Planté au coin de la place du Commerce et du néant creusé comme un gruyère dans lequel on devine les futures voies du tramway, le Bouillon du Commerce a remplacé le fantomatique et pseudo-américain Madison. L’objectif est double : implanter à Nantes le concept parisien des brasseries « bouillon », des classiques de brasserie préparés sur place et servis à des prix raisonnables – deux éléments qui ne sont plus du tout évidents dans Paris – et remonter en gamme la place du Commerce, longtemps vouée aux migrants et aux kebabs – chose qui n’est pas plus évidente à Nantes.
De fait, l’apparence est plutôt réussie. Mais la terrasse, réduite à la portion congrue du fait des travaux de l’étanchéité du parking Commerce, en face, souffre. Elle est aussi ouverte à tous les vents, et au reste – lacrymos, poussière, sans parler des mains lestes des voleurs. Attention aux portables !
Passe sanitaire à la tête du client ?
Dedans, l’application du pass sanitaire – pas encore obligatoire pourtant – se fait à la tête du client. Un coup, le serveur cerbère que seul un test antigénique frais peut convaincre, le suivant, deux clients entrent, même sans masque, et vont tranquillement s’asseoir vers le fond, une serveuse a l’air de les connaître. Le restaurant est quasiment vide après midi, mieux vaut effectivement qu’ils ne contrôlent pas tout le monde, sinon cela ne se remplira pas.
Du reste, « s’ils voulaient vraiment éviter la propagation des virus en tous genre, mettre la porte des toilettes en ouverture automatique – il faut tirer une large poignée chromée – et supprimer les lampes à franges qui sont d’un effet très boudoir, mais sont aussi franchement ramasse-poussière, ça serait une bonne idée », ironise un client attablé.
Des escargots en entrée, rien à dire, mais pour le plat, ça coince – après un quart d’heure d’attente, le gérant, se confondant en excuses, vient prévenir qu’il n’y en a plus. Il est à peine midi ! Certes, mais la cuisine n’en a pas commandé assez. Va pour le plat du jour, cuisson bleue… la viande arrive froide, car l’assiette, elle, l’est tout autant. Le gérant a promis un geste commercial, mais le caissier a mangé la consigne, évidemment. Bref. L”idée est bonne, mais il y a quelques mises au point à faire, un mois après ouverture. Sinon ils risquent de boire le bouillon.
Louis Moulin
Crédit photo : Breizh-info.com
[cc] Breizh-info.com, 2021, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
Une réponse
Toute la Bretagne…
Vous auriez pu nous parler de nos superbes paysages bretons, de nos petites citées, de nos petits ports, de nos îles, de ces balades à faire sur les chemins douaniers, de petites croisières sur nos côtes et de tant et tant d’autres choses…
Mais non, ce sera la brasserie du commerce et son assiette d’escargots en rupture, quelle belle affaire..
Une véritable catastrophe, sujet de discussion du parigot pour au moins 3 jours.
Du grand, du vrai, du pur “Raymond Calbuth”, l’aventure au coin de la rue . Felicitations pour votre prose de très très haut niveau.