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Retraites. Les Côtes-d’Armor sont un département pilote

Les petits patrons participent rarement aux manifestations. Question de culture, de temps disponible, de tropisme… Sauf dans les Côtes-d’Armor où les petits patrons du bâtiment se sont mobilisés contre la loi de réforme des retraites.

Il y a un département en Bretagne et en France où la Capeb (syndicat des petites entreprises et artisans du bâtiment) ne suit pas la ligne nationale du syndicat : les Côtes-d’Armor. Le vice-président départemental Jean-François-Delahaye-Coliac a participé à tous les cortèges depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites. « Elle est totalement injuste. C’est évident que les ouvriers du bâtiment n’arriveront pas à 64 ans. Déjà, 60, c’est dur… J’en connais des dizaines qui finissent leur carrière en invalidité », dénonce  ce patron d’une entreprise de rénovation qui compte huit salariés. « Nous sommes des entreprises à taille humaine. Sur les chantiers, on est avec nos salariés. On est dans des professions où les gens démarrent souvent assez tôt. Ce sont des métiers passion, mais le corps a ses limites », souligne Erlé Boulaire, le président de la Capeb des Côtes-d’Armor, à la tête d’une petite boîte d’électricité-plomberie-chauffage (Libération, jeudi 13 avril 2023). Dans ce reportage, Elodie Auffray, correspondante en Bretagne de Libération, a interrogé plusieurs artisans du département, tous parlent de pénibilité, de « métiers hyperphysiques, usants », d’invalidité, d’arrêt maladie, de difficulté à recruter des jeunes… Des réalités que ne connaissent pas les membres du Conseil constitutionnel !

Les Côtes-d’Armor sont vraiment un département particulier puisque, à Saint-Brieuc, les éboueurs ont effectué six semaines de grève. S’ils ont suspendu leur mouvement à la veille de la manif du 13 avril, c’est pour faire une « faveur aux élus du coin » et soulager la population. Matthias Mauduit, secrétaire adjoint de la section syndicale CGT prévient : « On ne lâchera pas. Macron ne sera jamais tranquille, jusqu’à la fin de son mandat » (Libération, vendredi 14 avril 2023).

« Si les gens voulaient la retraite à 60 ans, ce n’était pas moi qu’il fallait élire »

Depuis la Chine, Emmanuel Macron a eu cette belle phrase pour résumer sa position : « Si les gens voulaient la retraite à 60 ans, ce n’était pas moi qu’il fallait élire » (Libération, vendredi  7 avril 2023). Et d’ajouter que porter l’âge légal de la retraite à 65 ans figurait dans son programme : « Qu’un président élu, avec une majorité élue, certes relative, cherche à mener un projet qui a été porté démocratiquement, ça  ne s’appelle pas une crise démocratique. » Ce que les dirigeants syndicaux (Laurent Berger et Philippe Martinez) n’avaient pas l’air de voir puisqu’ils ont soutenu Emmanuel Macron pour le second tour de l’élection présidentielle (voir leur tribune dans Le Journal du dimanche). Alors qu’il était encore secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez le rappelait : « Moi, mes convictions, ce n’est pas de l’affichage. Quand des responsables syndicaux ont appelé à voter pour Emmanuel Macron dans l’entre-deux-tours, nous avons pris nos responsabilités. Mais le président de la République nous a marché dessus, ensuite. Il ya une forme d’irresponsabilité de sa part quant à l’avenir de la France. » (Le Monde, jeudi 23 mars 2023). La situation ne manquait pas de piquant : voir des dirigeants syndicaux représentant les classes populaires faire voter pour un banquier d’affaires afin d’arrêter « l’avancée du Rassemblement national »… Quant à Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, en taxant Emmanuel Macron de « populiste light », il n’est guère plus convaincant.

B.M.

Illustration : DR
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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3 réponses à “Retraites. Les Côtes-d’Armor sont un département pilote”

  1. Maury dit :

    Effectivement, on retrouve dans la rue, les électeurs de macron. Les cocus, comptez vous.

  2. Nr dit :

    Ce qui semble faire peur au pouvoir c’est une perte de contrôle des directions syndicales et une gilet jaunisation de la base…
    On pourrait peut être y contribuer…
    Ça serait pas mal que beaucoup d’entre nous se syndiquions et prenions des responsabilités, délégué syndical, élus du personnel, etc…
    Et a contribué à orienter le truc dans un axe plus anti système…
    Bien sûr je n’attends riend e ceux qui s’indignent des Tesla en feu ou de la présence d’antifas… Toutes les excuses sont bonnes pour ne pas contribuer à la révolution…

  3. patphil dit :

    les syndicats et la goche ont voté macron qui proposait la retraite à 65 ans! je ne l’oublie pas car le populo en a pris pour 2 ans ferme,

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