L’Union européenne prétend avoir trouvé la parade à l’immigration illégale. Non pas en rétablissant des frontières effectives, ni en réaffirmant la souveraineté des États, mais en opérant un glissement sémantique et politique : faire de l’immigration massive un phénomène officiellement organisé, administré, rationalisé. Autrement dit, légaliser ce qui échappe depuis des années à tout contrôle.
Sous couvert d’« ouvrir des voies sûres et légales », la Commission européenne assume désormais une stratégie qui consiste à fluidifier l’entrée de travailleurs non européens, en mettant en relation des employeurs du continent avec un réservoir de main-d’œuvre extérieure. Une politique présentée comme pragmatique, moderne, humaniste. Mais qui révèle surtout une incapacité profonde à comprendre — ou à vouloir comprendre — les causes réelles du rejet populaire de l’immigration de masse.
Une réponse hors-sol à une colère bien réelle
Partout en Europe, les peuples expriment une lassitude, parfois une colère, face à une immigration devenue structurelle, massive et déséquilibrée. Les préoccupations sont connues : pression sur les services publics, transformations rapides des paysages humains, tensions culturelles, insécurité, sentiment de dépossession. Rien de marginal. Rien de fantasmatique. Et pourtant, à Bruxelles, la réponse reste la même : plus d’immigration, mais mieux organisée.
Ce raisonnement repose sur une erreur fondamentale : croire que le problème réside uniquement dans le caractère « illégal » des flux. Comme si, une fois estampillés administrativement, ces flux devenaient soudain acceptables. Comme si les sociétés européennes n’avaient d’objection qu’à la forme, et jamais au fond.
Le faux débat humanitaire
Pour justifier cette fuite en avant, les institutions européennes déplacent systématiquement le débat sur un terrain moral. Il ne s’agirait pas de frontières, de peuples ou de cohésion sociale, mais de lutte contre les passeurs, de protection des migrants contre l’exploitation, de prévention des drames humains.
Bien sûr, personne ne souhaite voir des hommes et des femmes mourir en mer ou exploités dans des réseaux criminels. Mais prétendre que la seule alternative à ces drames consiste à faciliter l’installation en Europe relève d’un contresens. Si l’objectif était réellement de tarir les filières clandestines, la solution serait connue depuis longtemps : supprimer les facteurs d’attractivité, faire respecter strictement le droit d’asile, appliquer les expulsions, et rendre clair que l’entrée illégale ne débouche sur aucun avantage durable.
Or c’est exactement l’inverse qui se produit.
Des flux choisis… mais par qui ?
La rhétorique officielle insiste désormais sur la notion de « talents », de « compétences », de « besoins économiques ». Mais dans les faits, les flux migratoires qui alimentent l’Europe depuis une décennie ne correspondent que très partiellement à ces profils idéalisés. Les voies légales existent déjà pour les ingénieurs, les médecins, les chercheurs. Ceux qui arrivent sans papiers, sans qualifications reconnues, sans volonté d’intégration claire, ne sont pas empêchés par l’absence de dispositifs administratifs, mais attirés par un système d’accueil généreux et durable.
La question que refusent de poser les élites européennes est simple : pourquoi tant de migrants contournent-ils les voies légales existantes ? Et pourquoi l’Europe continue-t-elle à absorber des volumes qu’aucune société ne peut intégrer harmonieusement, quels que soient les discours incantatoires sur la diversité ?
Une incompréhension volontaire du malaise européen
Le cœur du problème n’est pas juridique. Il est anthropologique, culturel, civilisationnel. Les peuples européens ne contestent pas seulement l’illégalité des flux, mais leur nature, leur ampleur, leurs conséquences visibles dans la vie quotidienne. Les villes transformées, les quartiers fragmentés, l’effacement progressif des repères communs, la montée des tensions : voilà ce qui nourrit la défiance.
Face à cela, l’establishment politique se retranche dans une posture morale commode : si les peuples protestent, ce serait par peur, par ignorance, par haine. Jamais par lucidité. Jamais par expérience vécue.
Gérer les peuples plutôt que les écouter
Deux hypothèses se dessinent. La plus charitable serait celle de l’aveuglement : une classe dirigeante sincèrement persuadée que l’ouverture permanente des frontières est l’horizon naturel de l’Histoire, et que toute opposition finira par s’éteindre. La plus inquiétante est celle du cynisme : une conscience claire du rejet populaire, accompagnée d’un choix assumé de passer outre, en temporisant, en diluant, en requalifiant les politiques pour les rendre inévitables.
Dans les deux cas, le résultat est le même : une rupture croissante entre les peuples et ceux qui prétendent gouverner en leur nom.
L’Europe n’a pas besoin de plus de migrants, mais de frontières
La question migratoire n’est pas un problème technique à optimiser. C’est un choix de civilisation. Et aujourd’hui, l’Europe semble avoir choisi de gérer son propre effacement, plutôt que de le contester. Légal ou illégal, massif reste massif. Organisé ou non, le déracinement demeure.
Ce dont l’Europe a besoin, ce ne sont pas de « voies légales » supplémentaires, mais de frontières effectives, de décisions claires, et de dirigeants capables de dire non. Non par hostilité, mais par responsabilité. Non par fermeture, mais par fidélité à ce que les peuples européens sont encore — et veulent rester.
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