La Fonderie de Bretagne (FDB), située à Caudan (Morbihan), est à un tournant de son histoire. Après des mois d’incertitude, l’entreprise, placée en redressement judiciaire en janvier dernier, pourrait être reprise par le groupe Europlasma. Ce dernier prévoit d’orienter l’activité vers la production de corps creux d’obus destinés à l’industrie de la défense. Un projet qui, s’il assure une pérennité financière, soulève des inquiétudes, notamment sur l’avenir des emplois.
Un projet industriel axé sur la défense
Si la reprise par Europlasma est confirmée dans les prochaines semaines, la Fonderie de Bretagne pourrait produire jusqu’à 24 000 corps d’obus par jour. Ces pièces seraient destinées à des obus de 80 mm et 120 mm, un savoir-faire que peu d’usines en France maîtrisent.
Cette évolution de l’activité s’inscrit dans un contexte international favorable où la demande en équipements militaires est en hausse.
Lors d’un comité social et économique (CSE) extraordinaire tenu ce jeudi 13 mars, le PDG d’Europlasma, Jérôme Garnache-Creuillot, a détaillé son projet aux représentants du personnel. Si la proposition semble cohérente sur le plan industriel, des doutes persistent, en particulier sur les garanties financières et la gestion des effectifs.
En effet, Europlasma prévoit de conserver 240 des 285 salariés actuels, un point de friction avec les syndicats. Selon les prévisions du repreneur, 45 emplois seraient supprimés dans l’immédiat, avec la perspective d’en recruter 70 à 80 d’ici un an et demi.
Par ailleurs, les salariés expriment une certaine méfiance vis-à-vis d’Europlasma, notamment en raison de son expérience passée avec Valdunes, une entreprise spécialisée dans la fabrication de roues de train, que le groupe a progressivement reconvertie dans l’armement.
Des contradictions syndicales mises en lumière
Cette position de la très gauchiste CGT qui se satisferait donc de produire des armes tranche avec les positions affichées par le syndicat dans le passé. En mars 2023, lors de son 53e congrès, la CGT publiait un document d’orientation appelant à « militer pour la paix et le désarmement« , affirmant que « la production et le commerce des armes doivent progressivement disparaître ». Le syndicat plaidait alors pour une « réappropriation publique des industries d’armement » et une reconversion vers des activités civiles.
Or, aujourd’hui, la CGT de la Fonderie de Bretagne se présente comme l’un des principaux défenseurs du projet d’Europlasma, reconnaissant que « c’est ça ou fermer l’usine« . Cette volte-face ne manque pas d’interroger sur la cohérence du discours syndical. Peut-on à la fois militer contre l’industrie de l’armement et se battre pour que la FDB intègre pleinement ce secteur afin de sauver les emplois ?
La période d’observation prolongée par le tribunal de commerce de Rennes permet aux syndicats de poursuivre les discussions avec Europlasma et d’exiger des garanties supplémentaires. Un nouveau CSE est prévu le 19 mars pour approfondir les négociations.
Si l’avenir de la Fonderie de Bretagne semble se jouer sur l’industrie de la défense, les salariés espèrent une solution qui préservera au mieux les emplois et assurera une stabilité économique à long terme. Pour les syndicats de gauche (CGT en tête), il semblerait que la perspective d’une fermeture et du chômage fasse fermer les yeux sur l’objet potentiel de la future usine : la fabrication d’obus destinés, par définition, à semer la mort lorsqu’ils explosent quelque part.
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8 réponses à “Caudan (56). Bientôt des obus produits à la fonderiede Bretagne…avec l’aval de la CGT qui entend pourtant « Militer pour la paix et le désarmement » ?”
Et notez bien vos noms sur les obus ! Assumez de semer la promotion de nos valeurs occidentales !
Ce n’est pas par hasard si 2 pays en perdition, l’Angleterre et la France, poussent à l’affrontement avec la Russie.
Le journaliste ne signe pas son article !?
Dans la vie tout n’est pas noir ou blanc …
Tant qu’à faire, à acheter des armes, autant les fabriquer nous mêmes. Il faut arrêter de se cacher derrière une morale humaniste, s’il faut utiliser des armes elles ne seront pas moins létales si elles sont fabriquées à l’étranger.
Voir la CGT militer pour la fabrication d obus , voilà qui ne manque pas de sel !
En même temps , ils seront sur place qu’en il s agira de saboter la production !!!
C est la CGT qui a saboté la SBFM , décourageant tous les actionnaires les uns après les autres !
Effectivement , beaucoup de zone grise a la SBFM !
C’est le côté débile de la transition énergétique del’UE qui apparait dans cette reprise.
Fabriquer des moteurs thermiques c’est mal pour la planète et pour cela il faut que l’on ferme les entreprises mais c’est super de fabriquer des obus pour tuer des gens et provoquer une guerre contre la Russie, la Chine et pourquoi pas les USA de Trump.
La CGT, c’est comme les chameaux dans le désert. Ils ont la peau tellement tendue que quand ils ferment les yeux, cela leur ouvre les mains pour recevoir l’argent.
Mais pas seulement dans le désert : dans les ports, ils ouvrent grand les mains et cela leur ferme les yeux.
Argent du Capital ou argent de la drogue : l’argent n’a pas d’odeur et on n’en voit jamais la couleur !