Les hommes polluent plus que les femmes… selon des études biaisées et incomplètes

Crier haro sur le mâle blanc est une mode qui a du mal à passer. Après avoir accusé ce dernier d’être à l’origine du racisme, de l’esclavagisme, de la colonisation, du sexisme, de l’établissement d’une société patriarcale, de la violence, de l’invisibilisation des femmes, de la transmission des stéréotypes de genre etc, pourquoi ne pas l’accuser directement de la destruction de la planète ? La manœuvre n’est pas nouvelle, mais France-info en remet une couche dans une vidéo (et c’est toujours aussi bête).

Tout ce qui est masculin est négatif

Les wokistes s’y attachent depuis de nombreuses années. On se souvient de l’élue Sandrine Rousseau qui nous sommait de “changer de mentalité pour que manger une entrecôte cuite sur un barbecue ne soit plus un symbole de virilité”, ou encore de la thèse universitaire de Priscille Touraille qui soutenait que les femmes sont plus petites que les hommes car ces derniers leur auraient dérobé les protéines depuis le Paléolithique, sans oublier la création du concept de « pétromasculinité » qui détruit la planète, «les énergies fossiles constituant un élément central de l’identité masculine dominante». France info persiste et signe :

« A cause de leurs habitudes alimentaires et de leurs modes de transports, les hommes émettent plus de CO2 que les femmes en #France ! C’est le résultat d’une étude publiée par la London School of Economics, selon laquelle ces comportements s’expliquent en partie par les stéréotypes de genre : se préoccuper de l’environnement n’est pas vu comme un trait très masculin. »

Étude ou travail militant ?

L’étude, oeuvre de deux chercheuses françaises est idéologiquement orientée, aussi bien dans ses prémisses – si les hommes consomment plus de viande, ce n’est pas dû à leurs besoins physiologiques spécifiques mais à des injonctions sociétales – que dans ses conclusions, puisqu’elle prône l’instauration de « campagnes qui déconstruisent l’association de la consommation de viande rouge et de la possession d’une voiture à la masculinité » (p.20).

Le texte illustre à nouveau qu’avec le tampon d’une université et un lexique de sachants, on peut faire passer pour sérieuse n’importe quelle thèse complètement superficielle. L‘étude prétend en effet arriver à quantifier les écarts d’émissions de gaz à effet de serre entre les sexes à travers les transports et l’alimentation « qui représentent 50 % de l’empreinte carbone des ménages français« . Et la conclusion est catégorique : « Nous montrons que les femmes émettent 26 % moins de carbone que les hommes dans ces deux secteurs. »

Quid de tous les autres secteurs ? Expédiés en un court paragraphe et une note, sur 50 pages d’étude :

« Bien que notre analyse ne tienne compte que de l’alimentation et des transports, les calculs à l’envers suggèrent que l’écart entre les sexes dans l’empreinte carbone ne disparaîtrait pas si nous prenions en considération la totalité du panier de consommation. Étant donné les preuves limitées d’un écart important entre les sexes dans les émissions des logements, qui représentent 23 % des émissions des ménages, les émissions provenant d’autres biens et services devraient être au moins
80 % inférieur pour les hommes afin d’éliminer complètement l’écart entre les sexes en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre provenant des aliments et des transports.
(…)
4 : Par exemple, on pourrait s’attendre à ce que les vêtements soient « gender-based » dans la direction opposée, mais cela ne représente que 3,5% de l’empreinte des ménages : 270 kilos CO2/person en Europe pour les vêtements sur 8 tonnes CO2/person pour consommation annuelle totale. »

Des études biaisées

La mode, une des industries les plus polluantes de la planète, représente au moins 10% des gaz à effet de serre : « C’est plus que l’impact des vols internationaux et le trafic maritime réunis » (Ademe). En Europe, 4 millions de tonnes de déchets textiles sont produits par an et seront ensuite brûles, émettant des gaz toxiques. La catastrophe environnementale continue à travers les colossales décharges à ciel ouvert de la fast fashion, qui, le long des rivières ou des mers des pays en voie de développement, constituent une calamité pour la population locale, la faune et la flore. L’enseigne Shein se vante d’un ajout moyen de 7.200 nouveaux modèles par jour. Un tiers de la pollution plastique des océans provient du lavage des tissus synthétiques et les arguments du recyclage ou de l’achat d’habits de seconde main ne sont que du greenwashing des marques de mode pour pousser outre mesure à la consommation. Il apparaît donc pour le moins surprenant que ce thème soit absent du texte.
La catastrophe environnementale du textile en génère une autre, celles des transports maritime et routier qui convoient les marchandises produites à des milliers de kilomètres et dont l’impact sur la nature ne peut en aucun cas être réduit aux émissions de CO2.
Les études comme la présente qui se focalisent exclusivement sur l’empreinte carbone personnelle sont complètement biaisées et ne suffisent pas à donner une vision d’ensemble de l’impact environnemental d’un produit ou d’un secteur. Pire, elles jouent sur les mots et font passer leur théorie comme parole d’évangile : tout est fait pour faire peser sur l’individu le poids de la pollution de la planète. La globalisation, toujours plus aberrante, et la surconsommation, toujours plus effrénée, sont rarement, voir jamais pointées du doigt.

