hauptsturmführer-SS, un des plus redoutables chefs de char allemand de la Seconde Guerre mondiale (bloc 47, rangée 3, tombe 120).

Montez ensuite un peu au nord, et rendez-vous sur la pointe du Hoc, qui fut le théâtre d’une des opérations du 6 juin 1944. Située entre les plages d’Utah Beach (à l’ouest) et d’Omaha Beach (à l’est), la pointe avait été fortifiée par les Allemands et, selon les reconnaissances aériennes alliées, était équipée de pièces d’artillerie lourde dont la portée menaçait les deux plages voisines. Il avait été jugé primordial, pour la réussite du débarquement, que les pièces d’artillerie soient mises hors service le plus rapidement possible. Outre la découverte des restes de la batterie, vous pourrez entreprendre une belle marche en bord de mer, et des paysages qui vous rappelleront sans doute le Cap Frehel. Avec un peu de chance, vous y verrez même des dauphins venir vous saluer !

Autre destination à ne pas manquer, St Mère Eglise, son église, et son parachutiste John Steele qui s’est rendu célèbre en restant accroché au clocher de l’Eglise de cette petite bourgade lors de l’opération Overlord. Sainte-Mère-Eglise a vu des parachutistes « pleuvoir » sur le bourg et ses alentours durant la nuit du 5 au 6 juin 1944. Outre la visite de l’Eglise, le musée Airborn Museum vaut que l’on s’y attarde, là aussi ludique, et historiquement intéressant (une partie étant en rénovation actuellement).

Petite digression gastronomique, mais nous y avons trouvé l’une des meilleures pâtisseries du secteur, la Boulangerie Patisserie Marguerie. N’hésitez pas à vous y restaurer, vous ne serez pas déçu.

En quittant la ville et en remontant vers le nord-est, ne manquez pas la découverte de la batterie de Crisbecq. Il s’agit de la plus grande batterie d’artillerie allemande des plages du débarquement, construite pour la défense côtière pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle a été construite par l’organisation TODT à partir de l’été 1941 et a été choisi pour son altitude de 28 mètres et son panorama qui offre une vue imprenable de la Pointe du Hoc à Saint Vaast la Hougue. Vous en avez facilement pour 2h de visite, et là encore, il faut souligner le travail de reconstitution réalisé par le propriétaire des lieux et ses employés.

La boucle de ce petit périple normand ne serait pas boucler sans un retour à Bayeux, cette fois-ci pour y visiter un autre cimetière, britannique celui ci. C’est le plus grand cimetière militaire britannique en France. Le cimetière regroupe les tombes de 4 648 soldats tombés au cours des combats de la Seconde Guerre mondiale. Parmi ces soldats, on trouve :

  • 3 935 Britanniques,
  • 181 Canadiens,
  • 17 Australiens,
  • 8 Neo-Zélandais,
  • 1 Sud-Africain,
  • 25 Polonais,
  • 3 Français,
  • 2 Tchécoslovaques,
  • 2 Italiens,
  • 7 Russes
  • 466 Allemands.

Profitez-en pour visiter un autre musée, peut être moins intéressant que les précédents, mais qui vaut néanmoins le détour : le Musée de la Bataille de Normandie

 

Sur 3-4 jours, en famille, vous pouvez largement faire toutes ces découvertes, qui vous permettront de revenir en Bretagne, ou ailleurs selon où vous habitez, avec le sentiment d’avoir découvert une partie de notre patrimoine, et d’être allé sur les traces d’hommes qui ont payé de leur vie les décisions folles de dirigeants qui, en 39-45 comme en 14-18, ont envoyé des millions de jeunes mourir pour des intérêts qui n’étaient pas forcément les leurs.

YV

Crédit photo : breizh-info.com
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Une réponse à “Reportage. Une virée à la découverte de la Basse-Normandie et des plages du Débarquement”

  1. Pschitt dit :

    Aux portes de la Bretagne, vous auriez pu citer aussi le mausolée d’Huisnes, en vue du Mont Saint-Michel. On y a regroupé les corps d’environ 12.000 Allemands, dont beaucoup tués en Bretagne. Le lieu est émouvant en particulier à cause du nombre d’enfants en bas âge (plusieurs dizaines) enterrés là. Il s’agit apparemment des enfants d’auxiliaires féminines de l’armée allemande enceintes ou juste accouchées au moment du Débarquement, qui n’ont pas survécu à la dureté des conditions de détention dans les camps de prisonniers.

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