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Agriculture. Éclaircissements sur le prix du lait bio [L’Agora]

Dans un paysage agricole complexe, notre collectif, fondé par les producteurs et productrices eux-mêmes, a opté pour une approche transparente et atypique ; sans transformation du lait, sans filiales ni opacité. Redistribuer intégralement les bénéfices aux 2200 producteurs membres est notre norme depuis notre création. Cependant, notre engagement en faveur d’une agriculture biologique sur tous les territoires présente de nombreux défis et impacte fortement notre prix du lait.

Transparence et partage des bénéfices : notre essence.

Notre PME française a une activité simple : collecter le lait bio, le revendre à nos partenaires, et redistribuer équitablement la valeur de la vente du lait à l’ensemble des fermes. Nous ne nous contentons pas de revendiquer nos valeurs, nous les incarnons dans nos actions. Les négociations commerciales se font en présence des producteurs, et nous faisons tout pour intégrer les dépenses et l’inflation sur les fermes au prix de vente. Enfin, les seuls actionnaires à qui nous devons rendre des comptes, ce sont nous. Les lignes budgétaires sont présentées et discutées entre producteurs chaque trimestre en réunion, et sont également envoyées dans un document écrit exhaustif puis votées en Assemblée Générale.

Un processus de fixation de prix atypique

Chaque étape de notre processus de fixation des prix est guidée par la transparence et l’équité. En début d’année, un premier prix du lait est déterminé, auquel s’ajoutent des bonus individuels liés à la qualité du lait. En fin d’année, le complément lié aux bénéfices de notre entreprise est redistribué aux fermes, constituant ainsi le prix “final” pour les producteurs. Ce modèle, basé sur une approche simple (revenus moins charges de structure), se distingue nettement des pratiques habituelles. Ainsi, il est essentiel de considérer la rémunération totale d’un producteur déterminée à la fin de l’année pour une analyse juste et équitable.

Des coûts importants inhérents à nos convictions 

Promouvoir l’Agriculture Biologique sur tous les territoires : Nous assumons le coût d’une agriculture 100% biologique et française (sans OGM, pesticides, engrais chimiques, et sans importation d’aliments) partout, même auprès des fermes situées dans des zones éloignées ; des Hautes-Alpes aux Pyrénées, en passant par les Vosges et le marais poitevin. Cette mission engendre des frais logistiques plus élevés, mais elle est le pilier de notre engagement en faveur d’une bio accessible à tous.

Répondre aux enjeux alimentaires en temps de crise : Durant les périodes difficiles, faire le choix de l’alimentation bio est un défi financier pour les Françaises et les Français. Nous faisons face à une réalité où 40% du lait bio est reclassé en conventionnel en raison du manque de débouchés, ce qui impacte notre prix du lait.

Nous appelons à une prise de conscience collective et soulignons l’importance et le rôle crucial du gouvernement et des acteurs de la filière dans le soutien aux producteurs et la promotion des produits biologiques.

Nathalie Delagnes, Présidente de Biolait et agricultrice dans l’Aveyron

Précision : les points de vue exposés n’engagent que l’auteur de ce texte et nullement notre rédaction. Média alternatif, Breizh-info.com est avant tout attaché à la liberté d’expression. Ce qui implique tout naturellement que des opinions diverses, voire opposées, puissent y trouver leur place.

Crédit photo : DR

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2 réponses à “Agriculture. Éclaircissements sur le prix du lait bio [L’Agora]”

  1. Franck dit :

    “Cette mission engendre des frais logistiques plus élevés”. Un poste de plus dans la chaîne qui va du producteur au consommateur. Des gens qui ont trouvé un moyen de payer un salaire sur le dos des producteurs et, en définitive, aux frais du consommateur.

  2. patphil dit :

    ne jamais oublier nos paysans sans lesquels le pays serait redevenu une forêt, ou une friche

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