Deux poids, deux mesures

Tout est fait pour faire peser sur l’individu le poids de la pollution de la planète… Et pas n’importe quel individu : l’homme blanc. Le Français en SUV qui fait des barbecues de viande rouge le dimanche, dixit France Info.
Mais qui achète frénétiquement des centaines de vêtements par an, totalement superflus, dont la durée de vie est devenue ridicule ? Accessoires de mode, chaussures, cosmétiques, biens culturels, petit mobilier, objets de décoration etc : les femmes sont les premières à surconsommer. Une surconsommation futile : Le consommateur rationnel est le plus souvent un homme ; la consommatrice manipulée est le plus souvent une femme » (Donohue), les publicistes le savent bien. Et si l’écart tend à se réduire, le marché du prêt-à-porter masculin en France ne représente que 15% tout au plus des ventes de vêtements dans le pays.
Entend-on les féministes dénoncer cet état de fait ? Absolument jamais. Pire, certaine d’entre elles comme « la spécialiste des politiques de transformation et d’inclusion » Marie Donzel, tentent de nous convaincre que les femmes consommeraient moins que les hommes arguant le préjugé – « Les blagues et les caricatures croquent les femmes en irréductibles dépensières » – et jouant sur les mots. Car si les femmes dépensent moins d’argent, cela ne signifie en aucun cas qu’elles consomment moins, un rapide tour dans n’importe quel centre commercial ou sur n’importe quel site de vente en ligne attestera que les femmes achètent plus en quantité, jettent plus… et donc polluent plus.
Et à supposer que ce soit là une manœuvre digne d’intérêt, comment peut-on penser un instant parvenir à établir correctement la pollution produite selon les sexes ? L’étude sus-mentionnée prend-elle en compte l’impact féminin dans le chauffage de la maison ou du bureau ? Les femmes souffrant plus le froid que les hommes et le chauffage consommant jusqu’à quatre fois plus d’énergie que la climatisation (que les hommes ont plus tendance que les femmes à utiliser l’été)… La part de shampoings, de masques capillaires et autres cosmétiques dispersée dans les eaux usées a-t-elle été évaluée ? Des femmes qui se douchent en moyenne plus souvent, plus longtemps et avec des températures plus élevées que leurs homologues masculins (ce qui nécessite une énergie considérable)… etc. On pourrait multiplier les exemples à l’infinie, le résultat n’en serait pas plus fiable.
Les choses ne sont donc pas aussi simples que les idéologues aimeraient nous le faire croire. Mais on le sait, le wokisme, c’est simpliste. Et mensonger. 
Audrey D’Aguanno

Crédit photo : Pexels
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8 réponses à “Les hommes polluent plus que les femmes… selon des études biaisées et incomplètes”

  1. Luc Secret dit :

    On pourrait aussi parler de l’hygiène, des produits de maquillage, de la teinture des cheveux…

  2. Durandal dit :

    Bonjour,

    Comme d’habitude, il ne s’agit pas d’écologie, mais de rendre notre société impuissante par une féminisation totale et totalitaire. Ces femmes malades sont incapables d’accepter la moindre autorité masculine.

    Cdt.

    M.D

  3. gautier dit :

    d’accord ! mais en politique elles nous polluent la vie de conneries.

  4. Ronan dit :

    Demat encore un bien bel article et rien à ajouter sinon que je constate que la nature est en pleine effervescence malgré le CO2 mais je vois que les plantes en ont besoin comme nous pour vivre ; alors arrêtons avec cette anxiété écologique et consommons des produits sains en court circuit chez le producteur ou au marché ; une voiture essence de plus de 100000 kms est là devant mon garage ; les vêtements et chaussures sont achetés d’occasion ; je ramasse et trie mes déchets dans les poubelles à disposition ; le chauffage est actionné s’il fait 18 degrés dans la maison… etc ; je me lave à l’eau froide sauf si malade… etc ; je n’achète que sur liste préalablement établie…etc; donc, je suis une personne consciente qui ne gaspille pas et incite à faire de même mes contemporains. Le groupe Queen et sa chanson « Another one bites The dust » est proposée tant que la SACEM ne vient pas polluer mon commentaire. Kenavo an holl

  5. Pierre dit :

    Merci de remettre les pendules à l’heure!

  6. Poulbot dit :

    Dans le genre hypocrisie , ce pseudo sondage féministe a outrance bas tout les records ; c’est l’arbre qui cache la foret de la mauvaise foi .

  7. kaélig dit :

    Et dire que l’on paye des « chercheuses » pour nous pondre des thèses pareilles !

  8. patphil dit :

    uniquement l’homme blanc surtout s’il a plus de 50 ans, euthanasie obligatoire

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