Produits en date courte : attention aux mauvaises pratiques de certains magasins !

Le magazine 60 Millions de consommateurs s’est penché sur certaines mauvaises pratiques en grande distribution sur les produits en date courte, vendus avec une promotion de 20 à 50% selon les enseignes – généralement 30%. Certains prix apparaissent gonflés avant qu’une réduction ne soit pratiquée pour séduire les consommateurs.

« Dans un Auchan des Yvelines, des consommateurs ont remarqué cette pratique sur un saucisson de la marque le Batistou. Sur l’étiquette jaune de promotion ”date limite” l’offre semble intéressante puisque le saucisson est vendu 3.85 euros avec une réduction de 30% appliquée sur les 5.50 de départ. Problème, en regardant l’étiquette de derrière, le saucisson n’est pas du tout vendu à ce prix là à l’origine, puisqu’il est affiché à 4.70 euros […] le consommateur débourse 3.85 euros au lieu des 3.20 qu’il aurait du payer, donc 17% de plus, décrypte 60 millions de consommateurs ».

A Nantes, nos lecteurs nous signalent d’autres pratiques étranges : « une supérette récemment ouverte en plein centre-ville met des réductions à 20% sur les produits en date courte. Sauf qu’ils mettent une grande partie de ces produits dans une seule vitrine, avec juste l’étiquette -20% dessus, sans possibilité de comparer avec le prix non réduit – je me suis fait attraper plusieurs fois, à acheter des produits qui valent 5 ou 6 euros, souvent cinquante centimes, voire 1 euro plus cher que dans d’autres supérettes de la même enseigne à 500 m de là – au point qu’assez souvent, même avec la réduction de 20% ils sont vendus plus cher que dans des supérettes voisines de la même enseigne ou un peu plus loin du centre-ville ». Exemple, « un plat préparé, des pâtes au saumon, 6.30 dans cette supérette (!), 4.50 dans une autre du même quartier. Même avec 20% de réduction, ils le vendent plus cher ».

Les prix sont libres – mais la loi est claire, ils doivent être affichés pour que le consommateur sache à quoi il s’engage, selon l’article L113-3 du code de la consommation ; l’article 121-2 définit les critères des pratiques commerciales trompeuses (l’alinéa c concerne le prix), interdites par l’article L121-1. Par ailleurs, en cas de différence entre le prix sur l’étiquette et celui appliqué en caisse, le consommateur paie celui qui lui est le plus favorable (article 211-1 du code de la consommation)… sauf s’il est dérisoire ou très différent du prix réel (par exemple un téléviseur affiché en caisse 30 euros au lieu de 300).

« D’autres enseignes font mieux, sur l’étiquette il y a l’ancien prix, qui est barré et le nouveau de la réduction, c’est tout de suite plus clair – et c’est la preuve que c’est faisable », relève encore notre lecteur.

Un autre de nos lecteurs a relevé ces mêmes pratiques dans une supérette – de la même enseigne, encore. « Je suis allé voir la direction, qui m’a dit on ne peut pas afficher les prix sur les produits, c’est une question de logiciel. Dans ce cas, il faut qu’ils les laissent à -20% à côté des produits affichés au prix normal, comme le font les Auchan piétons [qui en plus de permettre de retirer les courses ont une activité de vente au détail]. Mais non…déjà qu’il y a des problèmes récurrents d’affichage des prix… et en plus il faut les surveiller en caisse, car ils oublient de passer les réductions sur chaque produit, et il faut le leur rappeler presque systématiquement  », confie-t-il.

Des pratiques qui peuvent être signalées à la DGCCRF (0.809.540.550 en semaine ou signal.conso.gouv.fr ). Tout manquement peut entraîner pour le vendeur une amende de 5000 euros (personnes physiques) ou 15.000 euros (personnes morales), d’après l’article 112-1 du code de la consommation. Pour rappel, la loi donne… cinq ans au consommateur pour agir après son achat (code civil article 2224).

Louis Moulin

Crédit photo : Wikipedia (cc)
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