Brexit, saison 3, épisode 2 : « La valse à 1 000 temps »

Et voilà que les députés des Communes ont refusé, ce mercredi 27, ce qui leur était proposé la veille par… les députés des Communes. Lundi 25, ils avaient écarté leur Premier ministre, Theresa May, de toute discussion sur le Brexit. Mardi 26, ils avaient décidé de décider entre eux de l’avenir du Royaume en Europe, et concocté huit propositions, huit devenirs possibles : départ sans accord, départ avec accord, pas de départ, élections européennes, nouvelle consultation populaire, etc. Avec un tel arc-en-ciel de propositions, les grosses têtes de la démocratie parlementaire, chapeautés par leur aboyeur en chef, John Bercow, président des Communes, devaient en remontrer aux dubitatifs quant aux capacités des intermédiaires à intermédier.

Las ! Huit votes, et huit bateaux coulés. Avec ou sans Premier ministre, la bataille navale des Communes aboutit toujours au même refrain : quant aux relations entre le Royaume et l’Europe, nul ne trouve de majorité pour quoi que ce soit. La dernière fois qu’il s’en trouva une, ce fut pour déléguer Mrs May vers Bruxelles, aux fins de déposer un dossier de demande de séparation. Ce qui fut fait le 29 mars 2017. En foi de quoi, accord ou pas accord dans le détail, le divorce serait prononcé le 29 mars 2019, au terme des deux ans de délai de réflexion et de négociation prévus par l’article 50 des traités d’adhésion européens.

Les Communes ne veulent ni rester, ni sortir

La semaine dernière, les 27 chefs d’État de l’Union Européenne (UE) ont accepté de repousser l’échéance au 12 avril en cas de non-accord, ou au 22 mai en cas d’accord. Les Communes ne veulent ni l’accord, ni le non-accord, autrement dit : ni rester, ni sortir. Compte tenu de l’engagement de sortie pris en mars 2017, c’est, du point de vue de l’UE, cette dernière majorité-là qui vaut contrat. Sauf… Sauf si, en cette saison de magie démocratique, un prestidigitateur sort un nouveau lapin de son chapeau, histoire de retricoter un nouvel épisode dans une saison à succès. Certes à succès, mais aux rebondissements lassants à force de tourner en rond.

Jean-François Gautier

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

Les commentaires sont fermés.

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

Politique

Débat Knafo-Loiseau : quand la parole souverainiste s’impose face au verbe bruxellois

Découvrir l'article

Economie, International

Elon Musk attaque frontalement les commissaires politiques après une amende record : vers un divorce numérique avec Bruxelles ?

Découvrir l'article

International

Unionisme nord-irlandais : dix ans de reflux et de désillusions

Découvrir l'article

International

Pologne. Donald Tusk pactise avec un ancien apparatchik communiste pour sauver son gouvernement

Découvrir l'article

A La Une, International

Slovénie. Andrej Poglajen (SDS) : « Le PPE s’éloigne des valeurs démocrates-chrétiennes » [Interview]

Découvrir l'article

International

Irlande du Nord : un nouveau groupe armé républicain et anti immigration menace des élus

Découvrir l'article

A La Une, Politique

Sarah Knafo – « La lutte contre l’immigration nous rapportera bien plus qu’elle ne coûtera ! » [Interview]

Découvrir l'article

Animaux

Chiens et chats : l’UE s’attaque au commerce illégal et aux mauvais traitements

Découvrir l'article

International

Ukraine – corruption massive et détournement de fonds européens, le scandale que l’Occident ne veut pas voir

Découvrir l'article

Auto-Moto, Economie

Essence : Bruxelles impose, Paris obéit – 6 centimes de plus par litre en 2026

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky