« Avant de les perdre sur un champ de bataille, les parents perdront leurs enfants dans la rue » : l’appel glaçant de la mère d’Élias, 14 ans, tué pour un téléphone

Presque un an après le meurtre d’Élias, adolescent poignardé dans le 14ᵉ arrondissement de Paris, sa mère, Stéphanie Bonhomme, continue de porter une parole que beaucoup de familles endeuillées n’osent plus formuler. Invitée de l’émission La Grande Interview (Europe 1 – CNews), elle a dénoncé, avec une dignité frappante, une justice des mineurs défaillante, incapable selon elle de protéger les jeunes Français des violences qui se multiplient dans l’espace public.

Un discours sobre, mais d’une sévérité implacable. Un discours qui résonne aujourd’hui dans une France secouée par des agressions d’adolescents chaque semaine, parfois pour quelques euros ou un simple téléphone.

« Avant le champ de bataille, c’est la rue qui tue nos enfants »

Interrogée sur la déclaration du général Fabien Mandon, chef d’état-major des Armées, affirmant que la France devait « accepter de perdre ses enfants » en cas de conflit, Stéphanie Bonhomme répond avec gravité :

« Je peux comprendre qu’un général prépare les parents à la guerre.
Mais les parents doivent comprendre qu’avant de perdre leurs enfants au combat, ils risquent d’abord de les perdre dans la rue. »

Son fils, Élias, 14 ans, revenait simplement de son entraînement de football lorsque ses agresseurs l’ont frappé à l’arme blanche pour voler son téléphone.
Un drame qui a sidéré tout un quartier — et au-delà, une France entière qui s’habitue désormais à voir des mineurs armés circuler librement.

Un rapport accablant : « la chronique d’une mort annoncée »

Publié le 22 octobre, le rapport de l’Inspection générale de la justice dresse une cartographie glaçante des failles ayant conduit à la mort de l’adolescent.

Les deux suspects, âgés de 16 et 17 ans, étaient déjà connus pour violences, vols, fugues et incidents répétés. Ils avaient même été convoqués au tribunal en novembre 2024… mais ne s’étaient pas présentés. Ni eux, ni leurs parents.

Le parquet avait demandé un contrôle judiciaire. Les juges l’ont refusé, s’appuyant sur les « regrets exprimés » par les adolescents.

La mère d’Élias résume : « Une succession de dysfonctionnements, toujours les mêmes mesures, jamais d’évolution… Pour nous, c’est la chronique d’une mort annoncée. La justice n’a pas protégé notre fils. »

Le rapport confirme en effet plusieurs incohérences :

– absence de suivi sérieux,
– décisions répétées sans tenir compte de la dangerosité,
– interdiction de contact… alors que les deux jeunes habitaient dans la même résidence.

« Nous voulons comprendre : pourquoi ? »

Stéphanie Bonhomme ne demande ni vengeance ni règlement de comptes. Elle réclame quelque chose de plus simple – et plus profond : « Les magistrats sont responsables de leurs décisions. Ils doivent pouvoir répondre aux familles. Pourquoi ces choix ? Pourquoi ces répétitions ? »

Elle demande la création d’une loi obligeant magistrats et avocats généraux à rencontrer les familles lorsqu’un dysfonctionnement est constaté dans un dossier ayant conduit à la mort d’un mineur.

Une demande de dialogue… qui lui a valu des attaques.
Certains magistrats l’auraient qualifiée de « victime écervelée » ou de « populiste », l’accusant de vouloir « partir en croisade ».

Face à ce mépris, elle a trouvé un soutien inattendu : François Hollande et Nicolas Sarkozy, qui l’ont reçue et encouragée dans sa démarche. Deux anciens présidents, deux familles politiques différentes… mais un même constat : le système actuel ne répond plus aux attentes des citoyens.

Le drame d’Élias n’est pas isolé. Quelques jours avant l’intervention de Stéphanie Bonhomme, Jean-Louis Borloo rappelait : « On perd déjà des enfants : le petit Élias, la petite Philippine, le petit Mehdi… »

Ces prénoms s’ajoutent à une liste qui, chaque mois, s’allonge dans les pages des faits divers.

La mère d’Élias résume ce sentiment, largement partagé dans l’opinion : « La justice des mineurs, aujourd’hui, ne protège plus la société. »

Stéphanie Bonhomme ne cherche pas la lumière médiatique. Elle porte une parole que l’on entend rarement aussi clairement : celle des familles confrontées à une violence devenue banale, et à une institution judiciaire qui, par idéologie ou par inertie, laisse filer des situations pourtant explosives.

Elle conclut : « Nous voulons de la transparence. Nous voulons que cela n’arrive plus jamais. Nous voulons comprendre pourquoi notre fils est mort. »

Un appel au dialogue. Un appel à la responsabilité. Un appel au courage politique, aussi, ce qui manque sans doute le plus dans une France où la violence des mineurs touche désormais chaque territoire, des grandes métropoles aux petites villes de province.

Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
[cc] Article relu et corrigé par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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